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PLUIE, subst. fém.
A. −
1. La pluie ou de pluie
a) Vapeur d'eau atmosphérique condensée en gouttes qui tombent du ciel sur la terre. Quand la pluie étalant ses immenses traînées D'une vaste prison imite les barreaux (Baudel.,Fl. du Mal, 1857, p.118).Les conceptions actuelles sur la formation de la pluie, qui attribuent un rôle important et même prépondérant à des particules de glace présentes dans les parties supérieures, les plus froides, des nuages qui donnent de la pluie (Maurain,Météor., 1950, p.132).V. flèche1ex. de Guèvremont, intimité ex. de Gracq, pleuvoir ex. de Verlaine:
1. ... la pluie s'était mise à tomber. Ce fut d'abord de larges gouttes mouchetant le sol d'une ondée de gros sous, puis, sans transition, un déluge, un effondrement sur la terre, d'un ciel d'ardoise... Courteline,Train 8 h 47, 1888, 2epart., 1, p.90.
SYNT. Chutes, goutte(s), rideau de pluie; bruit de la pluie; un abri contre la pluie; la pluie cesse, ne cesse de tomber, commence à tomber, crépite, recommence, redouble, ruisselle; il tombe de la pluie, quelques gouttes de pluie, de grosses gouttes de pluie; laisser passer, recevoir la pluie; être, rester à/sous la pluie; s'abriter, se protéger de la pluie; être chargé, mouillé, trempé de pluie; ruisseau, torrent grossi par la pluie, sol lavé par la pluie.
Locutions
Chapeau de pluie; manteau de pluie, pour la pluie. Chapeau, manteau servant à protéger de la pluie. Le chapeau de pluie de l'homme de barre (Hamp,Marée, 1908, p.35).Il a mis son manteau de pluie Parce qu'il pleuvait Et il est parti Sous la pluie (Prévert,Paroles, 1946, p.177).
La pluie tombe à flots, à seaux, à torrents, à verse. La pluie tombe très fort. La pluie tombait à verse. Ceux qui se tenaient dehors avaient ouvert leurs parapluies (Camus,Peste, 1947, p.1294).
Fam. Être ennuyeux comme la pluie. Être très ennuyeux. Oh! il est ennuyeux comme la pluie (...). J'ai voulu causer avec lui (...), mais je l'ai trouvé d'un vaseux (Proust,J. filles en fleurs, 1918, p.562).
[Croyances pop.] Faire tomber, provoquer la pluie. Provoquer la chute de la pluie par des rites magiques ou religieux. Nos anciens pouvaient provoquer la pluie à leur gré. (...) Lorsque la lune des semailles se promenait dans le ciel, ils répandaient le sel, par poignées, sur un grand brasier. La pluie ne tardait pas à tomber, car, de tout temps, le sel attire l'eau (Maran,Batouala, 1921, p.144).Une confrérie des Hopi était chargée officiellement de faire tomber la pluie en célébrant deux fois par an la danse du serpent (Lowie,Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p.351).Faiseurs de pluie. ,,Sorciers réputés capables d'amener la pluie`` (Tondr. 1982). Prière pour la pluie. Prière adressée à une divinité, à un saint pour obtenir la pluie. Lorsqu'un météorologiste s'est assuré, par une suite d'observations exactes, qu'il doit tomber dans un certain pays tant de pouces d'eau par an, il se met à rire en assistant à des prières publiques pour la pluie (J. de Maistre,Soirées St-Pétersb., t.1, 1821, p.268).
En partic.
Pluie artificielle, provoquée. ,,Pluie déclenchée par l'insémination de particules, généralement de l'iodure d'argent, dans un nuage`` (Hydrol. 1978). Production artificielle de la pluie (Maurain,Météor., 1950, p.134).
Eau de pluie. V. eau I A 2 b et ex. 4.Pluie (p.ell.). De larges flaques de pluie où nous pataugions à l'envi, cependant que nous courbions le front sous la rafale (G. Leroux,Parfum, 1908, p.12).
