| PENNE, subst. fém. A. − ORNITH. Grande plume des ailes (rémige) et de la queue (rectrice) des oiseaux, constituée d'une tige rigide et de barbes résistantes, serrées les unes contre les autres. V. aileron ex. 2: . Celles [les ailes] des oiseaux (...) sont garnies de plumes, dont les plus grandes et les plus fortes s'appellent pennes. Chaque penne est composée à sa partie ultérieure d'un tuyau cylindrique très léger, très dur et très élastique.
Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p.152. − FAUCONN. Grandes plumes des oiseaux de proie qui muent chaque année. Les pennes d'un faucon (Ac.1935). B. − P. anal. 1. Barbe d'une flèche. Les carquois hérissés de traits aux longues pennes (Leconte de Lisle, Poèmes barb., 1878, p.82).C'est donc elle [la couleur] qui sera par priorité la messagère de l'âme de l'artiste, flèche aux pennes éclatantes qui vole vers le coeur du spectateur et s'y plante (Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p.272). 2. MAR. ,,Extrémité supérieure d'une antenne`` (Gruss 1952). C. − HÉRALD., au plur. ,,Plumes qui garnissent un chapeau placé au-dessus de l'écu`` (Littré). REM. Penni-, élém. formant tiré de penne,entrant (en concurrence avec pennati-) dans la constr. de subst. et d'adj. appartenant au vocab. de la bot. notamment. a) Pennifolié, -ée, adj.,bot. ,,Qui a des feuilles pennées`` (Forest. 1946). Synon. pennatifolié (s.v. pennati-). b) Penniforme, adj.
α) Bot. Qui a la forme d'une plume. Feuille penniforme. (Dict.xixeet xxes.)
β) Anat. Muscle penniforme. Muscle ,,dont les fibres charnues s'insèrent de l'un et de l'autre côté d'un tendon moyen`` (Littré-Robin 1855). Les [muscles] penniformes sont ceux dont les fibres sont disposées en deux rangées, qui s'unissent dans une ligne moyenne en faisant deux à deux des angles plus ou moins ouverts, à peu près comme les barbes d'une plume (Cuvier, Anat. comp., t.1, 1805, p.136). c) Pennilobée, adj. fém.,bot. [En parlant d'une feuille] Synon. de pennatilobée (s.v. pennati-). (Ds Forest. 1946). d) Penninerve, penninervée, adj. fém.,bot. [En parlant d'une feuille] ,,Dont le pétiole se prolonge en une nervure moyenne qui émet (...) dans toute sa longueur des nervures secondaires disposées comme les barbes d'une plume`` (Gatin 1924). Synon. pennatinervée, (s.v. pennati-). Prononc. et Orth.: [pεn]. Homon.: peine, pêne. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. Ca 1050 «plume pour écrire» (Alexis, éd. Chr. Storey, 282); 2. 1121-34 «longue plume de l'aile» (Philippe de Thaon, Bestiaire, 2420 ds T.-L.); 3. 1573 «aileron d'une flèche» (Dupuys). Du lat. pĭnna «plume, aile» d'où divers objets en forme de plume ou d'aile «aigrette de casque; lobe du foie; pale d'un gouvernail; créneau d'une muraille, etc.» qui s'est aussi confondu avec penna «plume, aile; flèche; plume de l'écrivain» dont il n'était vraisemblablement qu'une var. dial. Penne, peu pop. a été éliminé au profit de plume* (v. FEW t.8, pp.533b-534). Fréq. abs. littér.: 40. DÉR. Pennage, subst. masc.a) Rare. Plumage des oiseaux. Oiseaux! oiseaux! Que j'envie Votre sort et votre vie! Votre gentil gouvernail, Votre infidèle pennage, Découpé sur le nuage, Votre bruyant éventail (Borel, Rhaps., 1832, p.63).En faisant la roue, cet oiseau, dont le pennage traîne à terre, Apparaît encore plus beau, mais se découvre le derrière (Apoll., Best., 1911, p.29).b) Fauconn. ,,Ensemble des plumes d'un rapace, qui se renouvelle par mues successives`` (Duchartre 1973). Faucon de premier, second pennage (Duchartre 1973). − [pεn(n)a:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1694. − 1reattest. av. 1525 pennaige (Cretin, Debat entre deux dames, éd. K. Chesney, 38, 292); de penne, suff. -age*. BBG. −Vidos 1939, p.526. |