| ![]() ![]() ![]() ![]() PLACARD2, subst. masc. A. − 1. a) Avis manuscrit ou imprimé, que l'on affiche dans un lieu public. Synon. affiche, écriteau.Murs couverts de placards, coller un placard. Celle-ci [la République] fit afficher un placard qui disait: «La France est libre. Elle n'accorde au gouvernement provisoire que le droit de la consulter, en attendant qu'elle ait exprimé sa volonté par de nouvelles élections (...)» (Chateaubr., Mém., t.3, 1848, p.620).As-tu vu les nouvelles affiches? C'étaient de grands placards jaunes que la compagnie avait encore fait coller dans la matinée. Elle s'y montrait plus nette et plus conciliante, elle promettait de reprendre le livret des mineurs qui redescendraient le lendemain (Zola, Germinal, 1885, p.1526).Dans le hall, un attroupement stationnait devant un placard fraîchement posé (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p.586). − P. méton. Emplacement réservé sur un mur ou un panneau à l'affichage de ces avis. Les placards au-dessus des tables, qu'on réservait alors pour annoncer la fête de chaque habitué, étaient recouverts d'affiches invitant la Bavière à réclamer une marine de guerre (Giraudoux, Siegfried et Lim., 1922, p.90). b) En partic., vieilli. Écrit séditieux ou diffamatoire que l'on divulgue en l'affichant ou en le faisant circuler. Placards injurieux; afficher des placards. Le 18 octobre 1657, on avait vu à Paris, avec indignation, le placard de la congrégation romaine de l'Index contre les Provinciales, où elles étaient toutes nommées en particulier (Sainte-Beuve, Port-Royal, t.3, 1848, p.145).Les lettrés, lorsqu'ils s'efforcèrent de créer des mouvements publics, répandirent seulement des pamphlets ou firent poser des placards dans les rues (Civilis. écr., 1939, p.40-4).La plupart des journaux, des brochures, des placards invectivaient contre les lois de messidor (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p.543). − HIST. Affaire des Placards: . En 1534, un violent pamphlet du pasteur Antoine de Marcourt contre la messe, intitulé Articles véritables sur les horribles, grands et importables abus de la messe papale inventée directement contre la sainte Cène de Notre-Seigneur et affiché jusque sur la porte de la chambre royale à Amboise, met le feu aux poudres. François Ierprescrit une procession expiatoire, et les bûchers flambent (affaire des Placards).
La Gde encyclop., Paris, Larousse, t.48, 1975, p.10222. 2. P. anal. a) Fam. Couche épaisse (d'une matière quelconque) appliquée sur une surface; enduit grossier. Un placard de couleur, un placard de pommade (Ac.1935).Sur un ancien palais transformé en maison commune nous vîmes pour la première fois le placard de plâtre blanc qui déshonore beaucoup d'autres vieux palais (Gautier, Tra los montes, 1843, p.20).Un placard de poudre de riz les camouflait [ces légères cicatrices] (Le Breton, Rififi, 1953, p.197). b) MAR. Pièce de renfort en toile que l'on applique aux endroits usés d'une voile (d'apr. Gruss 1978). c) Dans le domaine méd.Lésion cutanée en plaque. Placard impétigineux. La peau se recouvre de placards circulaires squameux (Brumpt, Parasitol., 1910, p.105).Les rougeurs cutanées (ou érythèmes) sont très fréquentes. Elles sont soit généralisées, soit localisées sous forme de taches ou de placards (Quillet Méd.1965, p.299).V. kér(a)-, kérat(o)- B 1 ex. de Ravault-Vignon. B. − 1. DIPLOM. (Pièce) en placard. (Pièce) qui est présentée non pliée. Lettre en placard. Un arrêt en placard (DG). 2. IMPRIMERIE a) Épreuve en placard(s), p.ell. placard. Première épreuve d'un texte, imprimée en colonnes sur le recto seulement, sans pagination et avec de larges marges pour les corrections et les additions. Corriger des épreuves en placards, collationner des placards. Qui ne sait qu'en imprimerie les placards sont précisément l'opposé des bons à tirer (Balzac, Corresp., 1836, p.107).Drumont, qui a apporté, en placards, un chapitre de son livre (...) nous lit ce chapitre ayant pour titre L'Héritier et où il vaticine au temps présent le peuple (Goncourt, Journal, 1888, p.830).Quand il a exécuté les diverses corrections indiquées sur les placards, le compositeur procède à la mise en pages (Gouriou, Mémento typogr., 1961, p.9). b) Placard publicitaire/de publicité. Texte publicitaire d'un format important dans une publication. Insérer un placard dans un journal. À la dernière page, le placard de publicité d'une «dame détective et ses limiers, filatures, etc.» (Montherl., J. filles, 1936, p.926).En 1852, elle [l'agence Havas] absorbe le Bulletin de Paris, qui fournissait aux journaux des départements et de l'étranger des informations gratuites contre l'insertion, également gratuite, de placards de publicité (Coston, A.B.C. journ., 1952, p.46).Les moyens d'appel «frappent» le public, lui donnent l'envie physique de venir, de voir... l'affiche en est le type (...). On peut y ajouter (...) le placard publicitaire, mais ce dernier doit figurer en même temps parmi les moyens d'information (Jocard, Tour. et action État, 1966, p.230). − P. méton. Cadre typographique entourant un texte publicitaire ou un faire-part. (Ds Lar. Lang. fr.). Prononc. et Orth. Étymol. et Hist. V. placard1. STAT. −Placard1 et 2. Fréq. abs. littér.: 531. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 483, b) 373; xxes.: a) 940, b) 1080. BBG. −Nies (F.). Textarten-Appellative. Z. rom. Philol. 1982, t.98, p.326. _Quem. DDL t.5. |