| * Dans l'article "PHONÉTIQUE,, adj. et subst. fém." PHONÉTIQUE, adj. et subst. fém. LINGUISTIQUE I.− Adjectif A. − Relatif aux sons du langage. Altération, évolution phonétique. Chaque changement phonétique, quelle que soit d'ailleurs son extension, est limité à un temps et un territoire déterminés (Sauss.1916, p.135). B. − En partic. 1. Qui représente graphiquement les sons d'une ou de plusieurs langues, indépendamment de l'orthographe. Alphabet phonétique (international); écriture, notation, transcription phonétique. D'après la nature de l'écriture phonétique les signes se réduisent à un petit nombre de lettres, qui, par leur groupement et leur ordre, forment la multitude des mots (Alain, Beaux-arts, 1920, p.303).Les derniers grammairiens, les professeurs de diction et de chant, les anatomistes, les éducateurs des sourds-muets avaient enrichi de nombreuses descriptions nouvelles l'extension et les classements par l'acoustique ou par la physiologie du vieil alphabet phonétique (Art et litt., 1935, p.50-2). ♦ Orthographe phonétique. Orthographe qui transcrit la prononciation de manière univoque. L'intense développement de la presse (...) et (...) l'adoption des caractères d'écriture latins −tendant à l'orthographe phonétique, mais permettant à tous la lecture des textes −rendirent décisive l'action de la langue parlée sur la langue littéraire (Arts et litt.,1936, p.56-3). ♦ Signe phonétique. Symbole qui représente un son du langage. [Les signes] représentent à la fois l'idéogramme primitif et sa valeur phonétique, qui peut servir à transcrire avec d'autres idéogrammes, réduits eux aussi à l'état de signes phonétiques des mots nouveaux (Ville1967). 2. Loi phonétique. Loi selon laquelle un phonème subit à un moment de son existence un changement dans un contexte donné. Calidum a dû devenir régulièrement chaud par l'action des lois phonétiques (Sauss.1916, p.249). II. − Subst. fém. ,,Science, dépendante notamment de l'anatomie, de la physiologie et de l'acoustique, qui étudie la production et la perception des sons des langues humaines, dans toute l'étendue de leurs propriétés physiques`` (Mounin 1974). La phonétique tout entière, est le premier objet de la linguistique diachronique; en effet l'évolution des sons est incompatible avec la notion d'état; comparer des phonèmes ou des groupes de phonèmes avec ce qu'ils ont été antérieurement, cela revient à établir une diachronie (Sauss.1916, p.194).La phonétique met sur le plan de la connaissance raisonnée les langages, c'est-à-dire les sons appris, mais qui deviennent naturels et instinctifs, dont l'homme se sert pour l'émission et l'échange de ses idées ou sentiments (Arts et litt., 1935, p.50-2): . La phonétique elle-même n'a pu rester complètement indifférente à la signification des mots dont elle analysait les éléments, et c'est ainsi qu'elle est arrivée à établir l'origine et la filiation de presque tous les vocables de la langue française.
Gourmont, Esthét. lang. fr., 1899, p.13. − En partic. ♦ Phonétique générale. Phonétique qui ,,étudie l'ensemble des possibilités phoniques de l'homme à travers toutes les langues naturelles`` (Ling. 1972). Phonétique comparée. Phonétique qui ,,étudie les analogies et les différences entre les sons émis par l'homme dans le cadre de deux ou plusieurs langues`` (D. D. L. 1976). ♦ Phonétique acoustique, physique. Phonétique qui ,,analyse en termes de physique acoustique l'émission, la propagation et la réception de ces ondes particulières que constituent les sons du langage`` (D. D. L. 1976). Phonétique articulatoire ou physiologique. Phonétique qui ,,étudie de l'anatomie, la physiologie de l'appareil phonatoire humain et les modalités de production des sons par cet appareil, c'est-à-dire leur articulation`` (D. D. L. 1976). ♦ Phonétique diachronique, historique, évolutive. Phonétique qui étudie l'évolution des sons à travers l'histoire d'une ou de plusieurs langues. La phonétique est dite (...) historique ou évolutive quand elle s'attache à reconnaître les lois qui président aux transformations des phonèmes (Mar.Lex.1951).Phonétique descriptive, statique, synchronique. Phonétique qui ,,s'occupe de définir et de classer les phonèmes ou combinaisons de phonèmes soit du langage en général soit d'un parler donné à un moment donné`` (Mar. Lex. 1951). ♦ Phonétique instrumentale (vieilli), expérimentale. Phonétique qui étudie les caractères de la phonation et ceux de la perception auditive à l'aide d'appareils. On réalise même la synthèse du son à partir de ces spectrogrammes par un processus inverse, ce qui permet des expériences sur les conditions d'intelligibilité des sons. Ainsi naît une véritable phonétique expérimentale, qui complète l'ancienne phonétique instrumentale (Perrot, Ling., 1953, p.35).La phonétique expérimentale (...) met en oeuvre des appareils de plus en plus perfectionnés pour compléter, préciser et corriger la simple observation directe (D. D. L.1976). ♦ Phonétique combinatoire. Phonétique qui ,,étudie les modifications que subissent les phonèmes lors de leur insertion dans la chaîne sonore`` (D. D. L. 1976). V. aussi combinatoire. ♦ Phonétique normative. ,,Ensemble des règles qui déterminent la prononciation correcte dans une langue`` (Piéron 1973). Synon. orthoépie. Prononc. et Orth.: [fɔnetik]. Att. ds Ac. dep.1878. Étymol. et Hist.1. 1822 adj. (Champollion, Lettre à M. Dacier, éd. du Centenaire, Paul Geuthner, 1922, p.4, 40 etc. d'apr. J. Pohl ds Arch. St. n. Spr., 205, p.368 et sqq.); 2. 1869 subst. (Littré). Empr. au gr.
