| POIDS, subst. masc. I. A.− 1. Force, pression exercée vers le bas par un corps physique soumis à la gravitation. Le poids d'une charge; poids léger, lourd de qqc.; s'affaisser, grincer, ployer sous le poids. Les corbeilles crient sous le poids des pains (Flaub., Tentation,1856, p. 581).Et l'effort qu'il fit pour enfiler son pardessus lui rappela son coup de reins de troupier, pour relever le poids du sac avant de reprendre la marche (Martin du G., Thib.,Consult., 1928, p. 1063): 1. Des expériences rigoureuses prouvent que quand un homme se suspend à la corde d'une poulie, il n'agit sur elle qu'en vertu de son poids, et ne peut rien au-delà...
Destutt de Tr., Idéol. 1,1801, p. 248. − Loc. adv. De tout son poids. V. infra II A 1 c. − PHYS. Résultante de la force de gravitation et de la force d'inertie d'entraînement sur la masse d'un corps (d'apr. Ferry-Mich. 1981; ds Sarm. Phys. 1978). Ces corps diffèrent radicalement les uns des autres, de sorte que les qualités auxquelles tiennent ces différences spécifiques doivent être réputées primitives ou irréductibles au même titre que la masse et le poids (Cournot, Fond. connaiss.,1851, p. 184).On sait que le poids d'un corps varie avec l'intensité de la pesanteur, mais que sa masse ne varie pas (Wurtz, Dict. chim.,t. 1, 2evol., 1870, p. 1135).Quand la force est due à l'attraction terrestre, (...) elle prend le nom de poids (Herdner, Constr. et conduite locomot.,t. 1, 1887, p. 2). 2. En partic. Sensation de pression vers le bas plus ou moins grande qu'on éprouve au contact ou au maniement de quelque chose. La lourdeur du sable gras double le poids de la pioche massive (Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 102).Il était las à mort. Il n'y avait qu'à voir son traîné de pied, le poids que le bâton pesait dans sa main (Giono, Gd troupeau,1931, p. 16).Vous mentez, dit-il avec douceur. Il n'est pas mort. Avant que la main touchât son épaule, elle a cru en sentir le poids, ferme les yeux (Bernanos, M. Ouine,1943, p. 1449). 3. P. anal. Force, influence, généralement assez importante, qu'exerce quelque chose (sur quelque chose). Dehors, le poids du vent écrase le chêne (Giono, Colline,1929, p. 36). − Loc., arg. De poids. Par force. Je suis harponné (...) « Viens boire un coup de jus! » − et de poids on me fait antifler [entrer] dans une case (Dussort, Journal,1930, dép. par G. Esnault, 1953, p. 17). − Au fig. Le premier sentiment du peuple fut le soulèvement contre l'audace de cet homme qui pesait sur elle du poids d'un héros (Lamart., Confid.,1849, p. 287).Sir Williams (...) demeurait impassible sous le poids de ce regard (Ponson du Terr., Rocambole,t. 1, 1859, p. 369): 2. Aujourd'hui que le poids du gouvernement militaire ne se sent plus, (...) il faut nier les faits, parce qu'ils ne s'arrangent pas avec les théories du moment.
Chateaubr., Mém.,t. 3, 1848, p. 376. B.− P. méton. 1. a) Corps destiné à exercer une pression ou à se mouvoir vers le bas, généralement afin de produire une force motrice. Mettre des poids sur une presse; horloge, tournebroche à poids. Le manœuvre est employé [dans les mines] pour le pelletage, le brouettage, le roulage, l'élévation des poids (Haton de La Goupillière, Exploitation mines,1905, pp. 480-481).Le poids moteur des horloges a l'avantage de conserver une action sensiblement constante (Andrade, Horlog.,1924, p. 151).D'autres guides nouaient au bout de leurs filins les charges qu'ils allaient (...), à la descente, filer comme des poids de sonde (Peyré, Matterhorn,1939, p. 210).Il n'y a pas de différence essentielle du fait de l'agent de traction : qu'il s'agisse d'un poids tirant sur une corde, ou bien d'un lacs élastique agissant sur une anse rattachée au membre (Judet, Fractures membres,1948, p. 15). − Contre-poids (v. contrepoids). Poids destiné à équilibrer le poids de quelque chose dans un système, un appareillage. On place ces pointes d'acier dans les chapes, et on fait tourner la tige du contre-poids H, dans le cylindre V (A.-M. Ampèreds Ann. chim. et phys.,t. 15, 1820, p. 214). ♦ Au fig. Effet venant contrebalancer un effet inverse. Si M. Debré a pu donner d'emblée un style fort au premier ministère (...) c'est en raison du contre-poids de prestige qu'il trouvait auprès du chef (Belorgey, Gouvern. et admin. Fr.,1967, p. 106). − Poids mort. Masse inerte (v. aussi infra II A 2 j et l). Je tombai sur mon lit comme un poids mort et sans mouvement (Lamart., Confid.,Graziella, 1849, p. 244). − P. métaph. Car, en matière de succession, on est entraîné... surtout par un poids de neuf cent mille francs (Balzac, Cous. Pons,1847, p. 244). b) En partic., SPORTS, GYMN. Objets lourds utilisés pour certains entraînements physiques. Poids muraux. (Ds Kamen. 1972). La poule gagnée aux exercices d'Arpin, s'exerçant à renforcer ses bras avec des poids de plomb dans les mains et disant avec orgueil à ses amants : « Maintenant, je lève soixante livres » (Goncourt, Journal,1855, p. 189).