Hauteur de pluie. V. hauteur I A 1 e météor.
b) État de l'atmosphère où se produisent des précipitations liquides; indice de ces précipitations. Synon. mauvais, sale temps*; temps de chien*.Ciel, nuage(s), temps, vent de pluie; oiseau de (la) pluie; annoncer la pluie. Il y a, pendant la pluie, une certaine obscurité qui allonge tous les objets. Elle cause (...) une sorte de recueillement qui rend l'âme plus sensible (Joubert,Pensées, t.1, 1824, p.335).Tantôt le monsieur, −pardessus jaune et chapeau haut de forme, −mettait le nez dehors; et c'était signe de pluie; tantôt la dame risquait sa jolie robe vert de salade: et c'était signe de beau temps (Genevoix,Raboliot, 1925, p.127).Ils recevaient (...) l'impression du temps qu'il faisait. Ils avaient la mine réjouie sur la simple visite d'une lumière dorée, tandis que les jours de pluie mettaient un voile épais sur leurs visages et leurs pensées (Camus,Peste, 1947, p.1278).
Expressions
En cas de pluie. Une sangsue dans un bocal devait monter en cas de pluie, se tenir au fond par beau fixe (Flaub.,Bouvard, t.1, 1880, p.34).
Le temps est, se met, reste, tourne à la pluie. Il (...) a fait observer que le temps tournait à la pluie, que nous aurions eu un mauvais jour pour notre excursion (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.298).
2. Une/des ou la/les pluie(s) (gén. accompagné d'un adj. ou d'un compl. déterminatif). Précipitation liquide (considérée dans son aspect, son abondance, sa localisation, etc.). Calme absolu de cette journée grise. De temps en temps, une pluie fine et chaude descendait à travers l'atmosphère, comme un rideau de gaze légère (Fromentin,Dominique, 1863, p.172).L'automne est extraordinaire et frénétique ici. De grandes pluies qui s'abattent furieuses, inondant tout (Rivière,Corresp.[avec Alain-Fournier], 1907, p.301).V. diluvien B ex. de Camus, eau I A 2 b ex. de Daniel-Rops:
2. C'est la pluie allègre d'avril, Elle est mince, dansante et lâche Comme des perles sur un fil. Noailles,Forces étern., 1920, p.124.
SYNT. Pluie(s) brève, continuelles; pluie(s) abondantes, battante, cinglante, pénétrante, torrentielle(s); pluie douce, froide, glacée, tiède; forte(s), grande(s), grosse, petite pluie(s); dernières, première(s) pluie(s); pluie(s) de mousson(s), d'orage; pluies d'automne, d'été, d'hiver, de printemps.
CLIMATOL., GÉOGR., etc.
Pluie(s) cyclonique(s). Pluie(s) ,,qui accompagnent les dépressions cyclonales [synon. de cyclonique] et sont dues au contact de l'air chaud et de l'air froid`` (Villen. 1974). V. cyclonique ex. de Vidal de La Blache.
Pluie de sang ou pluie rouge. Pluie colorée en rouge par des débris minéraux, etc. Pluies chaudes de six mois, (...) pluies jaunes, rouges parfois, quand le soleil couchant perce leurs nappes épaisses et les poussières brûlantes qu'elles soulèvent du sol (Faure,Espr. formes, 1927, p.85).
Régime des pluies. Modalités des chutes de pluie (en tel lieu). Je doute si, dans quelques années, ce déboisement continu (...) n'amènera pas de profonds changements dans le régime des pluies (Gide,Voy. Congo, 1927, p.732).
Saison, temps des pluies. Période la plus propice aux précipitations liquides (notamment dans les pays chauds). Synon. hivernage.J'étais rassuré, parce que c'était la saison des pluies, et que la pluie calme même les nègres. Quand l'eau fut tombée vingt jours et vingt nuits comme un déluge, il n'y eut plus, pour venir crier (...), que le père d'Ali (Mille,Barnavaux, 1908, p.82).
B. − P. anal.
1. Ce qui (semble) tombe(r) en grande quantité, à la manière de la pluie.
a) [Le compl. désigne un liquide, des objets nombreux, gén. menus, etc.] Pluie de baisers, de cadeaux, de cailloux, de cendres, de confettis, de coups, d'étincelles, de lumière, de pierres, de roses. La lune peignait ses cheveux avec un démêloir d'ébène qui argentait d'une pluie de vers luisants les collines (Bertrand,Gaspard, 1841, p.121).J'attends les larmes. Elles sont pluie où se fond le péril de l'orage, détente de l'orgueil (Saint-Exup.,Citad., 1944, p.643).V. cinglant ex. 1, fer ex. 13, fluée rem. 2 s.v. fluer ex. de Huysmans:
3. Toute une draperie de volubilis pendait de haut, une pluie de clochettes emperlées de rosée et dont les teintes délicates allaient du rose vif au violet... Zola,MmeNeigeon, 1884, p.226.
