| PLINTHE, subst. fém. A. − ARCHIT. Pierre plate, carrée ou rectangulaire, située à la base d'une colonne ou d'une statue (synon. socle) ou située au-dessus d'un chapiteau, d'un ouvrage de sculpture (synon. tailloir). Plinthe d'un chapiteau, d'une statue. [Les cheveux de la Fée aux Miettes] étaient ramassés sous un bandeau d'une blancheur éblouissante, surmonté d'un fichu (...) plié en carré à plusieurs doubles, et posé horizontalement sur la tête comme la plinthe ou le tailloir du chapiteau corinthien (Nodier, Fée Miettes, 1831, p.78).Ce bas-relief était surmonté d'une plinthe saillante, sur laquelle s'élevaient plusieurs de ces végétations dues au hasard, des pariétaires jaunes, des liserons (Balzac, E. Grandet, 1834, p.25). B. − BÂT. Bande plate faisant saillie au bas d'un mur de bâtiment. La saillie d'une plinthe. Il vivait dans une aile réputée romantique, où les murs de stuc cédaient sous les doigts, mais dont le parquet et les plinthes étaient de marbre noir (Giraudoux, Siegfried et Lim., 1922, p.134).Pour ouvrir [la dalle], appuyer trois fois sur le saillant de cette plinthe (Giraudoux, Folle, 1944, II, p.105). − P. anal. La Pointe-du-nez, jaune de lichens, barrée de violet par la plinthe de moules que découvrent les basses marées (Colette, Mais. Cl., 1922, p.277). − Plinthe (de mur). ,,Moulure plate et haute [parfois décorée] qui dans les murs de face, indique la ligne des planchers`` (Bach.-Dez. 1882). − MENUIS. Planche de bois, de dix à douze centimètres de largeur, bordant le bas d'un mur d'appartement à sa jonction avec le plancher ou avec le bas d'un lambris. Plinthe d'un lambris. Mais lorsque (...) j'entrai dans le grand salon du rez-de-chaussée, je vis les planchers bombés, les plinthes pourries, les boiseries fendillées (A. France, Bonnard, 1881, p.348).Mais après tous ces abords empreints de laideur citadine, je ne fis plus attention aux moulures chocolat des plinthes quand je fus dans l'atelier (Proust, J. filles en fleurs, 1918, p.834). ♦ P. anal. Plinthe d'un meuble. V. blouse1ex. C. − PONTS ET CH. ,,Assise continue formant saillie sur le nu des têtes d'un pont ou d'un autre ouvrage`` (Chesn. t.2 1858). Lorsque les viaducs sont en courbe de faible rayon, il arrive quelquefois que les plinthes en pierre de taille du couronnement (...) se détachent (Bricka, Cours ch. de fer, t.1, 1894, p.178). Prononc. et Orth.: [plε
̃:t]. Homon. plainte. Ac. 1694 et 1718, subst. masc.; 1740-1798, subst. fém. ,,quelques-uns le font masculin``; dep. 1835, subst. fém. Étymol. et Hist. 1. Archit. 1526-37 (Diego de Sagredo, Raison d'architecture antique, trad., 24 vods Cah. Lexicol. t.19, 1971, p.101); 2. 1694 «bande, saillie plate au bas d'un mur» (Ac.). Empr. au lat. de basse époque plinthus, gr. π
λ
ι
́
ν
θ
ο
ς «brique, objet en forme de brique, pierre plate et carrée sous le fût d'une colonne ou sur un chapiteau». Fréq. abs. littér.: 47. Bbg. Born. 1967, p.II, 27, 46. |