| PERSISTANCE, subst. fém. A. − [Corresp. à persister A] Manière d'agir, de se comporter, de penser de celui qui persiste; le fait de se conduire ainsi. Synon. constance, obstination, persévérance; anton. inconstance, instabilité.La jeunesse est noble, sans mensonges, capable de sacrifices, désintéressée: en voyant votre persistance, j'ai cru, je l'avoue, à quelque dessein du ciel (Balzac,Lys, 1836, p.92).Il m'a beaucoup parlé de son affaire. Sa persistance est vraiment touchante. Il finira par réussir à force d'entêtement! (Flaub.,Corresp., 1880, p.354). ♦ Persistance dans + subst., persistance à + inf.(Mettre) de la persistance dans qqc. Il faut bien leur dire de ma part, (...) que je compte sur leur persistance à bien travailler (Hugo,Corresp., 1840, p.580).Pourquoi donc alors le théâtre du symbolisme demeure-t-il si grêle? Timidité dans l'emploi d'un instrument nouveau (...), rétraction du poète sur lui, persistance à se contempler et à se dire, (...) que sais-je? (Thibaudet,Réflex. litt., 1936, p.16). − [À propos du comportement, de la façon de penser ou d'être de qqn] Ils traversent les hommes qui les environnent sans daigner faire un effort pour descendre jusqu'à eux, et sont forcés par la persistance originale de leur personnalité même à ne jamais s'y mêler (Du Camp,Mém. suic., 1853, p.218). B. − [Corresp. à persister B] Caractère de ce qui reste (dans quelque chose) durablement. Synon. continuité, durée, pérennité.Persistance des coutumes, des habitudes, du beau, du mauvais temps. Tout spectacle, même s'il paraît complètement détaché d'un culte, reste enveloppé du mystère qui environne les choses sacrées (...); le spectateur occasionnel y décèle la persistance des caractères religieux (Cuisinier,Danse sacrée, 1951, p.88).L'origine et la persistance du déficit global des caisses publiques ne sont imputables ni à une classe sociale, ni à un parti, ni à un gouvernement: elles résultent d'une impuissance structurelle du pouvoir (Perroux,Écon. XXes., 1964, p.533). − ÉLECTRON. Persistance rétinienne. Impression de continuité qu'éprouve l'oeil lorsque des phénomènes lumineux très brefs se suivent. Cette qualité −ou cette imperfection −de notre oeil, la persistance rétinienne, transforme un tison agité en une ligne de feu (Sadoul,Cin., 1949, p.7). − En partic. [À propos d'un sentiment] Caractère d'un sentiment qui affecte durablement quelqu'un. Le lien conjugal est rompu dès qu'il est devenu odieux à l'un des époux. Il faudrait qu'un conseil de famille et de magistrature fût appelé à connaître, (...) de la réalité, de la force et de la persistance du mécontentement (Sand,Hist. vie, t.4, 1855, p.384). Prononc. et Orth.: [pε
ʀsistɑ
̃:s]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. Av. 1475 persistence «action de persister» (G. Chastellain, Louenge a la très-glorieuse Vierge ds OEuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, VIII, 271); 1495 [éd.] persistance (J. de Vignay, Mir. histor., IV, fo117a ds Gdf. Compl.); 2. 1792 «(en parlant de choses) le fait de durer» ici en parlant d'une passion (Staël, Lettres L. de Narbonne, p.31); 1879 [la] persistance du mauvais temps (Flaub., Corresp., p.226). Dér. de persister*; suff. -ance*. Fréq. abs. littér.: 385. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 523, b) 666; xxes.: a) 515, b) 523. |