α) Le poids. Boulet de métal, pesant 7,257 kg pour les hommes et 4 kg pour les femmes, que l'athlète doit lancer le plus loin possible sans sortir du cercle où il prend son élan (d'apr. Petiot 1982). Lancement du poids. Les lancers avec élan par translation du corps : lancers du poids et javelot (R. Vuillemin, Éduc. phys.,1941, p. 148). − P. méton. Discipline sportive consistant à lancer le poids. Champion de France du poids.
β) P. méton. Poids et haltères. Discipline sportive consistant à soulever de terre avec un bras ou deux bras une haltère ou une barre à disques (d'apr. Petiot 1982). Dans la grande presse, chaque sport particulier possède sa rubrique propre : (...) poids et haltères, lutte, boxe, catch, escrime (Coston, A.B.C. journ.,1952, p. 121). 2. P. métaph. Chose qui oppresse comme une masse pesante. Avoir un poids sur le cœur. J'ai la tête et l'esprit débarrassés d'un poids énorme; ma chute est grande, mais au moins elle est utile, à ce qu'ils disent (Napoléon Ier, Lettres Joséph.,1814, p. 217).Mais, je suis bien heureuse, quel poids de moins sur la poitrine, sur le cœur, cher petit (G. Leroux, Roul. tsar,1912, p. 50): 3. ... il n'avait jamais bien su ce qu'on entendait par un cœur lourd; à présent, il savait : dans sa poitrine, un poids gênait son souffle.
Green, Moïra,1950, p. 44. II. A.− 1. Valeur (évaluée dans un système de référence) de la force qu'exerce vers le bas un corps physique soumis à la gravitation, ce que pèse quelque chose. Peser une livre de poids; avoir un poids; sans poids; peser le même poids; gagner, perdre sur le poids de qqc.; tromper, voler qqn sur le poids de qqc. Le gramme est le poids d'un centimètre cubique d'eau (Say, Écon. pol.,1832, p. 293).Le gouvernement, au lieu de changer le titre ou le poids des pièces d'argent, a pris le parti de n'en plus frapper (About, Grèce,1854, p. 306).Le poids d'un adulte est trop lourd pour un enfant et l'écrase (Mounier, Traité caract.,1946, p. 100): 4. Jacques Lamberdesc était le fils d'un petit boutiquier de Bordeaux qui avait volé sur le poids des bonbons pendant toute sa vie pour envoyer son unique rejeton au lycée...
Aragon, Beaux quart.,1936, p. 35. − P. méton. Poids lourd. Personne pesante (v. aussi infra). Quand j'étais enfant, j'appartenais à l'espèce des poids lourds, difficiles à vaincre, difficiles à remuer, lents à s'émouvoir (Alain, Propos,1923, p. 473).Ah! Vous êtes ici? Je me demandais déjà si, par hasard, on ne vous avait pas enlevé. Ha! ha! un poids lourd comme vous (Camus, Cas intéress.,1955, 2etemps, 9etabl., p. 699). a) En partic. − Subst. + de poids.La maisonnette de Guillery (...) était, sous le rapport de la cuisine, une abbaye de Thélème d'où nul ne sortait, qu'il fût noble ou vilain, sans s'apercevoir d'une notable augmentation de poids dans sa personne (Sand, Hist. vie,t. 4, 1855, p. 30).Le sujet a acquis peu à peu un barème des équivalences de poids (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception,1945, p. 363). − Poids de + nom d'unité de poids.Fabiano Fabiani (...) une torche de cire jaune du poids de trois livres à la main, sera mené aux flambeaux de la Tour de Londres (...) pour y être publiquement (...) décapité (Hugo, M. Tudor,1833, 3ejournée, 1repart., p. 182).C'est ainsi que nous pouvons discerner facilement un poids de 12 grammes d'un poids de 10 grammes, tandis qu'un poids de 11 grammes ne saurait se distinguer ni de l'un, ni de l'autre (H. Poincaré, Valeur sc.,1905, p. 69). − Poids de + subst. indiquant ce qui sert à estimer la valeur du poids.L'on ne voit flotter que les fleurs du lotus Que leur poids de rosée a sur l'onde abattus (Lamart., Jocelyn,1836, p. 607).La fouine. C'est un carnassier digitigrade. Elle est du poids d'un chat moyen (Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 213). ♦ Poids de forme. Prenez deux femmes de 1 m 70. L'une aura son poids de forme à 55 kilos, l'autre à 65 kilos. C'est une question d'hérédité, d'ossature, de muscles aussi (Elle,31 janv. 1977, p. 38, col. 1). ♦ Poids de santé. En 10 jours, vous obtenez des résultats encourageants sur le plan de votre poids et vous apprenez à poursuivre, une fois revenu chez vous, un régime associant diététique et cure de boisson; celui-ci vous amènera à retrouver, sans effort excessif, votre « poids de santé » (Le Point,5 mars 1979, p. 124, col. 1). b) Loc. adv. À poids égal (de + subst.). Cette réaction, dite de fusion ou thermonucléaire, en raison du rôle qu'y joue la température, produit, à poids égal de matière mise en jeu, dix fois plus d'énergie que la fission de l'uranium (Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 87). c) Loc. verb. − Acheter/vendre au poids. Acheter, vendre quelque chose dont le prix est fixé au poids. Anton. acheter/vendre à l'unité, à la pièce, à la douzaine.J'ai pensé que ce pauvre comte de Manchot vendait au poids son papier à l'épicier (Champfl., Avent. MlleMariette,1853, p. 149): 5. Pages Gavarni : − une immense collection de lettres d'amour achetées au poids chez les épiciers, avec lesquelles il fait ses légendes.
