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POSSÉDÉ, -ÉE, part. passé, adj. et subst.
I. − Part. passé de posséder*.
II. − Adj. [En parlant d'une pers.]
A. − Qui est habité et dirigé par un être surnaturel et maléfique. Depuis deux ans vous êtes possédée du diable. Il ne vous tient pas toujours; mais, quand il vous tient, il vous tient bien (Curel,Nouv. idole, 1899, ii, 1, p.191).
[Sans compl.] [L'abbé] passait (...) pour sorcier, parce qu'il avait chassé le démon d'une femme possédée (Maupass.,Une Vie, 1883, p.204).
B. − Au fig. Qui est envahi, dominé par la force d'un sentiment. J'étais possédé de la rage de courir encore [à cheval], j'avais une idée, celle de m'enfoncer de plus en plus dans le bois avec elle (Sand,Mauprat, 1837, p.294).
[Sans compl.] [Brétigny] commençait à se sentir possédé, à sentir en lui cette présence constante de l'absente qui est le premier signe de l'amour (Maupass.,Mt-Oriol, 1887, p.243):
1. Paulina ne songeait plus à lutter contre le sentiment formidable qui la faisait chanceler de désir (...). Le comte (...) se trouvait dans un état de joie somnambulique. Tous les deux ils avaient couru vers la prochaine nuit. Ils ne pensaient rien. Ils étaient possédés. Jouve,Paulina, 1925, p.71.
III. − Substantif
A. − THÉOL. CATH. Personne habitée et dirigée par une puissance occulte, un être surnaturel et maléfique. Possédé du diable:
2. Le rituel catholique romain fournit à l'exorciste des signes qui se retrouvent chez les possédés du démon. Parmi ceux-ci, figurent plusieurs exemples de phénomènes paranormaux: la connaissance inexplicable d'événements éloignés dans le temps ou dans l'espace, l'usage de langues étrangères inconnues, etc. Amadou,Parapsychol., 1954, p.92.
[Sans compl.] Exorciser un possédé. Un jeune possédé avait déclaré que des légions de démons assiégeaient la Trappe (Chateaubr.,Rancé, 1844, p.239).
Loc. adv. Comme un(e) possédé(e). De façon violente et incontrôlée. De nous-mêmes sans cesse on nous voit excédés, Et nous nous démenons comme des possédés (Pommier,Colères, 1844, p.81).Il jurait comme un possédé, troublait à l'égal d'une clameur la paix de ce petit coin de petite ville (Courteline,Train 8 h 47, 1888, 2epart., 7, p.166).
Possédé de Dieu. Personne animée, habitée corps et âme par la présence divine. Quand on joue sa tête pour sa pensée, il n'y a que les possédés de Dieu, les hommes entraînés par une conviction puissante (...) qui se mettent en avant (Renan,Avenir sc., 1890, p.362).
B. − P. anal. Personne envahie, dominée par
1. un besoin. À mesure que les dangers de la manie apparaissaient (...) les possédés de la morphine, de l'héroïne et de la cocaïne se rangeaient dans la catégorie des gens affligés d'une tare cachée (L. Daudet,Homme et poison, 1925, p.80).
2. une personne. Tu connais, n'est-ce pas, cet état bizarre de folie tendre qui fait que nous n'avons plus de pensée que pour des actes d'adoration? On devient véritablement un possédé que hante une femme, et rien n'existe plus pour nous à côté d'elle (Maupass.,Contes et nouv., t.1, Soir, 1889, p.1136).
Prononc. et Orth.: [pɔsede]. Att. ds Ac. dep. 1694. Fréq. abs. littér.: 1043. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1156, b) 1016; xxes.: a) 1901, b) 1761.