Locutions
Pluie de crapauds, de grenouilles, de sauterelles. Chute en grand nombre de ces petits animaux, et à laquelle la croyance populaire attribuait une origine extraordinaire. Pluies de crapauds, dont le magique spectacle dut ne pas être d'abord compris par les savants (Lautréam.,Chants Maldoror, 1869, p.274).Un village d'Algérie après une pluie de sauterelles, quelque chose de nu, de dépouillé, de rongé, de criblé (A. Daudet,R. Helmont, 1874, p.96).
Pluie de perles. Succession de notes perlées. Peu ou pas de harpes, pas d'arpèges, pas de «pluie de perles» (P. Lalo,Mus., 1899, p.386).Peu de gens [parmi les pianistes] se donnent la peine de connaître ce jeu lié (...); le virtuose préfère, plus avantageuses sur le public, les pluies de perles (Koechlin,Écrit. fugue, 1933, p.18).
Pluie de soufre. Chute abondante de pollen (provenant de conifères notamment). Léger, il [le pollen] est entraîné par le vent, en masses assez abondantes pour avoir parfois fait croire à des pluies de soufre (Plantefol,Bot. et biol. végét., t.2, 1931, p.263).
Rem. Certains aut. considèrent que cette chute accompagne une pluie réelle (v. Chass. 1970 et Villen. 1974 entre autres).
(Tomber, etc.) en (une) pluie (de). (Tomber) en gouttes, en éléments épars, d'une manière fluide. Du bec de la cornue s'échappe une gerbe d'étincelles qui tombent de tous côtés en une pluie de feu (Ch. Durand, Industr. minér., 1893, p.52).La douche, (...) projection d'eau (...) en jet, en pluie (Macaigne,Précis hyg., 1911, p.172).
b) Spécialement
ASTRON. Pluie d'étoiles filantes. Chute rapide de météorites. Synon. averse, pluie météorique*.V. météorique A 2 a ex. de Poincaré:
4. Sous la pluie des étoiles. «Le 9 octobre 1933, entre 20 et 22 heures, une pluie d'étoiles...» (...). Dans le ciel lumineux, constellé de clous d'or, on apercevait des traits de feu zébrant la nuit, des étoiles qui filaient, filaient... c'était comme la course vertigineuse d'un essaim de lucioles (...). Tous étaient prodigieusement intrigués par le phénomène astronomique, feu d'artifice des astres en folie. (...) −C'est une avalanche de météores, une pluie d'astéroïdes (...) −Faites des voeux... F. Rousselot,De p'tit z'à p'tit , la vie... Chacun la sien!...Nancy, Éd. Arts et Lettres, 1977 [1933], p.207.
INDUSTR. TEXT., vx. ,,Droguet, dont la chaîne était de soie ou de poil, et la trame en partie de fil d'or ou d'argent. Cette étoffe était ainsi nommée à cause de petits points brillants dont elle était parsemée, et qui lui donnaient l'apparence d'une étoffe couverte de rosée. La pluie fut un instant très à la mode pour vêtements d'hommes et de femmes`` (Havard 1890). Le curé était revêtu d'une magnifique chasuble d'étoffe dite pluie d'or (Ségur,Auberge ange gard., 1863, p.343).
MYTHOL. GR. [P. réf. à Zeus qui séduisit Danaé en s'introduisant, sous forme de pluie d'or, dans la chambre où son père l'avait enfermée] Pluie d'or. Abondance de libéralités, de largesses utilisées pour séduire quelqu'un. L'homme ne faisoit qu'imiter les actions du dieu. Jupiter a séduit une femme en se changeant en pluie d'or, pourquoi moi chétif mortel n'en ferai-je pas autant? (Chateaubr.,Ét. ou Disc. hist., t.3, 1831, p.44).La Danaé de la Galerie Borghèse (...) regarde d'un air de curieuse surprise la pluie blonde tomber sur son lit, sans se douter que cet or est un dieu monnayé (Gautier,Guide Louvre, 1872, p.247).
