| ![]() ![]() ![]() ![]() POLI, -IE, part. passé, adj. et subst. masc. I. − Part. passé de polir*. II. − Empl. adj. A. − Dont la surface est unie, lisse, brillante; sans aspérité. Acajou, acier, aluminium, ébène, ivoire, verre poli; galet poli; ongles polis; poli comme un miroir (v. polir ex. 1). La tête du boulon était polie, nette, sans une bavure, un vrai travail de bijouterie, une rondeur de bille faite au moule (Zola, Assommoir, 1877, p.534).V. cuivre ex. 3. − PRÉHIST. Pierre* polie. − P. anal. [En parlant du riz blanchi] Auquel on donne un brillant, un lustre commercial: 1. Le riz était utilisé autrefois par les indigènes sans être décortiqué, c'est-à-dire encore enveloppé de sa fine pellicule rouge. Nos techniques modernes ont permis de préparer le riz poli, plus agréable au goût sans doute, mais d'une valeur nutritive bien diminuée, par suite de l'élimination des vitamines qui se trouvent dans les parties superficielles du grain.
R. Lalanne, Alim. hum., 1942, p.18. B. − Au fig. 1. Vieilli, littér. Raffiné. Mon goût mal poli me portait plutôt à admirer la chapelle avec sa Vierge peinte, ses fleurs en papier (A. France, Pt Pierre, 1918, p.295). 2. [En parlant d'une manifestation de l'activité intellectuelle] Qui est exécuté avec un soin minutieux. Des poètes écrivaient pour une élite des vers laborieux, polis et ardus (Arts et litt., 1936, p.40-12).V. badin1ex. 4 et éclat C 2 ex. de Chênedollé. III. − Subst. masc., le plus souvent au sing. A. − État d'une surface lisse, brillante. Un poli d'acier, de miroir. Sa peau s'embellit tout à coup, acquit le doux, le poli délicat de la nacre (Michelet, Journal, 1861, p.588).Saint Louis (...) prisait fort le poli et l'éclat des pièces d'or fraîchement frappées; aussi, employait-il ses loisirs à fondre ses vieux louis pour en avoir de neufs (Fulcanelli, Demeures philosophales, t.2, 1929, p.107): 2. Un homme distingue au toucher le poli du verre de celui du bois, du marbre ou du métal, tous ces corps étant supposés à la même température et à la température de la main. Un autre ira plus loin, et distinguera le poli du chêne de celui du hêtre, le poli du porphyre de celui du marbre statuaire, le poli de l'acier de celui du cuivre...
Cournot, Fond. connaiss., 1851, p.162. ♦ Poli glaciaire. Aspect lisse et brillant d'une roche produit par le frottement des glaciers. En outre, une trace incontestable du passage des glaces consiste dans les polis glaciaires (Lapparent, Abr. géol., 1886, p.386). B. − Au fig. Élégance, raffinement. Un goût pur dont rien n'émoussa les premières délicatesses; une imagination claire dont rien n'altéra le poli; un esprit agile et bien fait, prompt à s'élever du sublime (Joubert, Pensées, t.1, 1824, p.210).V. forme ex. 46. Prononc. et Orth.: [pɔli]. Homon. et homogr.: poli, -ie (adj.). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. V.poli, -ie, part. passé et adj. Fréq. V. poli, adj. |