Goncourt, Journal,1852, p. 61. − (Acheter, vendre, peser) au poids de + subst./à poids de + subst. indiquant ce qui sert à mesurer la valeur du poids.Je l'achèterais au poids de l'or! Je l'enverrais chercher jusqu'au bout du monde! (About, Nez notaire,1862, p. 94).On payait au poids du papier (Gide, Si le grain,1924, p. 524).Au printemps 44 il était devenu impossible, à poids d'or, de trouver un whisky authentique dans Paris (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 47). ♦ Au fig. Le vrai juge pèse les témoignages au poids des armes. Cela s'est vu dans l'affaire Crainquebille, et dans d'autres causes plus célèbres (A. France, Crainquebille,1904, p. 36).Il est bon que nos fils, à nous, sachent ce que l'œuvre de famille a coûté en ces temps-là, pesée au poids des sueurs et des angoisses (Pesquidoux, Livre raison,1925, p. 92). − Donner, faire bon poids. Donner plus de marchandise qu'on en a pesé réellement. Le commis donne bon poids, fait un peu de crédit, et ne regarde pas effrontément les femmes (Martin du G., Vieille Fr.,1933, p. 1032). − Être de poids. V. infra 2 g numism. − Faire le poids (Ac.1878, 1935).Ajouter dans un plateau de la balance ce qui est nécessaire pour qu'il s'équilibre avec l'autre. V. aussi infra 2 h β. − Gagner, prendre/perdre du poids; augmenter/diminuer de poids; gain/perte de poids. Le contrat doit mentionner : (...) nature de la marchandise transportée, valeur tolérance dans le cas où la marchandise est de nature à perdre du poids en route (Nav. intér. Fr.,1952, p. 17). − Peser son poids. Être lourd. Lantier avait aidé Gervaise à habiller maman Coupeau; et ce n'était pas une petite besogne, car la morte pesait son poids (Zola, Assommoir,1877, p. 655). ♦ Au fig. J'aime la farce, mais longue et réaliste. Si j'invente des noms, des lieux et des circonstances, je veux qu'ils soient crédibles et qu'ils pèsent leur poids (Cocteau, Diff. d'être,1947, p. 164). − Verbe + de tout son poids.En utilisant au maximum la valeur de son poids. Reposer de tout son poids sur qqc.; tomber de tout son poids. Leurs muscles saillaient comme des cordes sur leurs bras maigres, et ils pesaient de tout leur poids au bout de leur barre de fer (Gautier, Rom. momie,1858, p. 162).Je baissai la tête en avant pour appuyer de tout mon poids sur les deux mancherons de chêne, et l'énorme attelage s'ébranla (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 298). − Au fig. Jeter, mettre (tout) son poids dans qqc. Faire jouer toute son influence dans quelque chose pour faire aboutir un dessein. Le Quartermaster, qui dînait avec eux ce soir-là, jeta son poids dans la discussion : − Il y a des choses inexplicables, docteur (Maurois, Sil. Bramble,1918, p. 203).Les Américains jetaient leur poids dans la balance au moment de la défection des Russes (Bainville, Hist. Fr.,t. 2, 1924, p. 270). 2. Spécialement a) CHIM., PHYS. − Poids atomique. Poids relatif des atomes d'un élément chimique par rapport à l'atome d'hydrogène, dont la valeur est conventionnellement 16 (d'apr. Uv.-Chapman 1956, Pir. Atom. 1959). Synon. masse* atomique.Le nouveau tableau des poids atomiques qu'il publia en 1826 (réédité en 1835) ne fut pas pour autant unanimement adopté (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 1, 1961, p. 312). − Poids moléculaire. ,,Rapport de la masse d'une molécule au seizième de la masse d'un atome d'oxygène`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Synon. masse* moléculaire.La détermination du poids moléculaire. Le poids moléculaire moyen peut être très élevé (Privat de Garilhe, Acides nucl.,1963, p. 71): 6. Il s'agit d'une substance extraordinairement complexe, ainsi qu'en témoigne son poids moléculaire, qui dépasse vingt millions, et nous permet d'assigner à sa molécule une taille d'un trente-millième de millimètre.
