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PHYSIOCRATIE, subst. fém.
HIST. DE L'ÉCON. Doctrine professée par certains économistes du xviiies., qui repose sur l'idée que toute richesse vient de la terre, que la seule classe productive est celle des agriculteurs et qu'il existe des lois naturelles basées sur la liberté et la propriété privée qu'il suffit de respecter pour maintenir un ordre parfait. C'est la conscience nouvelle que l'homme prend de soi et du monde dans le travail accompli en des sens divers par la philosophie cartésienne, par la physiocratie et par les entreprises de Colbert (J. Vuillemin, Être et trav., 1949, p.35).Avec Quesnay apparaît la physiocratie, plus précise que le naturisme de Rousseau, plus générale que les doctrines démographiques courantes: l'accroissement de la population est souhaitable, mais n'est qu'un résultat. Le nombre des hommes se proportionne aux subsistances (Hist. de la sc., 1957, p.1610).
Prononc.: [fizjɔkʀasi]. Étymol. et Hist. 1768 (Dupont de Nemours, Physiocratie, ou Constitution naturelle du gouvernement..., Leyde et Paris). Comp. des élém. physio-* et -cratie (v. Cottez 1982).
DÉR.
Physiocratique, adj.Qui appartient à la physiocratie. Conception, idée, morale physiocratique. Critérium [l'incidence de l'impôt] déjà préconisé par la doctrine physiocratique suivant laquelle toutes les contributions, de quelque manière qu'elles soient imposées, doivent retomber et retombent en fait sur les propriétaires fonciers jouissant seuls d'un revenu net ou d'un revenu réel équitablement imposable (Pradelle,Serv. P.T.T. Fr., 1903, p.129).Le point qui nous intéresse dans la pensée physiocratique, c'est qu'il existe en matière économique un ordre naturel d'origine providentielle, meilleur que tout autre ordre qu'un législateur pourrait imposer (Vedel, Dr. constit., 1949, p.29). [fizjɔkʀatik]. 1reattest. 1768 gouvernement «physiocratique» (Dup. de Nemours, Orig. et Prog., D., II, p.365 ds Brunot t.6, p.29, note 10); de physiocratie, suff. -ique*.