| * Dans l'article "PRÉCEPTE,, subst. masc." PRÉCEPTE, subst. masc. A. − Proposition, prescription énonçant un enseignement, une conduite à suivre, une règle (ou un ensemble de règles) à observer, généralement formulée par une autorité incontestée dans un domaine précis (science, arts, lettres, philosophie, etc.). Synon. leçon, loi, maxime, principe, règle.Précepte éthique, moral; précepte(s) de l'art, de la philosophie; précepte de conduite, de sagesse, de théorie; donner, pratiquer des préceptes; les préceptes de Descartes, de Pythagore. Les préceptes sont comme des hypothèses dont nous avons à vérifier la vérité; et l'obscure clarté de la conscience est destinée à devenir (...) la pleine lumière de la science (Blondel, Action,1893, p.420).Jusqu'au XIIèmesiècle la peinture est réglée par des préceptes fixes destinés à maintenir l'orthodoxie de toutes ses significations (Barlet, Lejay, Art de demain,1897, p.53): 1. Méthodes, poétiques bien définies, canons et proportions, règles de l'harmonie, préceptes de composition, formes fixes, ne sont pas (...) des formules de création restreinte. Leur objet profond est d'appeler l'homme complet et organisé (...) à s'imposer dans la production des ouvrages de l'esprit.
Valéry, Variété V,1944, p.87. Rem. On trouve souvent l'assoc. précepte/exemple, d'où les expr. suiv.: Doué d'un grand génie pour les sciences, il [Descartes] joignit l'exemple au précepte, en donnant la méthode de trouver, de reconnaître la vérité (Condorcet, Esq. tabl. hist., 1794, p.144). Donner l'exemple et le précepte (Delacroix, Journal, 1874, p.279). − RELIGION 1. Commandement de Dieu ou de l'Église, généralement contenu dans les Écritures saintes, auquel chaque fidèle est tenu de se conformer strictement. Précepte chrétien, divin, évangélique, religieux; précepte de charité, de l'Église, du christianisme; les préceptes du Décalogue. [Le] Christ qui a résumé sa doctrine dans ces deux préceptes: «Aimez-vous les uns les autres!» −«Croissez et multipliez!» (Romains, Copains,1913, p.232).Ce sont les préceptes de l'Évangile (...) qui m'ont inculqué le doute de ma valeur propre, le respect d'autrui, de sa pensée, de sa valeur (Gide, Journal,1933, p.1176): 2. ... le christianisme, universel par ses dogmes, par son culte, par ses préceptes, c'est-à-dire comme loi d'ordre et de vérité, est encore par la constitution divine de l'Église, l'institution sociale universelle.
Lamennais, Religion,1826, p.196. Rem. S'oppose à conseil, qui, en matière de religion ne constitue pas une obligation mais seulement une recommandation (v. conseil I B 3): L'un [Grégoire VII] insiste sur l'observation des préceptes, l'autre [Bérulle] ne parle guère que des conseils (Bremond, Hist. sent. relig., t.3, 1921, p.158). ♦ [En mauvaise part] Comment osez-vous (...) parler de morale, vous dont le chef a pratiqué la licence et prêché le scandale? Vous dont le premier précepte est l'homicide et la guerre? (Volney, Ruines,1791, p.320). 2. Règle monastique particulière à un ordre religieux. Elles aussi [les Bénédictines], se lèvent à deux heures pour chanter matines; c'est un ordre de réparation qui suit les préceptes de saint Benoît dans leur rigueur la plus stricte (Huysmans, Oblat,t.2, 1903, p.50). ♦ Précepte formel. ,,Précepte plus solennel fait par un supérieur religieux à l'un de ses religieux, selon une forme canonique déterminée, et obligeant immédiatement et gravement le sujet en vertu de son voeu`` (Foi t.1 1968). Le précepte formel donne seulement au précepte une plus grande netteté et clarté, et une fermeté sans ambages (Foit.11968). B. − Conseil, recommandation dicté(e) par la sagesse et l'expérience. Précepte familial; précepte dicté par la sagesse, la raison; donner, suivre un précepte; les préceptes (de qqn). J'avancerai, comme un précepte appuyé d'une longue expérience, que, pour se plaire dans cet état de la vie [la vieillesse], il ne faut pas y arriver tout neuf (Jouy, Hermite,t.3, 1813, p.217).C'est ainsi que de l'épreuve de la vie sortent des maximes, des préceptes empiriques, des «moralités» populaires qui semblent résumer la sagesse des siècles et des nations (Blondel, Action,1893p.282): 3. Fabrice suivant le sage précepte de son amie la vivandière qui, la veille au matin, lui disait qu'il fallait piquer et non sabrer, abaisse la pointe de son grand sabre droit et fait mine d'en porter un coup à celui qui veut forcer la consigne.
Stendhal, Chartreuse,1839, p.65. REM. Préception, subst. fém.,hist. (sous les Francs). Lettre ou édit royal permettant aux juges d'enfreindre les lois ou les coutumes en vigueur. En l'année 582, une préception royale (...) ordonnait que tous les Juifs domiciliés à Paris fussent baptisés (Thierry, Récits mérov.,t.2, 1840, p.325). Prononc. et Orth.: [pʀesεpt]. Ac. 1694, 1718: precepte; dep. 1740: pré-. Étymol. et Hist.1. 1119 «commandement, ordre» precept (Philippe de Thaon, Comput, éd. E. Mall, 519); 2. 1546 «enseignement, règle de conduite» (Est.); 1665 préceptes moraux (La Fontaine, Ballades et Rondeaux, éd. Ad. Regnier, IX, 23); 3. 1688 «principes, fondement de quelque langue» (Rich. t.2). Empr. au lat. praeceptum «leçon, règle; commandement, prescription», dér. de praecipio «prendre le premier; recommander, prescrire». Fréq. abs. littér.: 795. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1888, b) 817; xxes.: a) 954, b) 757. Bbg. Gohin 1903, p.261 (s.v. préception). |