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PLÂTRÉ, -ÉE, part. passé et adj.
I. − Part. passé de plâtrer*.
II. − Empl. adj.
A. −
1. Qui est recouvert, enduit de plâtre. Tout le haut est en petites chambres misérables, plâtrées, avec des graffites en arabe, en grec, en arménien (Barrès, Cahiers,t.11, 1914, p.37).
2. P. anal., fam. Maquillé, fardé (souvent à l'excès). Visage plâtré; figure plâtrée. La tenancière de l'établissement, vieille dame à joues plâtrées et à perruque rousse (Proust, J. filles en fleurs,1918, p.492).
P. méton. [En parlant d'une pers.] [Baudelaire] a mangé dans les tables d'hôte à côté des filles plâtrées, dont la bouche saigne dans un masque de céruse (Bourget, Essais psychol.,1883, p.7).Elle s'habille uniquement avec des étoffes anciennes qu'elle découvre elle-même en Italie chez des antiquaires, plâtrée, fardée, vieille et distillant ses mots avec une prétention écoeurante (Rivière, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1908, p.380).
3. Au fig., vx. Qui n'a pas de réalité profonde et dissimule, sous des apparences trompeuses, un caractère fragile et factice. Si l'on se contente de sauver l'honneur momentanément dans une paix plâtrée, tout est perdu nouvellement (J. de Maistre, Corresp.,t.2, 1806, p.196).Le grand corps social, qui s'est senti si près d'une destruction entière, aspire donc en toute hâte à une guérison, mais à une guérison quelconque, à une guérison plâtrée (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t.4, 1851, p.499).
B. − CHIRURGIE
1. [Appliqué à un appareil de contention ou à la matière dont il est fait] Qui est imprégné, recouvert ou constitué de plâtre. [Le chirurgien] enroule ensuite, par-dessus les attelles plâtrées, des bandes de toile qui forcent la gouttière à épouser exactement la forme du membre et qui, exprimant l'eau de la tarlatane plâtrée, activent la solidification. Lorsqu'on veut construire des appareils plâtrés circulaires, on a recours à des bandes plâtrées préparées à l'avance (Judet, Fractures membres,1948, p.13).
2. [En parlant d'une partie du corps] Qui est immobilisé au moyen d'un appareil plâtré, d'un plâtre. Le bras plâtré a l'apparence d'un geste, et tous ces violonistes fantômes, portant en avant leurs bras immobilisés et arrondis, avançaient comme des statues qu'on eût poussées, dans le silence d'aquarium renforcé par le bourdonnement clandestin des mouches (Malraux, Espoir,1937, p.514).
[P. méton., en parlant d'une pers.] Être plâtré.
Empl. subst. Personne qui est plâtrée, qui a une partie du corps immobilisée dans le plâtre. Les blessés révolutionnaires, avec leurs bras courbes de plâtrés sur lesquels ils semblaient se préparer à jouer du violon, retrouvaient le latin de la mort (Malraux, Espoir,1937p.697).
C. − OENOL. Vin plâtré. Vin traité par l'opération du plâtrage. Il est possible que ces sels de potasse soient les facteurs de la cirrhose des buveurs de vin. Lancereaux incrimine le vin plâtré; récemment Castaigne a reproduit la cirrhose du foie chez le cobaye par l'usage répété du tartrate de potasse (Macaigne, Précis hyg.,1911, p.260).
III. − Subst. fém., pop. [Sans doute par attraction paron. de platée] Ration très abondante de nourriture. En sauce avec du vin, le mou ressemble à du lapin. On peut en prendre une plâtrée, sans se ruiner (C. Lépidis, La Main rouge,1975, p.36 ds Cellard-Rey 1980).
Prononc.: [plɑtʀe]. Fréq. abs. littér.: 47. Bbg. Quem. DDL t.13, 27.