| PERQUISITIONNER, verbe A. − Empl. intrans., DR. (procédure pénale). [Le suj. désigne une autorité de justice ou de police; souvent avec un compl. de lieu] Faire une perquisition. On a perquisitionné ignoblement chez le nonce du Pape expulsé le jour même et reconduit à la frontière (Bloy, Journal,1906, p.328).Ils sont entrés, M. Bergeron, les gendarmes. Ils ont fouiné partout, perquisitionné comme ils disent, ouvert la maie, le bureau, regardé sous les lits (Genevoix, Raboliot,1925, p.158).On perquisitionnait partout, dans les syndicats, au secours rouge, à L'Humanité, et un peu dans toute la France (Nizan, Conspir.,1938, p.233). − P. anal. Arrivés à Niko. Nous nous étions fait précéder d'un coureur, afin de trouver le manioc de nos hommes tout préparé et de pouvoir repartir aussitôt. Pas de manioc. Force a été de perquisitionner dans les cases (Gide, Voy. Congo,1927, p.781).Avez-vous des armes, messieurs-dames? Les Allemands perquisitionnent à tout bout de champ, s'ils en trouvaient une, ils vous exécuteraient aussitôt (Triolet, Prem. accroc,1945, p.414). B. − Empl. trans. 1. [Le compl. d'obj. désigne un lieu] Fouiller au cours d'une perquisition. On a perquisitionné le domicile de R..., qu'a-t-on trouvé? (Gazette des Tribunaux,3 août 1870ds Littré).Perquisitionner un appartement (Caput1969). 2. [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Opérer une perquisition au domicile de telle ou telle personne. Un temps où l'on voit un Esterhazy accablé de l'estime d'un gouvernement qui n'ose le perquisitionner (Clemenceau, Iniquité,1899, p.78). Rem.L'empl. trans. est considéré comme abusif par qq. dict., notamment Rob. REM. Perquisitionné, -ée, subst.Personne qui est l'objet d'une ou de perquisition(s). La loi pourtant a sa raison d'être, en exigeant la présence du perquisitionné, car elle veut que nul n'ait le droit de soupçonner qu'on a introduit des papiers, ou qu'on en a pris, dans les caisses saisies (Clemenceau, Iniquité,1899p.43). Prononc. et Orth.: [pε
ʀkizisjɔne], (il) perquisitionne [pε
ʀkizisjɔn]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1836 (Land.). Dér. de perquisition*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 28. |