| * Dans l'article "PANSER1,, verbe trans." PANSER1, verbe trans. [Corresp. à pansement] A. − 1. Soigner (une personne, un animal, une partie du corps, une plaie) en appliquant des topiques propres à assurer la guérison, des pansements, des bandages. Panser une blessure. Une plaie qu'il suffirait de panser une fois toutes les vingt-quatre heures en hiver doit être quelquefois pansée deux ou trois fois par jour pendant les grandes chaleurs de l'été (Nélaton,Pathol. chir., t.1, 1844, p.18).Le matin, lorsque le docteur Dalichamp avait pansé le blessé il aimait à s'oublier là, pendant quelques minutes (Zola,Débâcle, 1892, p.492).Sa blessure était atroce; la fièvre le brûlait; mais la fatigue était plus forte que tout: il dormait. De temps à autre on le remuait, on le pansait, on lui tendait une tisane (Benjamin,Gaspard, 1915, p.95). − Loc. région. Panser du secret. Soigner avec les secrets du guérisseur. [La mère Fadet] pansait du secret, c'est comme qui dirait qu'au moyen du secret, elle guérissait les blessures (Sand,Pte Fad., 1849, p.67). 2. P. anal. [L'obj. désigne un arbre] Tout à côté se penche un vieux pommier malade pansé avec un bandage de paille et de terre glaise (Hugo,Misér., t.1, 1862, p.373): 1. On doit aussi panser les plaies des arbres meurtris en avivant les bords de la plaie jusqu'à l'écorce saine puis en couvrant la plaie de terre glaise qu'on maintient au besoin par une toile pour éviter la dessiccation.
Bourde,Trav. publ., 1929, p.175. 3. Au fig. Soigner, calmer, soulager. Deux ans de calme et de tranquillité, dans une maison comme la maison Potier, me sont absolument nécessaires pour panser mon âme au sortir de seize ans de catastrophes successives (Balzac,Lettres Étr., t.3, 1846, p.314).V. amour-propre ex.56: 2. ... elle était trop femme pour ignorer le secret de ne point décourager l'amour de son ami et de panser aussitôt, par de douces paroles, la déception intime que des paroles indifférentes avaient causée.
Rolland,J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p.1483. B. − Pratiquer la toilette d'un animal domestique, en partic. d'un cheval. Le quartier (...) était plein du mouvement des hommes de corvée, qui balayaient le pavé ou pansaient les chevaux (A. France,Anneau améth., 1899, p.244).Tu as vu quel noble cavalier est mon fils? Et ce n'est pas un de ces coureurs de steppes qui ne savent que brider et panser leurs chevaux (Lenormand,Simoun, 1921, p.56).Après le travail, une fois le coup de bouchon donné, on lui lave les pieds à grande eau avant de le panser. La propreté est indispensable pour un cheval (Zitrone,Courses, 1962, p.228). Prononc. et Orth.: [pɑ
̃se], (il) panse [pɑ
̃:s]. Homon. penser, pensée. Ac. 1694 et 1740: penser; dep. 1762: panser. Fér. 1768 et Fér. Crit. t.3 1788: pancer ou panser. Étymol. et Hist. 1. 1376 penser un cheval «s'occuper d'un cheval, le nourrir» (Modus et Ratio, 193, 67 ds T.-L.); 1453 panser (des chevaux) «donner les soins de toilette nécessaires à un cheval, l'étriller, le brosser» (Pierre de Provence et la belle Maguelonne, éd. A. Biedermann, 8, 1.7); 1680 pancer des oiseaux «les nettoyer, les nourrir» (Rich.); 2. 1314 penser de la plaie «soigner une plaie» (Chirurgie Henri de Mondeville, éd. A. Bos, 1329); ca 1465 fig. «réparer une faute» (Chastellain, Chroniques, éd. K. de Lettenhove, V, 290, 3); 1472 penser (un blessé) «soigner ses blessures» (Jehan de Roye, Chronique scandaleuse, éd. B. Mondrot, I, 277); 1845-46 panser à sec (Besch.); 3. déb. xives. fig. «adoucir, calmer» (Ovide Moralisé, éd. C. de Boer, XV, 5536). Spécialisation de penser*, par l'intermédiaire des expr. comme penser de «prendre soin de, se préoccuper de» (ca 1165, Benoît de Ste-Maure, Troie, 1656 ds T.-L.), penser qqn «prendre soin de» (1310-40, J. de Condé, Lays dou chevalier, 504, t.1, p.16, éd. Scheler ds Gdf.); jusqu'au xviiies. on trouve la graph. penser pour panser, mais à partir du xviies., on tend à employer la double graph. pour distinguer les sens. Fréq. abs. littér.: 446. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 536, b) 975; xxes.: a) 832, b) 407. DÉR. Panseur, -euse, subst.a) Personne, en particulier infirmier ou infirmière attaché(e) aux salles d'opération, qui fait des pansements. Une aide inestimable d'une grande compétence technique et d'une haute valeur morale en la personne [sic] de soignantes, de panseuses, de visiteuses, de gardes-malades, d'aides anesthésistes ou réanimatrices (Bariéty, Coury,Hist. méd., 1963, p.807).b) P. métaph. Au cours du moyen âge, Virgile a toujours été considéré comme un panseur de plaies, comme un magicien (L. Daudet,Ét. et mil. littér., 1927, p.136).c) Personne qui panse les bêtes. [Charnet], se disant panseur de bestiaux, et par conséquent sorcier [est accusé d'empoisonnement; Cour d'assises de l'Allier, 2 nov. 18..] (Zaccone,Hist. bagnes, t.1, 1876, p.198).Elle allait chez le panseur de bêtes, tirant sa vache par la corde (Pourrat,Gaspard, 1931, p.35).− [pɑ
̃soe:ʀ], fém. [-ø:z]. − 1resattest. a) xves., penseur de chevaulx «celui qui panse les animaux» (Chansons du XVes., XCVIII, éd. G. Paris, 93), b) 1623 les panseurs de vérole (Sorel, Francion, éd. Colombey, 420); 1884 (Joseph le) panseur «celui qui fait les pansements» (Goncourt, Journal, p.301); de panser1, suff. -eur2*. |