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PERCÉ, -ÉE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de percer*.
II.− Adjectif
A.− Qui est traversé d'un ou de plusieurs trous, volontairement ou par accident.
1. [Le subst. désigne un objet] Arrosoir, broc, roseau, seau, sou percé; casseroles percées. Cinquante filles coupables sont condamnées à remplir un tonneau percé de mille trous, et dont l'eau s'échappe de toutes parts (Dupuis, Orig. cultes,1796, p. 507).Des musiciens (...) tiroient des sons d'un os de chevreuil percé à quatre trous (Chateaubr., Natchez,1826, p. 112):
... l'enceinte extérieure des Arènes de Nîmes est presque intacte (...). On y voit encore la plupart de ces pierres percées, destinées à fixer les mâts qui soutenaient eux-mêmes les toiles au moyen desquelles les spectateurs étaient mis à l'abri du soleil. Stendhal, Mém. touriste,t. 2, 1838, p. 141.
Expressions
À barils percés. En grande quantité. Les vins de Gascogne et du Rhin coulaient à barils percés (Druon, Louve Fr.,1959, p. 566).
Chaise* percée.
Outre percée. En Armagnac (...) l'imprécation pour celui qui ne donnait rien était : « Dieu vous conserve la santé − comme l'eau dans une outre percée! » (Dévigne, Légend. de Fr.,1942, p. 98).
Pop. Bâton percé. Fusil. Il ne faut pas croire que lorsqu'on est au travail, et qu'on a des fourneaux allumés, on puisse faire péter le bâton percé aussi souvent qu'on veut. (Le Roy, Jacquou le Croquant,1899, Livre de poche, p. 362 ds Quem. DDL. t. 28).
P. anal.
Caisses* percées.
Panier percé. Personne qui dilapide l'argent. M. de Brossard est un panier percé (...), hâbleur, finasseur peu délicat sur les moyens de restaurer ses finances toujours en désarroi (Stendhal, H. Brulard,t. 1, 1836, p. 398).
2. [Le subst. désigne des vêtements, des chaussures] Chapeau percé; poche percée; chaussettes, culottes, semelles percées; souliers percés. Oubliez-vous que des infamies courent sur mon compte et que je suis arrivé à Plassans avec une soutane percée! (Zola, Conquête Plassans,1874, p. 1019).
Percé à + subst.Pantalon percé aux genoux. Sa veste en toile rouge percée aux coudes (Gobineau, Nouv. asiat.,1876, p. 198).
3. Cuir percé. Cuir imbibé, cuir imprégné. Un cuir seulement « percé », c'est-à-dire pénétré par le tanin n'est pas un cuir tanné (Bérard, Gobilliard, Cuirs et peaux,1947, p. 55).
B.− Qui a reçu une blessure par arme blanche. Flanc percé. Le grand spectre qui porte au-dessus de sa tête L'écriteau ténébreux et flamboyant : INRI, Pâle, éploré, sanglant, fouetté, percé, meurtri, Pend devant eux au bois de la croix douloureuse (Hugo, Fin Satan,1885, p. 887).
Au fig.
Avoir le cœur percé. Être blessé vivement par un sentiment douloureux. Trahison et dérision! J'eus le cœur percé. La résignation de la chambre, cette tristesse sans espoir, ce sentiment humiliant qu'on ne peut rien pour le remède... (Michelet, Journal,1845, p. 610).
Percé de + subst.L'âme percée de nostalgie (Gracq, Beau tén.,1945, p. 69).
C.− [Le suj. désigne un bâtiment] Qui a été volontairement muni d'une ouverture. Chambre, château, maison percé(e) de fenêtres; porte percée d'un guichet; toit percé d'une lucarne. Et il pleurait, les mains jointes contre la lourde porte romane, bardée, cloutée, percée d'un judas (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 436).Le chemin traversait l'avant-cour de la forteresse, entourée de murs percés de meurtrières (Daniel-Rops, Mort,1934, p. 436).Les volets, percés de trèfles et de cœurs s'accrochaient aux murs par des crampons qui figuraient de petits personnages (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 14).
Percé à jour. Au travers duquel on voit le jour.
[Dans un but esthétique] Ouvragé. Balustrade percée à jour (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 560).Nos arts n'ont rien produit de plus hardi, de plus original et de plus d'effet que ce monument et son minaret, colonne percée à jour, de plus de cent pieds de tronc (Lamart., Voy. Orient,t. 2, 1835, p. 446).V. jour I E 2 ex. de Lamartine et de Banville.
[Par la vétusté ou la guerre] Démantelé, détruit. Mur percé à jour par la canonnade; tour percée à jour. Nous aperçûmes deux belles ruines, percées à jour aux fenêtres (Michelet, Journal,1840, p. 350).
Au fig. [P. méton. du suj.] Pénétré, deviné. Visionnaire de la patrie, elle avait discerné le jeu de Gambetta − aujourd'hui percé à jour − qui consistait à traiter sournoisement avec Bismarck, en ayant l'air de le combattre (L. Daudet, Brév. journ.,1936, p. 14).V. jour I E 2 ex. de Mauriac, de J. Vuillemin et de Bernanos.
Prononc. : [pε ʀse]. Fréq. abs. littér. : 1 400. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 960, b) 1 937; xxes. : 1 519, b) 1 476. Bbg. Gohin 1903, p. 232. − Wexler 1955, p. 61, 62; pp. 72-74; p. 89.