| ![]() ![]() ![]() ![]() PRÉCÉDENT2, subst. masc. A. − Fait, événement qui s'est produit à une époque antérieure en tant qu'il peut être évoqué comme identique (partiellement ou en totalité) à un événement, à un fait postérieur. Chercher, constituer, créer un précédent; précédent regrettable. Elle avait très bien pu succomber à l'asphyxie, à l'étreinte de la corde trop serrée, trop dure à sa frêle poitrine. N'y avait-il pas le précédent de la jeune Anglaise, tombée au fond d'une crevasse, et ramenée au jour la poitrine écrasée par la traction brutale, par le poids de la pendaison? (Peyré, Matterhorn, 1939, p.229): 1. Un navire de guerre (...) hisse sa flamme (...) dans le seul cas de réponse au salut d'un bateau chargé de boeufs. Devant une ville et sa population, c'est donc le type même de l'insulte. Nous avons d'ailleurs un précédent. Les Grecs ont hissé l'année dernière leur pavillon (...) en entrant dans le port d'Ophéa.
Giraudoux, Guerre Troie, 1935, II, 5, p.117. − P. méton. Mais il faudrait prouver que le type sanscrit (...) a eu pour précédent un type analogue au type chinois (Renouvier, Essais crit. gén., 3eessai, 1864, p.197).Jamais il n'aurait supposé ça, elle si ouverte, si brillante... brillante? Oh, mais, de toute façon, il y avait un précédent: MmeRécamier (Triolet, Prem. accroc, 1945, p.157). − Loc. adj. Sans précédent. Qui ne s'est encore jamais produit; qui ne s'est jamais rencontré. Synon. inouï, sans exemple, unique.C'est un fait sans précédent; aventure sans précédent. Une audace sans précédent (Ac.1935).Donc Hanotaux fut élu après trois tours de scrutin, dont le premier donna ce résultat sans précédents: 15 voix contre 17 bulletins blancs (Clemenceau, Iniquité, 1899, p.263).Le «décalage poétique» (...) qu'instaura Proust en pleine fiction romancée, semble être sans précédent dans notre littérature (Blanche, Modèles, 1928, p.188): 2. ... il était sans précédent, dans son milieu, qu'une jeune fille découchât trois nuits consécutives parce qu'elle était communiste.
Vailland, Drôle de jeu, 1945, p.105. B. − En partic. 1. Fait, événement, cas d'espèce antérieur qu'on invoque comme cas faisant autorité. Citer un précédent; précédent juridique. Les précédents sont en faveur de cette opinion (Ac.1835-1935).La diversité de ceux-ci [les étalons] chez les divers peuples ne peut avoir sa raison que dans des précédents historiques dont la trace ne s'efface jamais complètement (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p.458).À aucun prix, les ministres ne voulaient voir ce précédent se reproduire, demain, dans la métropole (De Gaulle, Mém. guerre, 1956, p.146): 3. ... saint Théodote était aubergiste, saint Alexandre, charbonnier. Mais, employé de bureau! Il n'y a pas de précédents.
Duhamel, Journ. Salav., 1927, p.106. 2. En partic. Action plus ou moins préjudiciable accomplie par quelqu'un à une époque antérieure. Synon. antécédent.Vu les Rosetti, MmePappot, Mazier, commissaire au roulage, rue Mercoeur. Travaillé à la préfecture, puis à la mairie. Trouvé les précédents de Meuris (Michelet, Journal, 1852, p.198). − Il y a/il n'y a pas un/de précédent. Nous nous connaissons à peine; c'est-à-dire qu'il n'y a pas de précédent entre nous (Gide, Journal, 1927, p.833). Prononc. et Orth.: [pʀesedɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1771 (Delolme, Constitution de l'Angleterre, 263, note a: comme on dit en anglois, divers precedents); 1824 (Raymond: Précédent. s. m. Opinion prématurée qui établit un effet plus ou moins funeste à la cause d'un plaideur). Empr. à l'angl. precedent, empl. subst. de l'adj. empr. au fr. précédent1*, att. dep. 1427 comme terme désignant un fait, un cas, un exemple antérieur (notamment en matière de gouvernement) servant de guide, de modèle d'action dans un cas similaire (NED, MED). STAT. −Précédent1 et 2. Fréq. abs. littér.: 3539. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 6388, b) 3723; xxes.: a) 3894, b) 5262. |