| PLÉNIER, -IÈRE, adj. Vieilli ou littér. Complet, total, parfait, d'une intensité maximale. En des jours gris, des jours de souffrances plénières (Rodenbach, Règne sil., 1891, p.75).Dans la clarté plénière et ses rayons soudains (Verhaeren, Mult. splendeur, 1906, p.62).Les tâches sont l'irrigation et l'exploitation plénière de vallées entières (Perroux, Écon. XXes., 1964, p.366).SYNT. Autorité, liberté plénière; acceptation, connaissance, possession plénière de qqc.; signification plénière de qqc.; sens plénier d'un mot. − HIST. et RELIG. CATH. ♦ HIST. Cour plénière. Assemblée solennelle qu'un prince, un roi tenait à certaines occasions. Raymond V tint à Beaucaire, en 1172, une cour plénière où chaque chevalier chercha à briller par sa magnificence (Stendhal, Mém. touriste, t.2, 1838, p.127).P. anal., plais. Il a fallu faire le cicerone, montrer tous les environs et tenir cour plénière (Mérimée, Lettres à une inconnue, t.2, 1861, p.148). ♦ RELIG. CATH. Indulgence* plénière. − Cour. [En parlant d'une assemblée de pers., d'une réunion] Qui siège avec tous les membres qui lui sont propres; qui se déroule avec la participation de tous les membres prévus. La principale controverse au sein de la Sous-Commission puis de la Commission plénière porte sur l'interprétation du passage suivant... (Cons. S.D.N., 1938, p.94).[La commission responsable du IVePlan] tint 17 séances plénières et un grand nombre de séances particulières, du mois d'octobre 1960 à celui de janvier 1962 (Jocard, Tour. et action État, 1966, p.186). REM. Plénièrement, adv.D'une manière plénière, totale, complète. Pour que l'homme réalise plénièrement ses virtualités et devienne intégralement lui-même (Gilson, Espr. philos. médiév., 1931, p.85).Cet être plénièrement libre (Jankél., Je-ne-sais-quoi, 1957, p.222). Prononc. et Orth.: [plenje], fém. [-jε:ʀ]. Ac. 1694 et 1718: pleniere adj. fém.; 1762-1835: plénière adj. fém.; dep. 1878: plénier, -ière. Étymol. et Hist. Ca 1100 plener «complet, entier, puissant» (au sujet de coups, de batailles) (Roland, éd. J. Bédier, 2463, 2862, 3401); 1119 (lune) pleniere (Ph. de Thaon, Comput, éd. E. Mall, 2757); ca 1165 cort pleniere (Troie, 28515 ds T.-L.); ca 1485 grace planiere (Vieil Testament, I, 312, éd. J. de Rothschild, t.1, p.12); 1636 indulgeance pleniere (Monet). Du lat. de basse époque plenarius «complet», dér. de plenus (v. plein). Fréq. abs. littér.: 126. |