| POLYPHONIQUE, adj. A. − 1. MUSIQUE a)
α) [Corresp. à polyphonie A 1 a] − Qui constitue une polyphonie, qui use de la polyphonie. Cantique, pièce vocale polyphonique. [Wagner] revient, dans Les maîtres chanteurs, à des formes qui sont consacrées par deux cents ans de musique polyphonique (Barrès, Cahiers,t.13, 1921, p.157). − Relatif à la polyphonie. Époque polyphonique, du XIIIèmeau XVIIèmesiècle (D'Indy, Compos. mus.,t.1, 1897-1900, p.5).
β) [Corresp. à polyphonie A 1 b] Qui constitue une polyphonie; qui use de la polyphonie. Les techniques du montage consistent à assembler les objets sonores par simple juxtaposition (...). Le procédé du montage ne permet pas la superposition polyphonique. Le mixage au contraire, consiste à superposer en concomitance des monophonies et à enregistrer le résultat (Schaeffer, Rech. mus. concr.,1952, p.205): . En y repensant cette nuit, il me semble que j'ai mal noté l'air d'hier et que les intervalles sont plus larges que nos tons, de sorte qu'entre le do et la dominante d'en dessous, il n'y ait qu'une note. Il peut paraître monstrueux que je n'en sois pas certain. Mais qu'on s'imagine cet air gueulé par cent personnes dont aucune ne donne la note exacte (...). L'effet est prodigieux et donne une impression polyphonique, de richesse harmonique.
Gide, Retour Tchad,1928,p.887. b) [En parlant d'un instrument] Qui peut émettre simultanément deux ou plusieurs sons de hauteurs différentes. Synthétiseur polyphonique. Mager travailla à Darmstadt où il créa, en 1929, une «Association de musique électroacoustique», puis il construisit un orgue polyphonique à cinq voix (Samuel, Art mus. contemp.,1962, p.613). 2. P. anal. [Dans l'analyse du discours] C'est par la représentation d'un discours constamment travaillé par le jeu de plusieurs voix, croisées, complémentaires, concurrentes, contradictoires, dont jamais l'une n'a vraiment «le dernier mot», qu'est atteinte la structure romanesque polyphonique, idéologiquement neuve, illustrée exemplairement par Dostoievski (J. Authier-Revuzds DRLAV1982no26, p.117). B. − LING. [En parlant d'un signe graph.] Qui représente plusieurs sons différents. Un même graphème était donc (...) polyphonique, et il fut nécessaire de le préciser dans l'écriture pour éviter l'ambiguïté (E. Alarcos Llorachds Langage,1968, p.535). Prononc. et Orth.: [pɔlifɔnik]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1876 (J. officiel, 22 avr., p.2869, col. 1 ds Littré Suppl. 1877: musique polyphonique). Dér. de polyphonie*; suff. -ique*. Cf. angl. polyphonic (1782 ds NED). Fréq. abs. littér.: 18. |