| ![]() ![]() ![]() ![]() PATINER2, verbe trans. A. − Revêtir d'une patine naturelle ou artificielle. Patiner un bijou. Après le travail minutieux du sculpteur, trois siècles l'ont patiné pour porter devant lui à son comble notre émotion (Jouhandeau, M. Godeau,1926, p.200).C'est (...) avec la potasse qu'on patine les motifs en relief (Closset, Trav. artist. cuir,1930, p.43). − Empl. pronom. passif. La patine semble fonction du degré d'homogénéité de la pierre. La majorité des calcaires demi-durs de Bourgogne, d'une parfaite homogénéité, se patinent régulièrement (Arts et litt.,1935, p.20-5). B. − P. anal. Donner l'apparence, la couleur de la patine; ôter l'aspect du neuf. Les manches de sa chemise retroussées sur ses bras bruns, [il] vaporisait dans ses deux arpents de vigne attaqués du mildiou le sulfate de cuivre qui le patinait en vieille statue de bronze (Hamp, Champagne,1909, p.iv).La lumière mouille l'ardoise ou patine la tuile rose (Beauvoir, Mandarins,1954, p.227): . ... la honte de la culotte rapiécée (...) m'obligeait à marcher contre les murs (...) jusqu'au jour où, ayant trouvé dans le jardin de mes parents un endroit où l'herbe était épaisse et tendre, je patinai mon fond qui eut soudainement l'air plus vétuste que le reste.
Maeterl., Bulles bleues,1948, p.103. REM. Patinage, subst. masc.Action de revêtir d'une patine, de vieillir artificiellement; résultat de cette action. [Le] Vieillissage ou patinage [est] destiné à donner à une peinture neuve l'aspect d'une ancienne peinture (Robinet, Vérif., métré et prat. trav. bât.,t.6, 1930, p.53). Prononc. et Orth.: [patine], (il) patine [patin]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist.1. 1867 «enduire un objet d'une substance qui lui donne l'aspect de la patine» (Moniteur univ., 12 nov., p.1102, 4ecol. ds Littré); 2. 1895 «prendre une teinte particulière sous l'effet du temps» (Lorrain, Sens et souv., p.311: son éclat amorti de joyau patiné par le temps [à propos d'un tableau]). Dér. de patine*; dés. -er. |