φ
ω
ν
η
τ
ι
κ
ο
́
ς «qui concerne le son ou la parole» prob. par l'intermédiaire du lat. mod. phoneticus, -a, -um (1797, Zoega, De origine et usu obeliscorum d'apr. J. Pohl, loc. cit.). Fréq. abs. littér.: 53. DÉR. 1. Phonétiquement, adv.D'un point de vue, d'une manière phonétique. En français on a dit longtemps: il preuve, nous prouvons, ils preuvent. Aujourd'hui on dit il prouve, ils prouvent, formes qui ne peuvent s'expliquer phonétiquement (Sauss.1916, p.222).Les noms des mois assyriens étaient les mêmes, avec quelques légères différences, provenant des deux langues, que ceux des mois chaldéens. Ces mois s'exprimaient, dans l'écriture cunéiforme, soit phonétiquement, soit par des signes idéographiques qui étaient comme des symboles scientifiques ou religieux de chaque mois (Chauve-Bertrand, Question calendrier, 1920, p.18).− [fɔnetikmɑ
̃]. − 1reattest. 1822 (Champollion, op. cit., p.5, d'apr. J. Pohl, op. cit., p.370); de phonétique, suff. -ment2*. 2. Phonétisme, subst. masc.Ensemble des phonèmes utilisés dans une langue à un moment donné de son évolution. On trouve des systèmes de pictogrammes élaborés et des écritures sans alphabet, comme, par exemple, celle des Aztèques qui «constituait un compromis entre l'idéogramme, le phonétisme et la simple figuration» (Traité sociol., 1968, p.427).− [fɔnetism̭]. − 1reattest. 1824 (Champollion, Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, p.83 ds Quem. DDL t.13); de phonétique par substitution du suff. -isme* à -ique. BBG. −Carton (F.). Introd. à la phonétique du fr. Paris-Bruxelles-Montréal, 1974, 256 p._Faure (G.). Initiation à la phonétique fr. Aix-en-Provence, 1965, 16 p._Fouché (P.). Ét. de phonétique gén. Paris, 1927, 132 p._Grammont (M.). Traité de phonétique. Paris, 1939, 480 p._Huot (H.). Phonétique et enseign. du fr., lang. maternelle. Fr. auj. 1975, no28, pp.47-72. _Landercy (A.), Renard (R.) Élém. de phonétique. Bruxelles-Mons, 1977, 272 p._Lang. fr. 1973, no19 (Phonétique et phonologie). _Léon (P. R.). Qq. probl. de phonétique gén. et fr. Linguistique. Paris. 1967, no2, pp.131-138. _Malécot (A.). Introd. à la phonétique fr. Paris, 1977, 68 p._ Malmberg (B.). Manuel de phonétique gén. Paris, 1974, 272 p.; La Phonétique. Paris, 1954, 128 p._Mél. Straka (G.). Phonétique et ling. rom. Lyon, 1970, 2 vol. _Nouv. perspectives en phonétique [par] B. Malmberg, D. B. Fry, R. Lancia, R. Carré. Bruxelles-Paris, 1970, 116 p. _Straka (G.). Album phonétique. Québec-Paris, 1965, 188 p._ Thomas (J.-M.-C.), Bouquiaux (L.), Cloarecheiss (Fr.). Initiation à la phonétique. Paris, 1976, 253 p. |