J. Rostand, La Vie et ses probl.,1939, p. 23. − Poids spécifique, volumique. Quotient du poids d'un corps homogène par son volume (d'apr. Laitier 1969; ds Méd. Biol. t. 3 1972). Synon. densité.Le poids spécifique de la chaux grasse étant 2,20 environ et celui du ciment de grappier pouvant atteindre 2,98 (Bourde, Trav. publ.,1928, p. 165).Son poids spécifique [du zirconium] est très élevé et sa biréfringence si accusée qu'elle dépasse les limites de mesure des instruments de poche (Metta, Pierres préc.,1960, p. 85). b) AGRIC. Poids spécifique. Poids de l'hectolitre de grains de céréales (d'apr. Agric. 1977, Lar. agric. 1981). c) AGRIC., BOUCH., ÉLEV. − Poids mort. Poids de la carcasse que la bête fournit une fois retiré le cinquième quartier (d'apr. Lar. agric. 1981). V. aussi infra i et l. − Poids vif. Poids d'une bête sur pieds (d'apr. Lar. agric. 1981). Anton. poids net (v. infra d).Accroissement du poids vif. Les productions des différents parcs sont exprimées partie en journées individuelles de pâturage, partie en gain de poids vif des animaux, partie en lait (Qq. aspects équip. agric.,1951, p. 16). − Poids net. V. infra. − Poids brut. V. infra. d) COMM., INDUSTR. − Poids brut. Poids d'une marchandise incluant son enveloppe et ses déchets. (Dict. xixeet xxes.; ds Forest. 1946). On comparera les prix de 1 litre de lait, de 200 gr de viande, de 300 gr de poisson (poids brut) qui apportent à peu près les mêmes quantités d'albumines et de calories (R. Lalanne, Alim. hum.,1942, p. 122). − Poids net. Poids d'une marchandise seule, une fois retranchés ses déchets et son enveloppe. (Dict. xixeet xxes.; ds Forest. 1946). Piler finement au mortier cent vingt-cinq grammes de chair maigre de veau (poids net après que cette chair a été parée et dénervée) (Gdes heures cuis. fr.,P. Montagné, 1948, p. 190). − Poids marchand. ,,Poids total d'un bloc de pierre comprenant aussi celui de l'humidité, celui du gras de taille et, éventuellement celui de l'emballage`` (Lar. Lang. fr.). − Poids moyen. Quotient du total des poids de certains objets par le nombre de ces objets. Le poids moyen de chaque espèce d'animaux a dû certainement augmenter dans une proportion qui nous est inconnue (Guyot, Agric. Lorr.,1789-1889, p. 38).Le poids moyen des carcasses pour le gros bétail est inférieur à celui des pays d'élevages avancés (Wolkowitsch, Élev.,1966, p. 55). e) JOAILL., BIJOUT. Poids de fin. Poids de métal précieux contenu dans un alliage avec du métal vulgaire (d'apr. Lar. Lang. fr.). f) INFORMAT. Coefficient attaché au rang d'un chiffre, dans un système de numérotation par position, par lequel on doit multiplier la valeur représentée par le caractère qui occupe ce rang afin d'obtenir la valeur à lui attribuer (d'apr. Scom. Informat. 1977; ds Morvan Informat. 1983). Les mots de poids zéro sont écartés par l'ordinateur (Coyaud, Introd. ét. lang. docum.,1966, p. 71). g) NUMISMATIQUE − Poids faible. Poids d'une monnaie d'or ou d'argent inférieur à celui fixé par la tolérance (d'apr. Lar. Lang. fr.). − Poids fort. Poids d'une monnaie précieuse qui dépasse le poids de tolérance (d'apr. Lar. Lang. fr.). − Loc. Être de poids. Être conforme au poids légal. Cette monnaie est de poids (Ac.1835-1935). h) HIPP. (Valeur de) ce que doit porter un cheval dans une course, qui est déterminé(e) soit par les conditions de la course, soit par le handicapeur en fonction de ses performances précédentes de manière à égaliser, en principe, les chances de chacun des participants. Publication des poids. i) SPORTS
α) Au plur. Catégorie regroupant les athlètes par tranches de poids dans certaines disciplines sportives (boxe, judo, lutte, poids et haltères, etc.) selon l'ordre suivant : mouches (jusqu'à 52 kg), coqs (56 kg), plumes (60 kg), légers (67,5 kg), moyens (75 kg), mi-lourds (82,5 kg), lourds-légers (90 kg), lourds (110 kg), supers-lourds (plus de 110 kg) (d'apr. Petiot 1982). Aujourd'hui, à 14 h 30, au Central Sporting Club (...) un match de poids plume Maton contre Wenzel (L'Œuvre,19 janv. 1941).La performance de ce dernier est restée célèbre : son total dépassait de vingt kilos celui du vainqueur des poids lourds (Jeux et sports,1967, p. 1283). − P. méton. Athlète se classant dans la catégorie de poids correspondante. Comment rassurer ce garçon sauvage, par ailleurs vêtu comme un joueur de golf ou un poids lourd américain, et lui parler d'elle? (Peyré, Matterhorn,1939, p. 66).Or, c'est le poids mi-lourd le