| ![]() ![]() ![]() ![]() PLACÉ, -ÉE, part. passé, adj. et subst. masc. I. − Part. passé de placer1*. II. − Adj. ou empl. adj. A. − 1. [En parlant d'une chose concr., notamment d'un bâtiment ou de ses habitants] Bien placé. Qui a un bon emplacement. Synon. bien sis*, bien situé*.Ici, nous ne sommes pas très bien placés pour le boucher. Je crois qu'elle est obligée d'aller rue Lepic. Il y en a bien un plus près, au coin de la rue Lamarck (...). Mais elle s'est brouillée avec lui (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p.100).Il n'est pas de spectacle pour moi qui vaille ce que l'on voit d'une terrasse ou d'un balcon bien placé au-dessus d'un port (Valéry, Variété III, 1936, p.232). 2. [En parlant (d'une partie) du corps, d'un organe] Bien, mal placé. Qui a une position (a)normale, chez une personne normalement constituée. Sa gorge bien placée, son buste rebelle à l'empâtement, elle les mirait avec plaisir (Colette, J. de Carneilhan, 1941, p.7): 1. Il y a des Poil de Carotte parmi les petits poulets. J'en vois un que sa mère chasse de dessous ses ailes, qu'elle crible de coups de bec, simplement peut-être parce qu'il a une tache noire mal placée au goût de sa maman.
Renard, Journal, 1901, p.670. 3. HIPPOLOGIE, ÉQUIT. Cheval bien placé. ,,On dit d'un cheval dont la tête a tendance à se rapprocher plus ou moins naturellement de la verticale, qu'il est plus ou moins bien placé`` (Tondra Cheval 1979). B. − Au fig. 1. [En parlant de qqc. que l'on approuve ou désapprouve] Mot, phrase bien placé(e). N'être pas tout à fait bien placé; être mal placé (vx). Manquer de convenance. Synon. être déplacé, malséant, inconvenant.La fierté de Liliane fut blessée. Cette petite âme sentit qu'il lui était fait là des confidences assez mal placées. La princesse Amélie-Auguste devint toute rouge (Gobineau, Pléiades, 1874, p.121). 2. [En parlant d'une pers.] a) (Personnage) haut placé. V. haut1II E. b) (Avoir le) coeur bien placé, mal placé. Avoir ou ne pas avoir d'honneur, de vertu, de sentiments nobles. C'était (...) un esprit droit, une âme honnête, un coeur bien placé. Non seulement il n'avait jamais trempé dans les intrigues de sa mère; mais (...) il ne les avait même pas soupçonnées (Sandeau, Mllede La Seiglière, 1848, p.281). c) Nom de sentiment + mal placé.Synon. déplacé, mal à propos.Amour-propre mal placé; humilité mal placée: 2. −Oui, vous m'aimez; mais (...) je vous connais! Une générosité mal placée, un dévouement irréfléchi vous réduisent à un sacrifice qui vous navre. Parce que vous souffrez, vous croyez bien faire.
Gobineau, Pléiades, 1874, p.151. d) Vieilli. C'est un homme qui serait (bien) placé partout. C'est un homme à l'aise dans tous les milieux sociaux; c'est un homme capable de remplir de hautes fonctions (d'apr. Ac.). e) Loc. verb. Être bien placé + pour + inf. Être en situation favorable pour. Synon. être à même* de, être apte* à, être en position* de, en posture* de (vieilli).Être bien placé pour savoir qqc., pour renseigner qqn, pour juger de qqc. Wilson était mieux placé que personne pour connaître les faiblesses du contrôle parlementaire et de la paix démocratique (J.-R. Bloch, Dest. du S., 1931, p.90). C. − 1. a) COURSES, TURF. Cheval, (p.méton.) jockey placé. Cheval classé à l'arrivée second (s'il y a moins de sept partants) et aussi troisième (s'il y en a davantage), et qui remporte un prix. Cheval gagnant et placé; miser, jouer un cheval placé; arriver placé. Pour le Graisivaudan, en particulier (...) il serait facile de confondre Dialiba qui est troisième, avec Kassaba, non placé (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p.145).Il peut miser toute son usine (...) Tout! sur «Bragamance» gagnant... Je dis «gagnant»! Pas «placé»! (Céline, Mort à crédit, 1936, p.465): 3. Vous pouvez jouer: gagnant (...) ou (...) placé. Dans ce cas, vous pariez seulement que votre cheval terminera dans les trois premiers. Les sommes misées gagnant et placé ne s'additionnent pas.
Zitrone, Courses, 1962, p.44. b) SPORTS. Coureur placé. Coureur qui se classe en fin de course dans les deux ou trois qui suivent le gagnant. Bien en vue du public, se dressera un grand tableau noir sur lequel on affichera (...), après la course, les numéros des coureurs placés (Baudry de Saunier, Cycl., 1892, p.396). 2. SPORTS (jeux de balle, de ballon) a) [En parlant de la balle, du ballon] Lancé de façon à être hors de portée de l'adversaire. L'Anglais réussit de belles balles placées [au tennis] (L'Auto, 31 juill. 1933ds Petiot 1982).[Au volley-ball] la balle qui a le plus de chances de faire le point doit être à la fois rapide et placée, c'est-à-dire tomber hors de portée de l'adversaire. Le coup qui se rapproche le plus de cet idéal est, comme au tennis, le smash (Comment parlent les sportifsds Vie lang.1952, p.84). b) RUGBY. Coup de pied placé. Coup obligatoire au début de chaque mi-temps et à la remise en jeu après un but marqué, facultatif pour tentative de but après pénalité, pour lequel le ballon, calé dans un trou fait du talon, est posé droit ou incliné vers le but (d'apr. Petiot 1982, s.v. coup). − P. anal., BALIST. Qui touche au but. Dans ce trou, ça pourrait aller, au moins pour un certain temps... Evidemment, il suffirait d'un 210 bien placé, dans les deux premiers mètres de l'entrée, pour nous enterrer vivants (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p.9). III. − Subst. masc. A. − BOXE. Coup bien placé. Par des lobs et des «placés», Mativat avait égalisé (L'Auto, 26 oct. 1933ds Grubb Sports 1937, p.56). B. − COURSES, TURF. Prix emporté par un «cheval placé»; somme qu'il rapporte au joueur qui a misé dessus. Le placé le plus intéressant Carré d'Atout (Le Figaro, 19-20 janv. 1952, p.6, col. 8): 4. ... Jacques, qui avait touché un placé dans la première, l'avait emmené à la Cascade, où, tout à l'heure, à Longchamp, le jeune Gislon-Quesnel lui avait dit qu'il serait, après les courses, avec des amis.
Aragon, Beaux quart., 1l36, p.274. Prononc.: [plase]. Fréq. abs. littér.: 5896. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 14377, b) 8081; xxes.: a) 5131, b) 5390. |