| * Dans l'article "PONDÉRER,, verbe trans." PONDÉRER, verbe trans. A. − Équilibrer, balancer. Deux forces balancent l'homme et pondèrent sa volonté: le changement et l'habitude (Goncourt,Journal, 1859, p.632). ♦ Empl. pronom. réfl. réciproque. La vie morale, comme celle du corps et de l'esprit, répond à des nécessités différentes et même contradictoires; il est donc naturel qu'elle soit faite, en partie, d'éléments antagonistes qui se limitent et se pondèrent mutuellement (Durkheim,Divis. trav., 1893, p.7). B. − Spécialement 1. BEAUX-ARTS. Équilibrer les masses, les volumes dans un ouvrage d'architecture. J'élève une tourelle, une pile d'angle, un contre-fort, une masse verticale; je termine ainsi le pignon, et je pondère la façade, qui n'est nullement symétrique (Viollet-Le-Duc, Archit., 1863, p.479). 2. POL. Équilibrer les différents pouvoirs pour éviter la prépondérance de l'un par rapport aux autres. Pondérer les pouvoirs de l'État (Ac.). 3. STAT. Établir un coefficient numérique pour assurer la représentativité d'un échantillon; donner une importance particulière à un paramètre par rapport aux autres pour rétablir une plus juste représentativité ou pour être plus largement significatif. Pondérer une variable; moyenne pondérée. En comparant ces estimations avec d'autres données statistiques, on a pu les pondérer, les rendre plus homogènes, plus facilement comparables (Lesourd, Gérard,Hist. écon., 1968, p.125): . Non seulement la productivité moyenne n'est significative qu'à l'égard de la production «finale», mais encore cette moyenne devrait être pondérée par les taux d'élasticité de l'offre dans les divers secteurs.
Univers écon. et soc., 1960, p.46-4. ♦ Indice* pondéré. REM. Pondérant, -ante, adj.,rare. Relatif au poids et à la pesée. Les poids dont on s'est servi jusqu'à l'introduction du système métrique en France (...) avaient l'avantage de présenter des quantités pondérantes, fixes depuis plusieurs siècles, et applicables à toutes les marchandises (Say,Écon. pol., 1832, p.293). Prononc. et Orth.: [pɔ
̃deʀe], (il) pondère [pɔ
̃dε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist.1. Ca 1355 «peser, considérer, examiner» (Bers., Tit.-Liv., ms. Ste-Gen., fo56a ds Gdf. Compl.) −xvies., Hug., repris au xixes. 1835 (Stendhal, L. Leuwen, t.3, p.82); 2. a) 1771 pondéré «bien équilibré (d'un gouvernement)» (J.-J. Rousseau, Pologne, p.954); b) 1787 pondérer «équilibrer des forces concurrentes (dans le domaine politique)» (Abbé Brizard, Eloge de Mably ds Mably, OEuv., I, p.37 ds Brunot t.6, p.436); c) 1867 d'une personne (Verlaine et Coppée, Qui veut des merveilles? VII ds OEuvres complètes, p.33: écrivains sérieux, délicats, pondérés); d) 1863 «équilibrer (des volumes, des masses)» (Viollet-Le-Duc, loc. cit.). Empr. au lat. ponderare «peser» et fig. «estimer, mesurer, apprécier» (de pondus, ponderis «poids [de la balance]; poids, quantité, masse» et au fig. «influence, autorité, importance»). DÉR. Pondérateur, -trice, adj. et subst. masc.a) Adj. Qui équilibre, qui modère. Par le déploiement spontané de la vie collective, il se constitue entre l'individu et le groupe total dont il fait partie, un ou plusieurs systèmes de forces pondératrices (Blondel,Action, 1893, p.268).b) Subst. masc. Régulateur. Alors le Gulf-Stream, chargé de rétablir l'équilibre entre les températures et de mêler les eaux des tropiques aux eaux boréales, commence son rôle de pondérateur (Verne,Vingt mille lieues, t.2, 1870, p.215).Documentol. ,,Coefficient attaché à un mot clé, en technique documentaire, qui donne son importance relative dans l'ensemble des mots clés décrivant un document`` (Le Garff 1975). − [pɔ
̃deʀatoe:ʀ], fém. [-tʀis]. Att. ds Ac. 1935. − 1reattest. 1845 pouvoirs pondérateurs, puissance pondératrice (Besch.); de pondérer, suff. -(at)eur2*; une attest. isolée de pondérateur au sens de «procureur, curateur» (1522, Merval, Doc. rel. à la fondation du Havre, p.354), de pondérer «juger, peser, examiner». |