plus résistant et aussi le plus dangereux qu'il va affronter (L'Œuvre,19 janv. 1941). ♦ En appos. Le speaker, une rose jaune à la boutonnière, microphone à la main, présente les deux champions poids lourds (Morand, Londres,1933, p. 148). ♦ P. anal. Après Idzikovsky, danseur poids-plume, Vladimiroff est le champion des poids mi-lourds (Levinson, Danse,1924, p. 43).Le protégé du roi Juan Carlos [A. Suarez] a en effet vaincu, aux points, au cours de ce mois, les « poids lourds » essoufflés du franquisme (Le Point,29 nov. 1976, p. 92, col. 1).Ces trois appareils poids plume vous permettront d'être coiffée, repassée de frais et désaltérée par une tasse de thé (Le Point,25 juill. 1977, p. 21, col. 4).Après les « poids lourds » Auchan (hypermarché) et la Samaritaine (grand magasin), le numéro 1 de la décoration de la maison s'implante sur 1 200 mètres carrés [à la Défense] (L'Express,27 sept. 1980, p. 133, col. 2).
β) Loc. Faire le poids. Se présenter sur la bascule avec le poids requis par la catégorie dont on relève (d'apr. Petiot 1982). − Au fig. Être de taille, être capable d'affronter quelqu'un ou quelque chose. Roth « fera » le poids très facilement (L'Auto,3 mai 1934, p. 2 ds Grubb Sports 1937, p. 57).Aucun de ces trois candidats (à l'élection présidentielle) ne fait évidemment, selon l'expression courante − pas très jolie, mais si bien comprise par tous! − le « poids » face au quatrième (de Gaulle) (Le Figaro,18 nov. 1965ds Gilb. 1980). j) TRANSPORTS − Poids mort. Poids de la machine, du moyen de transport, etc. qui absorbe une partie du rendement du véhicule ou de la machine (v. aussi infra 1). Jusqu'à présent, le poids mort par cheval des moteurs à gaz a été un peu plus élevé que celui des machines à vapeur légères (Ledieu, Cadiat, Nouv. matér. nav.,1899, p. 430).L'intérêt de la diminution du poids mort est considérable (Tinard, Automob.,1951, p. 373): 7. On voit combien la machine à vapeur (...) répondait mal à la question : quel poids mort représentaient notamment charbon et chaudière!
P. Rousseau, Hist. techn. et invent.,1967, p. 354. − Poids (total) en charge. Poids total d'un véhicule chargé au maximum de la capacité autorisée. Le coefficient d'utilisation, c'est-à-dire le rapport de la charge utile au poids total en charge (Périsse, Automob.,1907, p. 61). − Poids (total) à vide. Poids d'un véhicule sans son chargement. Dans les trains de marchandises (...) le poids à vide est au poids en charge sensiblement dans le rapport de 1 à 3 (Bailleul, Matér. roulant ch. de fer,1951, p. 139).Voici (...) quelques indications sur un monoplace français de « classe standard », le Wassmer WA21 « Javelot II » : envergure : 15 m; longueur : 7 m; poids à vide : 200 kg (Jeux et sports,1967, p. 1618). − Poids utile. Poids que peut transporter un véhicule (d'apr. Rob.). Synon. charge* utile. − CH. DE FER. Poids adhérent. Fraction du poids total d'une locomotive transmis à la voie par l'ensemble de ses essieux moteurs. Il ne faut pas perdre de vue (...) que l'effort tangentiel est une force de frottement dont la limite supérieure dépend essentiellement du poids adhérent (Herdner, Constr. et conduite locomot.,t. 1, 1887, p. 48).À une certaine limite [de rampe] le poids adhérent du moteur devient inférieur à l'effort de traction (Bricka, Cours ch. de fer,t. 2, 1894, p. 520). − P. méton. Poids lourd. Véhicule d'assez fort tonnage, notamment camion. Châssis de poids lourd; itinéraire pour poids lourds; avoir le permis poids lourd. Ces ralentisseurs équipent les poids lourds de fort tonnage où le freinage d'une masse de 20 ou 30 tonnes lancées à 60 km à l'heure est une opération difficile (Chapelain, Techn. automob.,1956, p. 241).Les pneus pour poids lourds se perfectionnent de plus en plus (Industr. fr. caoutch.,1965, p. 9). k) Argot − Subst. désignant une pers. + de poids.