| POTAGE, subst. masc. A. − 1. ART CULIN. Préparation plus ou moins liquide d'aliments bouillis (légumes, viande, etc.), en morceaux ou passés, qui se sert habituellement chaude, additionnée ou non de pâtes, au début du dîner. On joint au bouillon des légumes ou des racines pour en relever le goût, et du pain ou des pâtes pour le rendre plus nourrissant: c'est ce qu'on appelle un potage (Brillat-Sav.,Physiol. goût, 1825, p. 75).Ce soir-là (...) le menu (...) fut (...) remarquable: un potage crème d'asperges, puis des petites timbales à la Pompadour (Zola,Pot-Bouille, 1882, p. 188): . La fille (...) reparut, avec une soupière fumante. −«Bravo, Mademoiselle!» s'écria Jacques, en lui prenant la louche des mains. «Vous ne nous aviez pas annoncé de potage... Il embaume!»
Martin du G.,Thib., Été 14, 1936, p. 398. ♦ Potage garbure*. ♦ Potage aveugle* (pop.). ♦ Potage clair, potage lié. ,,Les potages dits clairs (ou consommés) sont liquides, alors que les potages dits liés sont plus ou moins épais (soupes, purées, crèmes, veloutés)`` (Clém. Alim. 1978). SYNT. Potage aux écrevisses, aux légumes, au riz, aux pâtes, au vermicelle, à l'orge, au tapioca; potage (à la) julienne, printanier; potage (à la) Conti/aux lentilles, Crécy/aux carottes, Parmentier/aux pommes de terre, Saint-Germain/aux petits pois; potage en sachet; potage déshydraté, gras, maigre, brûlant, fumant, épais, onctueux, velouté, clair, lié; assiette, cuiller à potage; assiétée, louchée, lampée de potage; faire mitonner, dresser, servir un potage; manger du potage; pâtes à potage. Rem. Dans l'usage actuel, potage et soupe sont largement confondus et désignent une préparation plus ou moins liquide; ce n'était pas le cas au xixes. où le potage pouvait contenir des aliments solides. 2. P. méton. Moment du repas où l'on sert le potage, début du dîner. Au potage, après le potage. Compliments et gaillardises que l'on se fit un devoir de lui décocher dès le potage (Flaub.,MmeBovary, t. 1, 1857, p. 32). B. − Loc. adv. fam., au fig., vieilli ou littér. Pour tout potage. En tout et pour tout. Mais pour le moment je n'ai rien dans la poche, et quelle idée concevoir avec cela pour tout potage? (Verlaine,Corresp., t. 1, 1887, p. 207).Aujourd'hui, je n'en ai que sept [des pruneaux]... Demain, j'en aurai huit, qui sait?... Peut-être même davantage, Si ce n'est six, pour tout potage (Ponchon,Muse cabaret, 1920, p. 167). Prononc. et Orth.: [pɔta:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1240 «aliments cuits au pot» (S. François, 1738 ds T.-L.); b) 1530 «bouillon dans lequel on fait cuire des aliments coupés menu ou passés» (Palsgr., p. 257a); 2. a) 1296 potaige «pitance» (doc. ds Gdf. Compl.); b) 1458 pour tous potaiges (Arnoul Greban, Mystère de la Passion, éd. O. Jodogne, 7573); 1478-80 pour tout potaige (G. Coquillart, Plaidoyé, 113 ds OEuvres, éd. M. J. Freeman, p.10). Dér. de pot1*; suff. -age*. Fréq. abs. littér.: 304. Fréq. rel. littér.: xixes. : a) 333, b) 579; xxes.: a) 600, b) 336. |