| * Dans l'article "PARASITER,, verbe trans." PARASITER, verbe trans. A. − BIOL. [Corresp. à parasite I B 1] 1. Se fixer sur (ou dans les tissus d')un autre être vivant pour y vivre et prospérer à ses dépens. (Agent) capable de parasiter l'organisme. [Le] parasite de blessure [est un] végétal qui ne peut parasiter une autre plante que lorsqu'il lui est possible de pénétrer par une blessure accidentelle, dans l'intimité de ses tissus (Gatin1924,s.v. parasite).Ces micro-organismes (...) n'ont en effet jamais été trouvés dans les articulations; de plus, ils ne parasitent qu'un petit nombre de cellules (Ravault, Vignon, Rhumatol., 1956, p.533): 1. On décrit des parasites spécifiques qui ne peuvent évoluer que chez une espèce animale et des parasites ubiquistes qui peuvent parasiter un bon nombre d'espèces différentes.
Villemin1975. ♦ P. métaph., en empl. abs. C'est nous qui nourrissons et c'est eux [les politiciens] qui parasitent (Péguy, Notre jeun., 1910, p.611). − Empl. pronom. Les jeunes Souris et Rats à la mamelle (...) sont incapables de se défendre contre les minuscules nymphes qui peuvent les parasiter ou se parasiter plus tard sur eux (Brumpt, Parasitol., 1910, p.98). − À la forme passive. La genèse des lésions tuberculeuses (...) résulte toujours de l'apport et de l'arrêt, dans un vaisseau lymphatique, ou plus rarement dans un capillaire sanguin, d'un leucocyte polynucléaire parasité par des bacilles et autour duquel un follicule tuberculeux s'est constitué (Calmette, Infection bacill. et tubercul., 1920, p.202).Le chaume est parasité par une chenille (Plantefol, Bot. et biol. végét., t.1, 1931, p.403). ♦ Part. passé en empl. adj. Pour se protéger contre les accidents provoqués par les viandes parasitées et infectieuses, il ne suffit pas d'avoir recours à la cuisson, car celle-ci est souvent incomplète et même ne détruit pas toutes les toxines (Macaigne, Précis hyg., 1911, p.225).En empl. subst. masc. Il n'y a peut-être pas un parasitisme qui soit préjudiciable au parasité dans toutes ses conséquences (Plantefol, op.cit., t.2, 1931, p.182).Il est évident que, pour sa simple survie, le parasite cause, en général, des troubles plus ou moins graves chez le parasité, mais ordinairement insuffisants pour entraîner la mort de ce dernier (Animaux1981).P. métaph. Ils sont entrés en masse dans la Gestapo, précisément au moment où Pétain formait le gouvernement de Vichy; quand le parasite est en danger, le parasité le défend, il défend son bifteck (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p.17). 2. Au fig. a) Détourner à son profit. Ayant parasité tant de mouvements, ils parasitaient en outre, ils parasitaient alors le mouvement unanime qui s'est produit contre eux [M. Lavisse et la Sorbonne] (Péguy, Argent, 1913, p.1203).Le communisme parasite un mouvement historique d'émancipation de la force-travail humaine qui est à la fois inévitable et normal en lui-même (Maritain, Human. intégr., 1936, p.307). b) Attaquer, endommager; altérer. Il nous faut travailler à sauver ces valeurs et ces vérités [religieuses], acquises et compromises à la fois par l'âge moderne, dans l'instant même où les erreurs qui les parasitaient les font péricliter (Maritain, Human. intégr., 1936, p.154): 2. Gina Lombroso écrit que la femme ne sait pas perfectionner parce qu'elle aime trop travailler sous sa seule inspiration. (...) ce goût (...) peut être cependant riche de sève créatrice. Un grain d'ironie peut le débarrasser des traces de manie qui le parasitent.
Mounier, Traité caract., 1946, p.449. − Au part. passé. Je vois, dit-elle, que vous êtes, dans cette jolie bande, le représentant de la vertu. (...) le représentant de l'indifférence sublime et du désintéressement philosophique. Tandis qu'eux tous, tant que vous les voyez, tous contaminés, tous parasités, tous le ver dans la pomme (Duhamel, Suzanne, 1941, p.153). B. − TECHNOL. [Corresp. à parasite I B 2] Perturber par des bruits parasites la réception d'une émission. Le moteur de l'atelier parasite les émissions (Dub.). − P. anal. Le bruit insolite qui parasite la diastole devient l'homologue du souffle fonctionnel qui l'accompagne souvent et signifie comme lui une déficience ventriculaire passagère et superficielle, ou profonde et définitive (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946, p.187). REM. Parasitage, subst. masc.,hapax. Action de parasiter; résultat de cette action. Au fig. Association. Le rationalisme et les plus fausses philosophies ont activé et déformé à la fois, par une sorte de parasitage ou de symbiose (...) l'admirable développement des sciences expérimentales de la nature (Maritain, Human. intégr., 1936, p.245). Prononc.: [paʀazite], (il) parasite [paʀazit]. Étymol. et Hist.I. 1567 intrans. «manger à la table commune» (Amyot, Vies des hommes illustres par Plutarque, Solon, 24 ds Hug.); 1599 «vivre en parasite» (La Popelinière, Hist. des hist., 1, 358 ds Fonds Barbier: Du parasite ou qu'il y a un art de parasiter), attest. isolées. II. 1. 1910 trans. biol. «envahir un organisme vivant» (Brumpt, loc. cit.); 2. 1910 fig. «vivre, se développer aux dépens de» (Péguy, V.-M., comte Hugo, p.749: le talent qui le parasite); 3. 1958 part. passé «perturbé par les parasites» (Matras, Radiodiff. et télév., p.33: zones... parasitées); 1962 émission parasitée (Rob., s.v. parasite). I empr. au gr. π
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ρ
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́
ω «manger auprès de, chez; en partic.: manger à la table commune, en parlant des citoyens réunis au Prytanée (Plutarque, Solon, 24)», dér. de π
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ς (v. parasite). II dér. de parasite*; dés. -er. Au sens 1, cf. l'angl. to parasite (1868 ds NED). Fréq. abs. littér.: 15. |