| ![]() ![]() ![]() ![]() PATELIN2, subst. masc. Familier A. − Village, pays natal, région où l'on vit. Maître, dit l'officier, je suis du patelin, j'en connais les naturels et je sais qu'ils peuvent passer de la passivité à la violence avec une rapidité déconcertante (L. Daudet, Bacchantes, 1931, p.211).Moi, je suis de Bar-le-Duc; mes vieux y habitent... J'ai pas du tout envie que mon patelin devienne un territoire allemand! (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p.606): . Quant aux pierrots, aux pauvres bleus fraîchement débarqués du patelin natal, qu'ils se faisait un plaisir d'ahurir sous une grêle ininterrompue de corvées et de punitions, ils en venaient à s'entre-regarder, tout pâles, les dents serrées, sans une parole.
Courteline, Train 8 h 47, 1888, 1repart., 2, p.21. B. − Souvent péj. Village, petite localité, de peu d'importance. Synon. bled.Je suis revenu au 144eà Bordeaux. Je suis content. Par malheur, on m'envoie pour un mois (ou plus?) à Saint-Médard, petit patelin militaire des environs (Rivière, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1906, p.157).Villamartin est un patelin quelconque dont les rues blanches se coupent à angle droit sur une pente ardue: tout en haut l'église porte un bonnet d'azulejos (T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p.139).C'était un tout petit patelin, mais un important noeud ferroviaire (Triolet, Prem. accroc, 1945, p.210). REM. Patelin, -ine, subst. arg.,vieilli. Compatriote, pays(e). En qualité de patelins (...) nous avions été assez bien accueillis (A. Humbert, Mon bagne, 1880, p.26). Prononc. et Orth.: [patlε
̃]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist.1. 1628 posguellin [sic] «pays» (O. Chéreau, Le Jargon de l'argot réformé ds Sain. Sources arg. t.1, p.198; pasguelin, éd. de 1634; pasquelin, éd. de 1660); 1847 patelin (Argot des forçats de Brest ds Esn. 1966); 2. 1800 paquelin «village, petite localité perdue ou de peu d'importance» (Les Brigands chauffeurs ds Sain. op. cit., t.2, p.94); 1888 patelin (Courteline, op.cit. p.122: un être [...] capable de les orienter à travers ce patelin de malheur). Dér. de l'a. fr. pastis, v. pâtis; encore empl. dans les parlers haut-manceaux au sens de «petit pâturage; foyer domestique» (FEW t.7, p.699a) et saint. au sens de «lieu où l'on vit et que l'on affectionne particulièrement», «petit pays, petit village, contrée, nation» (Musset, Gloss. des patois de l'Aunis et de la Saintonge, IV, 107). STAT. −Patelin1 et 2. Fréq. abs. littér.: 143. |