| ![]() ![]() ![]() ![]() PORTIÈRE1, subst. fém. A. − Rideau, tenture qui masque l'entrée d'une pièce ou qui double la porte fermant cette entrée. Portière à demi levée; portière en perles; écarter une portière. La portière relevée laissait voir une portion du boudoir (Dumas père, Monte-Cristo,t.2, 1846, p.685).Ces deux phrases que Godefroid entendit à travers la porte, ou plutôt devina, car une portière étouffait les sons, lui fit pressentir la vérité (Balzac, Initié,1848, p.387).En enfilant des perles sur des brins métalliques découpés dans une fine aiguille à tricoter (...), on pourra faire des portières et rideaux formés de fils parallèles pendants placés assez près les uns des autres (P. Rousset, Trav. pts matér.,1928, p.98). SYNT. Portière de cabinet de toilette, de salon; portière en/de brocart, de cuir, de damas, de soie, de tapisserie; fermer, laisser retomber, soulever, tirer une portière; être caché par une portière. − P. anal. Il disparaît, en pinçant sa mince bouche saignante, sous une portière de verdure (Colette, Vagab.,1910, p.56). − Portières capitonnées. Porte double formée d'une étoffe fixée par des clous sur un châssis mobile. La directrice des classes élémentaires, Mademoiselle Fayet, me reçut dans un cabinet solennel, aux portières capitonnées (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p.25). B. − Plus usuel. Panneau mobile qui, dans la carrosserie d'un véhicule (principalement automobile et voiture de train), obture l'ouverture par laquelle les passagers montent et descendent. Portière avant; portière d'automobile; claquement de portière; ouvrir une portière; se pencher à la portière. Ce que j'aperçus d'abord, ce fut le voile bleu de Madeleine, qui flottait à la portière de la voiture (Fromentin,Dominique,1863, p.96).Il y eut une longue embrassade, puis un employé ferma les portières et le train se mit en route. Ils étaient seuls (Maupass., Contes et nouv.,t.2, En wagon, 1885, p.60): . S'il est courant de redresser une portière ou une aile de Frégate (...) même fortement endommagée, le même travail sera plus difficile, voire impossible sur une carrosserie en métal léger ou en plastique...
Chapelain, Techn. automob.,1956, p.298. SYNT. Portière armoriée; portière arrière, latérale; portière basse de calèche; portière de diligence, de fiacre, d'omnibus, de taxi, de train, de wagon; portière avec glace, sans jour; glace, poignée, serrure de portière; fermeture automatique des portières (du train); claquer une portière; passer la tête, regarder à/par la portière; s'agripper à la portière. ♦ P. anal. [En parlant d'un compartiment de train] La portière de ce compartiment, donnant sur le couloir, avait été fermée à Paris (...). Mais cette portière n'avait été fermée ni extérieurement à clef par l'employé, ni intérieurement au verrou par les Darzac (G. Leroux, Parfum,1908, p.29). − À la portière. Près de la portière. ♦ [En étant à l'intérieur du véhicule] Place à la portière; être assis à la portière. Je maudis mon engourdissement de m'avoir empêché pendant une grosse heure au moins de m'appliquer à regarder des sites si nouveaux pour moi (...) et je me mis à la portière (Verlaine, OEuvres compl.,t.5, Quinze jours en Holl., 1893, p.213). ♦ [En étant à l'extérieur du véhicule] Debout à la portière; cavalcader à la portière; rester, venir, s'élancer, se précipiter à la portière (pour l'ouvrir); être escorté à la portière. La jeune Émilie boudait dans un coin contre M. Auguste, qui avait refusé de prendre place auprès d'elle dans la gondole pour se donner le plaisir de caracoler à la portière sur un cheval de louage (Jouy, Hermite,t.2, 1812, p.219).Deux ou trois fois même, elle était venue en fiacre et voilée à l'atelier de la rue Oberkampf, demander Jack que ses compagnons purent voir à la portière, causant avec une femme encore jeune (A. Daudet, Jack,t.2, 1876, p.226). Rem. En parlant d'une automob., on utilise plus souvent auj. dans la lang. comm. le synon. porte (v. porte1II B 1). Prononc. et Orth.: [pɔ
ʀtjε:ʀ]. Homon. et homogr. portière2et fém. de portier. Ac. 1694, 1718: -iere; dep. 1740: -ière. Étymol. et Hist.1. 1587 «tenture qu'on met devant une porte pour ornement ou pour empêcher le vent d'entrer» (L'Inventaire de P. de la Setta, Marseille ds Havard 1890); 2. 1611 «ouverture qui est de chaque côté d'un carosse» (Cotgr.). Dér. de porte1*; suff. -ière*. Fréq. abs. littér.: 1434. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1754, b) 3612; xxes.: a) 2403, b) 1220. |