(Personne) qui a de l'âge et de l'expérience, dont les avis comptent. Un tapis bien tenu (...) Fallait être présenté, et par des hommes de poids, pour être servi (Simonin, Touchez pas au grisbi,1953, p. 61).Frédo (...) était un homme de poids. Cinquante piges environ. Un aventurier costaud, bien balancé, qui respirait la prospérité (Le Breton, Razzia,1954, p. 126). − P. méton. Faux poids. Fille encore mineure. Il est tombé pour faux poids (Carabelli,[Lang. pègre],s.d.).V. aussi infra II B 2 a. l) TECHNOL., usuel. Poids mort. Valeur, part du poids qui ne participe pas au rendement de quelque chose. Dans le système actuel (...), le chevronnage est un poids mort qui ne contribue en rien à la solidité de l'œuvre (Viollet-Le-Duc, Archit.,1872, p. 342). − P. anal. Le jeune guide pressentait néanmoins que l'engagement (...) serait un jour plus lourd pour lui que le poids mort d'un homme à déhaler du Matterhorn (Peyré, Matterhorn,1939, p. 109). − Au fig. Ce qui, par son inertie, ralentit ou fait obstacle au bon déroulement de quelque chose. Synon. charge, entrave.Il était clair qu'en faisant le mariage qu'il a fait, il s'attachait un poids mort, et mettait sa flamme sous le boisseau (Proust, Prisonn.,1922, p. 231).Aussitôt qu'il a fait défaut, la pensée médiévale n'est plus devenue qu'un cadavre inanimé, un poids mort sous lequel s'est effondré le sol qu'elle avait préparé (Gilson, Espr. philos. médiév.,1932, p. 200).La contrainte est le signe d'une déshumanisation des valeurs qui pèsent comme des poids morts sur la conscience (Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 121). ♦ [Avec un compl.] [L'afflux du passé] vient encombrer le premier plan de la conscience avec ses rêveries, ses attachements obstinés, le poids mort de ses habitudes et de ses stéréotypies, ses rancunes et ses rancœurs (Mounier, Traité caract.,1946, p. 318). 3. Au fig. Valeur de quelque chose dans un système d'évaluation. Synon. importance.Donner, enlever du poids à une hypothèse, à une accusation. Nul doute que Frédéric II, Catherine II, Marie Thérèse, n'eussent en Europe plus d'activité et de poids que Louis XV (Guizot, Hist. civilis.,leçon 14, 1828, p. 14).Ce que j'ai dicté à ce sujet dans mon journal du 11 décembre a pris encore plus de poids à mes yeux (Du Bos, Journal,1922, p. 212).C'était un de ces hommes qu'on connaît peu à Paris, et pourtant dont le poids compte. Une force (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 28). − [Avec un compl. indiquant de quelle valeur il s'agit] ♦ [Le compl. est adj.] Les deux parties de la France sont inégales en surface, en volume, en poids social (L'Œuvre,3 févr. 1941). ♦ [Le compl. est adnominal] Ils n'ignorent rien de la science des paroles, du poids des mots, de la géométrie des phrases, de l'algèbre de la pensée (Vigny, Mém. inéd.,1863, p. 16).Au point de vue national, je ne déplore guère ces délais, où s'accroissent dans la coalition l'importance et le poids de la France (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 139). B.− 1. MÉTROL. Unité de mesure de la force exercée vers le bas par un corps physique soumis à la gravitation. Il y a quelques mois qu'un député à l'Assemblée Nationale (...) proposa de décréter l'égalité des poids et mesures pour tout le royaume (Marat, Pamphlets,Charlatans mod., 1791, p. 295).Vous avez contredit un savant d'outre-Rhin sur les poids et mesures du troisième pharaon (Quinet, All. et Ital.,1836, p. 125).Les poids légaux lui semblent trop difficiles à retenir : il ne connaît que l'oque, poids turc de 1 250 grammes (About, Grèce,1854, p. 107). − Au fig. La neutralité consiste à avoir même poids et même mesure pour chacun (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 691). − P. méton. Les Poids et Mesures. Administration chargée du contrôle et de l'adoption des étalons et de la vérification des poids et instruments utilisés dans le commerce. Sur ce point la vie avec un fonctionnaire m'effrayait un peu. Le métier de contrôleur des poids et mesures comporte beaucoup d'imagination (Giraudoux, Intermezzo,1933, iii, 3, p. 177).La Xeconférence générale des poids et mesures (1954) a décidé d'adopter la définition thermodynamique (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 1, 1961, p. 279). − Vx. Poids de roi (Ac. 1798). Mesure de poids fixée par l'autorité royale. Cela doit peser tant poids de Roi, au Poids de Roi (Ac.1798). ♦ P. méton. Poids le Roi. Droit qui se prélève sur les marchandises; bureau d'octroi où il se prélève. Je vais au Poids le Roi. J'ai payé le Poids le Roi (Ac.1798). − Loc. fig. (Avoir/faire) deux poids, deux mesures. Juger ou apprécier deux choses semblables selon des critères différents. Nous n'avons pas deux poids et deux mesures et (...) en réclamant la légalité pour nous, nous ne réservions pas l'arbitraire à nos ennemis! (Lamart., Corresp.,1831, p. 177): 8. Un homme qui demeurait vierge passé dix-huit ans, c'était à ses yeux un névrosé; mais il prétendait que la femme ne devait se donner qu'en légitimes noces. Moi je n'admettais pas qu'il y eût deux poids et deux mesures.
Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 324. 2. P. méton. a) Objet, conforme à l'étalon d'une unité de mesure, employé pour mesurer la valeur de la force exercée vers le bas par les corps physiques soumis à la gravitation. Un poids de dix livres. Un poids de dix kilogrammes. Des poids qui ne sont pas justes (Ac.1835, 1878).Le bébé criait sur son panier à pesée (...) tandis que sa maman manipulait sur l'autre plateau les poids de cuivre (Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 22). − Faux-poids. Poids non conforme à l'étalon correspondant. Il brise en riant les faux poids et les fausses mesures qu'on applique aux hommes et aux choses (Chamfort, Max. et pens.,1794, p. 59). ♦ Loc. Peser à faux-poids. Peser en utilisant des poids inférieurs à la valeur de l'étalon correspondant. Le fournisseur (...) avait grappillé sur une infortune royale et acheté à faux poids la vaisselle d'un roi aux abois (Goncourt, Journal,1862, p. 1018).Les dignes commerçants retirés des affaires après avoir vendu à faux poids pendant vingt ans (Bloy, Journal,1896, p. 235). − En partic., vx ♦ Poids de marc (Ac.).Poids de huit onces servant à peser les métaux précieux. (Ds Littré). ♦ Poids de soie. Poids de quinze onces utilisé à Lyon pour peser la soie. (Dict. xixes.). ♦ Poids de Troyes. Poids utilisé dans les foires de Champagne et servant alors d'étalon (d'apr. Littré, Guérin 1892). ♦ Poids de fin. Poids utilisé par les essayeurs et les joailliers (d'apr. Littré, Guérin 1892). − HIST. Poids du sanctuaire. Poids dont les Juifs gardaient l'étalon au temple de Jérusalem (d'apr. Littré; dict. xixeet xxes.). ♦ Loc. Peser qqc. au poids du sanctuaire (Ac.).Peser quelque chose avec équité, avec toute l'exactitude possible. (Dict. xixeet xxes.). − P. métaph. Garibaldi! Ce poids jeté dans la balance Où de l'autre côté pèse la violence, Rétablit l'équilibre en faveur du bon droit (Glatigny, Fer rouge,1870, p. 72). b) Poids public. Bascule publique officielle où l'on peut faire peser des marchandises moyennant rétribution. En cas de contestation, seules les indications fournies par le service du poids public peuvent faire foi devant les tribunaux (M. Benoist, Pettier, Transp. mar.,1961, p. 196).Les revenus que le seigneur tire des émissions monétaires est assimilable à ceux dont le font bénéficier le poids public, le moulin banal, le four banal (L'Hist. et ses méth.,1961, p. 347). III.− Au fig. [S'emploie pour indiquer que qqc., de par sa quantité, exerce une pression (sensitive, intellectuelle, psychologique, morale, etc.) difficile à supporter] Synon. charge, fardeau, lourdeur. A.− Poids de + subst. indiquant ce qui exerce la pression.Le poids de la douleur, de l'enfance, de la faute, de la vie; le poids des mauvais jours, de l'inquiétude, de la terreur, du sommeil. Le Seigneur, m'accablant du poids de sa colère, Retire tour-à-tour et ramène sa main (Lamart., Médit.,1820, p. 266).Il était indulgent pour les femmes et les pauvres sur qui pèse le poids de la société humaine (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 21).Une poussière fine avait déverni les buissons. Il pesait sur les choses comme un poids de soleil (Ramuz, A. Pache,1911, p. 49): 9. Le poids d'habitudes, de préjugés, de souvenirs qu'il traîne, sa lenteur font presque tous nos malheurs.
Guéhenno, Journal « Révol. »,1937, p. 70. − Loc. verb. ♦ (Crouler, fléchir, être accablé, gémir, périr...) sous le poids de qqc. Du moins Aimée languissait sous le poids d'un mal profond et d'un ennui vainement combattu par la crainte d'affliger sa sœur (Sand, Hist. vie,t. 4, 1855, p. 3).Aujourd'hui il me faut lutter pour que ce beau dimanche de Pâques (...) ne m'écrase pas sous le poids de ma jeunesse morte (Mauriac, Journal 2,1937, p. 204): 10. ... des yeux qui fuyaient nos obsédants regards et qui maintenant que nous l'avons vue seule à seul, font plier leurs prunelles sous le poids ensoleillé du rire quand nous parlons de faire l'amour!
