| PAUPÉRISATION, subst. fém. ÉCON. POL. Appauvrissement continuel et progressif affectant principalement les classes pauvres, et p.ext., appauvrissement général d'une population. Paupérisation prolétarienne; paupérisation croissante du tiers-monde. La paupérisation ne peut s'évaluer que par référence au standard de vie et aux exigences d'une société donnée (J.-L. Calvez, La Pensée de Karl Marx, 1956, p.247).Pour Marx, le surpeuplement n'est qu'un résultat de la propriété privée et de l'accumulation du capital. Le régime capitaliste est incapable d'employer toute la population, de sorte que «l'armée de réserve des travailleurs» pèse sur les salaires et accélère la paupérisation (Hist. sc., 1957, p.1613).♦ Paupérisation absolue. ,,Abaissement effectif de la part absolue du revenu national qui va aux salariés`` (Birou 1966). Nul des socialistes, aujourd'hui, n'accepte la théorie de la paupérisation absolue du prolétariat (Jaurès,Ét. soc.,1901,p.XLIX). ♦ Paupérisation relative. ,,Écart entre le salaire réel, susceptible de s'accroître selon les périodes, et le salaire économiquement possible, auquel le travailleur peut légitimement prétendre`` (Mathieu 1970). Si Marx n'avait voulu parler que d'une paupérisation relative, comment aurait-il conclu que le capitalisme ferait tomber ses esclaves au-dessous même du minimum vital et les contraindrait ainsi, par une suite de réflexes irrésistibles, à faire s'effondrer violemment la bourgeoisie? (Jaurès,Ét. soc.,1901,, p.XXXV). Prononc.: [popeʀizasjɔ
̃]. Étymol. et Hist. 1842 (Richard: Paupérisation, subst. fém.; action de paupériser; état paupérisé); 1901 p.réf. à cette notion chez K. Marx (Jaurès, op.cit., p.XXXV). Prob. empr. à l'angl. pauperization (1838 ds NED Suppl.2), dér. de to pauperize (v. paupériser). |