PYROTECHNIE. Pluie de feu (ou parfois dans la lang. cour. pluie d'or, etc.). Retombée d'une multitude d'étincelles diversement colorées. Nous annonçons à grand tapage [dit un conseiller de théâtre] que nous tenons débit d'idéal, de choses merveilleuses et inouïes (...). Nous promettons (...) des trucs inimaginables et impossibles, des pluies d'or, des pluies de feu (Veuillot,Odeurs de Paris, 1866, p.142).Des fusées pétillèrent, (...) versant des pluies d'étoiles et d'or; deux dragons en pyrotechnie (...) se tordirent en vomissant des roses (Bourges,Crépusc. dieux, 1884, p.9).
2. Ce qui évoque la pluie par son aspect, sa couleur. Sa robe de jais, tremblante pluie noire (Morand,Ouv. la nuit, 1922, p.159).
Loc. adj. De pluie. D'une nuance qui évoque celle de la pluie, gris argenté ou gris-bleu. Le regard de soleil et de pluie de certaine Marchande de crevettes, de Hogarth (Milosz,Amour. init., 1910, p.168).Les maisons grises, pâles, peintes en blanc, ont les teintes blêmes d'une aube élavée; c'est déjà la couleur de tempête et de pluie [toiles de Simon et de Cottet] (Hourticq,Hist. art, Fr., 1914, p.436).Manteau couleur de crépuscule et de pluie (Colette,Fanal, 1949, p.182).
C. − Au fig.
1. Ce qui est dispensé à profusion (en bien ou en mal). Synon. afflux, débordement.Pluie de conseils, d'éloges, d'injures. Les explosions de rires étouffaient ma voix, et une pluie de quolibets venait m'assaillir de tous les côtés (Reybaud,J. Paturot, 1842, p.364).Les ordres religieux français se sont répandus en nombre infini sur la rive gauche du Rhin. C'est une véritable pluie bienfaisante qui remplit d'allégresse les protestants eux-mêmes (Barrès,Génie Rhin, 1921, p.136).Des essais sans nombre, des déboires innombrables et une pluie de procès (P. Rousseau,Hist. techn. et invent., 1967, p.351).
2. Ce qui frappe par son caractère inéluctable, ennuyeux, pénible. C'était alors, sur son coeur, comme une pluie de chagrin, une inondation de désespoir qui tombait avec les ténèbres, le noyait (Maupass.,Contes et nouv., t.2, M. Parent, 1886, p.611).Sans cesse cette pluie à l'âme, ce brouillard Qui se condense et fond en bruines accrues; Comme on a mal à l'âme, et comme il se fait tard! Et l'âme écoute au loin pleuviner dans ses rues (Rodenbach,Règne sil., 1891, p.179).Déjà derrière moi, que de plantes brisées, que de rosées devenues pluies, que de voluptés inassouvies, que d'amers désespoirs! (Martin du G.,Thib., Cah. gris, 1922, p.621).
3. Ce qui apporte un regain de vie, la détente morale, etc. L'autre fois, je n'avais pas senti si voluptueusement la douceur du jour qui tombe des vitraux... C'est comme une pluie tiède qui descend jusqu'au fond de l'âme, une pluie de paix, d'oubli (Farrère,Homme qui assass., 1907, p.324).Au lieu de me répandre en pluie de mansuétude sur les tristesses des autres, je me renferme en moi-même (Miomandre,Écrit sur eau, 1908, p.72).Ce rire généreux qu'elle avait, cette pluie de gaîté tendre, dégonflait ma mauvaise humeur (Gracq,Syrtes, 1951, p.86).
4.
a) Proverbes
Pluie du matin n'arrête/n'effraie pas le pèlerin. ,,Une difficulté initiale ne décourage pas l'homme d'entreprise`` (Rey-Chantr. Expr. 1979).
Après la pluie, le beau temps. Les satisfactions, la gaieté finissent par remplacer les désagréments, la tristesse. Parmi les poésies d'Orient, qu'il recopie (...), il en est une (...) qui chante l'éternelle attente du bonheur, qui viendra demain. C'est comme une variation sur le thème du vieux proverbe: − «Après la pluie, le beau temps!» (Rolland,Beethoven, t.1, 1937, p.113).