Proust, Prisonn.,1922, p. 142. ♦ (Sentir, soutenir, subir, supporter, porter...) le poids de qqc.; le poids des échecs, de la réprobation. Le sourd mécontentement continue. Senti le poids de la solitude, du désœuvrement et du doute (Amiel, Journal,1866, p. 416).Madame Materna, de Vienne (...) porte sans faiblir le poids écrasant du rôle de Brünnhilde (Saint-Saëns, Harm. et mélod.,1885, p. 94).Elle croyait littéralement sentir le poids de son regard sur son front, sur ses lèvres (Bernanos, Mauv. rêve,1948, p. 1007): 11. J'entrerai en toi comme le mâle en la femelle, car tu es mon épouse, et tu sentiras le poids de mon amour.
Sartre, Mouches,1943, III, 1, p. 87. ♦ Le poids de qqc. + verbe. Exécuteur! Que dis-je? Peut-il même essayer? C'est le poids d'un cauchemar écrasant toute la volonté (Baudel., Paradis artif.,1860, p. 425).Bien que de grande taille, le poids des ans ne le courbait point trop (Gide, Si le grain,1924, p. 495).L'Amérique acceptait que le poids de la guerre pesât sur tous ses citoyens et non plus seulement sur les épaules de quelques volontaires (Joffre, Mém.,t. 2, 1931, p. 454). B.− [Avec un compl. adj. indiquant le domaine dans lequel s'exerce la pression] Allégés enfin de tout ce poids mental, dispos et désormais au point, ils pénétraient chez sa grandeur (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 128).Le vieil ami de Samuel, (...) écrasé par ce poids moral chaque jour plus lourd, n'était plus que l'ombre de lui-même (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 216). C.− [Sans compl.] Mes sentiments allaient peser sur mon cœur d'un poids d'autant plus lourd que je ne les déposerais plus dans un autre cœur (Lamart., Raphaël,1849, p. 282).C'était une lande où la lumière et la chaleur pesaient avec encore plus de poids. On pouvait même voir tout le ciel de craie d'une blancheur totale (Giono, Hussard,1951, p. 14). Prononc. et Orth. : [pwɑ], [-a]. Littré [-ɑ]; Pt Rob. [-a], [-ɑ]; Warn. 1968, Martinet-Walter 1973 [-ɑ], [-a]; Martinet-Walter 1973 [-ɑ], [-a]; Lar. Lang. fr. [-a]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1165 « qualité de ce qui est pesant » (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 1236 : un drap outremarin qui ses set peis valeit d'or fin); b) 1681 tomber de tout son poids (Bossuet, Hist., III, 6 ds Littré); 2. ca 1170 « charge, quantité » (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 1542 : ses peres [...] d'avoir a molt petit pois); 3. a) 1197 fig. (Helinant, Vers de la mort, XXXII, 3 ds T.-L. : Morz poise tout a juste pois); b) 1285 « morceau de métal d'une pesanteur déterminée servant à peser; appareil servant à peser » (Texte de Champagne ds Bevans); c) mil. xves. poydz du roy (Journal d'un bourgeois de Paris, éd. Tuetey, p. 377); d) ca 1485 poiz ne mesure (Mistère du Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 13317); 1718 deux poids deux mesures, v. mesure; 4. a) 1370 « influence, importance » (Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, t. 1, p. 137); b) fin xives. sur mon pois « à ma charge » (Eustache Deschamps,
Œuvres, éd. Queux de St Hilaire, t. 9, p. 62); 5. 1872 « catégorie où l'on range un athlète d'après son poids » (Pearson : poids légers [de jockeys]); 6. 1896 poids lourd « automobile de grande taille » (La France automobile, 2 ds Fr. mod. t. 43, p. 53); 7. 1896 « épreuve d'athlétisme » (v. Lagorce, Parienté, La Fabuleuse hist. des Jeux Olympiques été-hiver, 2epart., chap. 1, p. 42). Du lat. pensum « ce qu'une chose pèse » et en partic. « poids de laine à filer distribué aux servantes » (d'où « tâche à faire »), supin de pendere « suspendre » d'où « peser », la forme poids étant due à un rapprochement secondaire avec pondus « poids »; à rapprocher de 4 b l'a. fr. sor (encontre, dessus, outre) le pois de « malgré (quelqu'un) » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 12420 − mil. xives., v. T.-L.). Fréq. abs. littér. : 4 807. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 7 634, b) 5 787; xxes. : a) 5 845, b) 7 313. Bbg. Holtzwarth (G.). Weight : poids ou masse? Actual. terminol. 1976, t. 9, no8, pp. 1-4. − Mombello (G.). Les Avatars de talentum. Torino, 1976, p. 9, 11, 29, 191, 252. − Quem. DDL t. 3, 5, 9, 11, 14, 18. |