| PARTIAIRE, adj. DR. Colon, fermier partiaire. Fermier qui partage avec le propriétaire les récoltes, le cheptel et les produits fermiers. Toute convention contraire est nulle, à moins que le bailleur ne soit propriétaire de la métairie dont le preneur est fermier ou colon partiaire (Code civil, 1804, art. 1819, p.329).L'exploitation des marais est confiée aux paludiers, sorte de colons partiaires qui n'ont d'autre rémunération qu'une portion de la récolte (Stocker, Sel, 1949, p.38).− DR. ROMAIN. Legs partiaire. ,,Legs d'une quote-part de l'hérédité`` (Lar. encyclop.). Prononc. et Orth.: [paʀsjε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist.1. 1514 dr. tenir bestail en compagnie partiaire «en partageant le gain et la perte» (Coutume de Saint-Sever, [domaine gasc.] titre III, § 13 ds Nouv. coutumier gén., éd. Bourdot de Richebourg, t.4, 929a: tenir et prendre bestail estranger en compagnie partiaire, vulgairement appellée gazaille [v. FEW, t.17 s.v. frq. *waidanjan]); 1559 mestayer partiaire «qui partage avec le seigneur les fruits du domaine» (Coutume de Touraine, XIII, CXIII, ds Nouv. coutumier gén. t.4, p.652b); 1611 campagne partiaire (Cotgr.); 1804 colon partiaire (Code civil, loc. cit.); 2. 1903 dr. romain legs partiaire (Nouv. Lar. ill.). Empr. au b. lat. jur. partiarius «qui a une partie, qui participe à»: partiarius legatarius; partiarius colonus; très usité en lat. médiév. au sens de «co-partageant, métayer» dep. le ixes. ds Nierm. Tandis que pour exprimer le partage des fruits, la plus grande partie du domaine fr. a eu recours aux dér. du lat. medietas (v. métayer et ses dér.), partiarius a été utilisé dans certaines parties du domaine occitan, notamment en Gascogne et en Auvergne: cf. l'empr. a. prov. parsayre «co-propriétaire» (xives. Guilhem Ademar, OEuvres, éd. K. Almquist, XIV, 16, var. ms. R; la leçon parciare donnée ds Arch. St. n. Spr. t.35, 1864, p.101a [cf. Levy (E.) Prov., s.v. parciador] est lue par K. Almquist, p.236: pareiare [ms. de Milan, xives.]), à rapprocher de la forme pop. corresp.: a. prov. parcier «co-partageant», très rare (Bertran de Born ds OEuvres, éd. A. Stimming, 1reéd. 1879, 15, 26, var. mss U, K, p.306; ni la 2eéd. 1913, ni l'éd. A. Jeanroy des Poésies amoureuses, I, 26, ni l'éd. C. Appel 4, 26 ne relèvent cette var. de parier) et son dér. parceira «part des fruits de la terre» (1195, Clermont-Ferrand ds Brunel, acte 282, 20 et 40), mots auxquels correspondent respectivement les subst. m. fr. parcier «co-partageant» 1407 doc. prob. région bourguignonne ds Gdf., et parciere «droit perçu sur les récoltes» (xv,Bourbonnais, ibid.); cf. également l'a. béarnais parserie «métayage» (doc. Arch. B.-Pyr. ds Lespy-Raym.). Les corresp. rom.: esp. parcero (937 parcera ds Cor., s.v. aparcero), cat. parcer (1283 ds Alc.-Moll.), port. parceiro sont issus de partiarius; v. FEW t.7, p.675b. |