Petite pluie abat grand vent. V. grand II C 3.
b) Locutions
[P. réf. à Gribouille, personnage rendu particulièrement célèbre par la comtesse de Ségur] Se cacher, se jeter, se mettre à/dans l'eau de/par peur de la pluie. Se précipiter dans un mal plus grand en voulant éviter un moindre mal. Ce sont d'autres mots qui établissent que l'on a échappé aux mots. D'où vient qu'un poème surréaliste s'imite plus aisément qu'un sonnet. L'écrivain de terreur, en cette aventure, fait étrangement songer à Gribouille, qui se jette à l'eau pour éviter la pluie (Paulhan,Fleurs Tarbes, 1941, p.145).
Fam. Ne pas être né/tombé de la dernière pluie. Ne pas manquer d'expérience, être averti. Tu crois qu'il te suffit de me faire ton petit sourire tout gris comme tu m'as fait? Je vois clair. Je ne suis pas tombé de la dernière pluie (Giono,Femme boulanger, 1943, i, 1, p.206).Tomber de la dernière pluie. Être naïf. Tu me crois tombée de la dernière pluie, mon garçon. Je veux la recette sans frais (Vialar,Zingari, 1959, p.68).
Faire la pluie et le beau temps. V. beau I A 2 a loc. fig.
Parler de la pluie et du beau temps. V. beau, ibid.
REM. 1
Pluité, -ée, adj.,hapax. Qui évoque la pluie (v. notamment supra B 1 a loc. pluie de perles). Telle en accords plaqués [sur l'orgue], telle en gamme pluitée, En nappes d'ondoiements sonores et pourprés, La belle créature [une femme évoquée musicalement] est, au-dessus des prés, Égrenée, émiettée, éparse, ébruitée (Montesquiou,Hort. bleus, 1896, p.182).
2.
Pluviette, subst. fém.Petite pluie. Il est tombé une légère pluviette (Amiel,Journal, 1866, p.333).
3.
Pluvio-, élém. formanttiré du lat. pluvia «pluie», entrant dans la constr. de divers termes sc. V. pluviomètre, pluviométrie, pluviométrique (dér. s.v. pluviomètre), pluvio-neigeux (rem. s.v. pluvio-nival), pluvio-nival et aussi:
Pluvio-orageux, -euse, adj.Relatif aux pluies et aux orages. La surveillance de l'atmosphère par radar (détection des phénomènes pluvio-orageux dans un rayon de 300kilomètres) (Spectacle du monde, sept. 1980, p.88, col. 1).
Prononc. et Orth.: [plɥi]. Ac. 1694, 1718: pluye; dep. 1740: pluie. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 «eau qui tombe des nuages» (Roland, éd. J. Bédier, 981); 2. 1550 fig. et poét. en parlant des larmes (Ronsard, Odes, II, III, 17, éd. P. Laumonier, I, 180); 3. 1552 myth. en pluye d'or allusion à la fable de Danae séduite par Jupiter transformé en pluie d'or (Id., Amours, XX, 16, IV, 23); 4. 1555 «certaines choses qui semblent tomber du ciel en grande quantité» pluie d'oeillets et de lys (Id., Les Hymnes, Epitaphe de Loyse de Mailly, 116, VIII, 234); 5. 1688 pluie de sang «chute de poussières mélangées d'un grand nombre d'organismes microscopiques» (Rich.); 6. a) 1690 pluie de feu «chute d'un grand nombre d'étincelles produites par une certaine composition de matières inflammables» (Fur.); b) 1765 id. «fusée volante qui contient un mélange de soufre, de salpêtre et de poudre» (Encyclop. t.12). Du lat. pop. *ploia, issu d'un type *plovia (d'où les formes ploige, pleuge répandues au Moy. Âge et encore dans les patois du wallon au francoprov.; cf. encore roum. ploaie, ital. pioggia, cat. ploya) lui-même altér. d'apr. plovere (v. pleuvoir) de pluvia «pluie» (d'où esp. lluvia et port. chuva), adj. fém. subst. de pluvius «de pluie», dér. de pluere «pleuvoir». Fréq. abs. littér.: 6777. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 7290, b) 11749; xxes.: a) 12164, b) 8989. Bbg. Mantha (S.), Mel'c̆uk (I.). Phénomènes atmosphériques dans le DECFC. R. québéc. Ling. 1984, t.13, no2, pp.287-295. _ Quem. DDL t.14, 16, 22, 25.