| PRÉCOCITÉ, subst. fém. I. − Qualité, nature de ce qui est précoce. A. − Maturation avancée ou hâtive de certaines plantes ou végétaux (v. précoce I A). Précocité des fruits, des légumes, des fleurs. Le caractère de précocité qui était en elles [les semences], s'est conservé tel quel (Plantefol, Bot. et biol. végét., t.2, 1931, p.640). − P. méton. Primevère, qui tirait son nom de la précocité des grands arbres qui l'entouraient, était une petite maison (Ponson du Terr., Rocambole, t.3, 1859, p.350). B. − 1. Manifestation prématurée d'un phénomène naturel lié aux saisons (v. précoce I B 1). La précocité des gelées, de l'hiver, du froid. 2. Caractère avancé d'un événement, d'un processus que l'on attendrait généralement plus tard. La religion n'a jamais encouragé la précocité des mariages (Proudhon, Propriété, 1840, p.282). II. − Qualité de celui, celle, qui est précoce. A. − 1. Développement physique, physiologique ou psychique prématuré chez un enfant ou un adolescent (v. précoce II A). Ayant appris de lui-même [Leibniz] presque toutes choses; merveilleux dès l'enfance comme Pascal, au point de scandaliser ses maîtres par sa prodigieuse précocité (Sainte-Beuve, Port-Royal, t.5, 1859, p.288): . La Péchina, sans être autre chose qu'une pauvre petite paysanne, offrait le spectacle d'une effrayante précocité, comme beaucoup de créatures destinées à finir prématurément, ainsi qu'elles ont fleuri.
Balzac, Paysans, 1844, p.208. ♦ Précocité sexuelle. ,,Manifestations sexuelles pubertaires avant l'âge normal de la puberté`` (Bastin 1970). Il croit, ainsi que moi, que l'on s'exagère grandement, d'ordinaire, et la salacité et la précocité sexuelle des noirs, et l'obscène signification de leurs danses (Gide, Voy. Congo, 1927, p.799). 2. Développement particulièrement rapide d'une aptitude, d'une faculté dans un ou plusieurs domaines (intellectuel, moral, etc.). Quant à Van Bever, je connais peu d'exemples d'une telle précocité littéraire (Léautaud, Amours, 1906, p.256).[Sophus Lie] n'avait donc rien de cette précocité mathématique qui rendit célèbres de bonne heure les Pascal et les Clairaut (Gds cour. pensée math., 1948, p.253). − [En mauvaise part] Vraiment (...) on lui avait donné une idée exagérée de la précocité du vice dans les villes (A. France, Vie fleur, 1922, p.292). B. − ZOOTECHNIE. Aptitude d'un animal à atteindre rapidement l'âge adulte (v. précoce II B). En Argentine, l'introduction récente de la race charolaise a donné d'excellents résultats: amélioration de la qualité de la viande et production plus rapide grâce à la précocité du bétail (Wolkowitsch, Élev., 1966, p.88). Prononc. et Orth.: [pʀekɔsite]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1690 précocité des Fruits (La Quintinie, Instruction pour les jardins fruitiers et potagers, Paris, Cl. Barbin, t.2, p.201); 1781 précocité des mariages (Ramon de Carbon, Lettres de M. William Coxe, t.2, p.165). Dér. de précoce*; suff. -ité, v. -té. Fréq. abs. littér.: 49. |