| PANTOUFLARD, -ARDE, adj. et subst. A. − Fam. (Celui, celle) qui passe sa vie dans ses pantoufles, qui aime le confort et la tranquillité. Synon. casanier.Personnellement, j'ai été traité de diffamateur, d'assassin, (...) de buveur de sang, de belliciste, de poltron, de pantouflard (L. Daudet,Vers le roi, 1920, p.104).Joanny, dis-je, tu n'as plus de souffle; tu deviens pantouflard et de petite aventure (Arnoux,Rêv. policier amat., 1945, p.253). ♦ [P. méton.], empl. adj. Qui est le fait de pantouflards, qui dénote leur goût du confort et de la tranquillité. Cette résistance pantouflarde [des attentistes] ne se traduit généralement par aucun geste qui comporterait un risque (L'OEuvre, 10 mars 1941).Déjà beaucoup nous avaient lâchés, quelques-uns légitimement, parce qu'ils voulaient profiter de la belle saison pour s'évader, les autres en colorant leur défection de faux prétextes, au vrai parce que la vie gouailleuse et agitée que nous menions commençait à lasser leurs âmes pantouflardes (Ambrière,Gdes vac., 1946, p.287). − En partic. [Pendant le siège de 1870-1871, à valeur de surnom] Parisien d'un certain âge, faisant partie de la garde urbaine chargée de la police intérieure, et qui n'allait pas au feu. En janvier 1871 (...) je pouvais figurer parmi les pantouflards; j'avais cinquante ans moins deux mois; mais (...) je n'ai jamais aimé jouer les doublures (J. Claretie,La Maison vide, 1878, p.120 ds Delvau Suppl. 1883, p.537).Les mains dans les poches de sa culotte d'uniforme et le ventre vide, M. Morissot, horloger de son état et pantouflard par occasion, s'arrêta net devant un confrère qu'il reconnut pour un ami (Maupass.,Contes et nouv., t.2, Deux amis, 1883, p.187). B. − Arg. des écoles, fam. Militaire, fonctionnaire issu de l'École polytechnique ou, p.ext., d'une grande école, qui quitte le service de l'État pour le secteur privé. L'élève démissionnaire est un pantouflard (...). Il semble que le nombre des pantouflards grossisse tous les ans (Lévy-Pinet1894, pp.219-220). Prononc.: [pɑ
̃tufla:ʀ], fém. [-aʀd]. Étymol. et Hist. 1. [Ca 1880 «polytechnicien qui, à sa sortie de l'École, renonce aux carrières de l'État» (d'apr. Esn.)] 1894 (Lévy-Pinet, loc. cit.); 2. 1878 nom donné aux Parisiens âgés qui formèrent pendant le siège de Paris en 1870 une garde urbaine (J. Claretie, loc. cit.); 3. 1883 «(celui) qui aime mener une vie confortable et exempte de risque et d'imprévu» (H. Gréville [pseudonyme d'Alice Henry], Louis Breuil, hist. d'un pantouflard [titre]). Dér. de pantoufle*; suff. -ard*. |