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PANÉGYRIQUE, subst. masc. et adj.
I. − Subst. masc.
A. −
1. ANTIQ. GR. Discours d'apparat prononcé devant le peuple lors des grandes fêtes religieuses, exaltant la gloire nationale et vantant les avantages de telle ou telle entreprise ou voie politique. Quand Isocrate avait demandé aux Grecs de s'unir, il leur avait bien suggéré de placer à leur tête Sparte et Athènes; mais, dans une apparente digression qui était le fond même de son Panégyrique, il soutenait que, des deux villes, c'était Athènes qui avait le plus de droits à prendre les rênes en main (G. Glotz, Hist. anc., Hist. gr., Paris, P.U.F., t.3, 1936, p.121).
2. P.ext.
a) Discours d'apparat louant de son vivant un personnage illustre. Le Panégyrique de Trajan par Pline le Jeune. Les Polynésiens ont des récits fort compliqués sur l'origine de l'univers et les migrations tribales où la poésie lyrique et les panégyriques des chefs jouent aussi un grand rôle (Lowie,Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p.219).
b) Sermon à la louange d'un saint, prononcé le jour de sa fête pour inciter les fidèles à suivre son exemple. Jamais je ne me suis senti plus soulevé par cet excès des passions dont Bossuet fait l'apanage de la jeunesse, dans cet admirable panégyrique de saint Bernard que je relisais ce matin (Gide,Journal,1917, p.635).
3. Discours solennel, officiel qui met en évidence les mérites d'une personne. Il eût voulu ravaler le panégyrique préparé de son prédécesseur. Mais, consciencieux, il avait appris son texte par coeur et sa mémoire se refusait à en rien retrancher (Druon,Gdes fam., t.1, 1948, p.163).
B. − Éloge oral ou écrit, enthousiaste et sans restriction d'une personne ou p.anal. d'une chose. La théorie d'une égalité pacifique, fondée sur la fraternité et le dévouement, n'est qu'une contrefaçon de la doctrine catholique du renoncement aux biens et aux plaisirs de ce monde, le principe de la gueuserie, le panégyrique de la misère (Proudhon,Syst. contrad. écon., t.1, 1846, p.188):
1. Ils parlèrent longtemps de la jeune fille; Nicolas ne put s'empêcher de la louer avec enthousiasme. Toute l'imagination de l'écrivain se déploya dans ce panégyrique; le coeur y joignait aussi tout le feu dont il brûlait encore. Nerval,Illuminés,1852, p.232.
Loc. Faire le panégyrique de qqn ou de qqc. Aujourd'hui, voici Guiches qui fait un panégyrique enthousiaste, dans le Figaro, de Larroumet (Goncourt,Journal,1891, p.32).Il serait vraiment banal de vous faire ici le panégyrique de notre climat, de la richesse de notre sol et de la beauté de nos sites (Pineau,S.N.C.F. et transp.,1950, p.121).V. individu A 3 b ex. de Anouilh.
Péj. Éloge exagéré, emphatique. Je veux le déifier, le porter au-dessus du dix-huitième firmament. Ô mon ministre, je te tiens enfin! Je puis te parfumer des pastilles du sérail de l'éloge, t'embaumer avec un panégyrique de ma préparation! (Reybaud,J. Paturot,1842, p.123).
P.iron. Discours, propos malveillant(s). Tu ne sais donc pas que je suis (...) un poltron, un lâche? (...) je croyais être mieux connu, depuis que Florence crie mon panégyrique à toute l'Italie (A. Dumas père, Lorenzino,1842, i, 13, p.218):
2. Écoutez le panégyrique que le voisin fait du voisin. Blanc sur blanc est féroce; si le lys parlait, comme il arrangerait la colombe! Une bigote qui jase d'une dévote est plus venimeuse que l'aspic et le bongare bleu. Hugo,Misér., t.1, 1862, p.793.
II. − Adjectif
A. − ANTIQ. GR. [Corresp. à supra I A 1] Relatif au panégyrique. Depuis le jour où il [Isocrate] écrivit son Discours panégyrique, jusqu'à celui où il donna ses suprêmes conseils à Philippe, il se consacra tout entier à propager l'idée d'une union panhellénique contre la Perse (G. Glotz, Hist. anc., Hist. gr., Paris, P.U.F., t.3, 1936, p.450).Plusieurs indices donnent à penser que beaucoup d'Égypto-Grecs étaient démangés de la tentation d'écrire. Tant de morceaux épiques, panégyriques, lyriques, didactiques, dramatiques, religieux, magiques, dont les simples titres couvrent des pages et des pages du catalogue de R. A. Pack (L'Hist. et ses méth.,1961, p.516).
B. − [Corresp. à panégyrie]
1. ANTIQ. GR. Assemblées, fêtes, jeux panégyriques. Assemblées générales, fêtes populaires, grands jeux organisés à l'occasion des grandes fêtes religieuses. (Dict. xixeet xxes. jusqu'à Lar. 20e).
2. P.anal., rare. Centre panégyrique. Lieu où toutes les grandes fêtes religieuses rassemblaient le peuple. En devenant ainsi le centre panégyrique de la nation, le temple devenait le centre du mouvement national (Renan,Hist. peuple Isr., t.3, 1891, p.201).
Prononc. et Orth.: [paneʒiʀik]. Ac. 1694, 1718: panegyrique; dep. 1740: -né-. Étymol. et Hist.A. Subst.1. 1512 «dans l'Antiquité, discours public à l'éloge d'une personne» (J. Le Maire, Les Illustrations de Gaule et singularitez de Troye, éd. J. Stecher, II, 307); 2. «louange qu'on fait de quelqu'un» un panégiric à la louange du duc d'Anjou (Aubigné, Hist. univ., VI, 15); 3. a) 1690 «discours médisant» vous luy faites un beau panegyrique (Fur.); b) 1842 «louanges outrées» (Reybaud, loc. cit.). B. Adj. 1557 chant panegyrique (Bugnyon, titre: le chant Panegyrique de l'Île Pontine, Lyon d'apr. Cioranescu 16e). Empr. au lat. panegyricus adj. «laudatif» subst. «éloge, panégyrique», lui-même empr. au gr. π α ν η γ υ ρ ι κ ο ́ ς adj. «qui concerne une fête nationale», d'où «de fête, solennel» et empl. avec ou sans λ ο ́ γ ο ς, comme subst. ο ̔ π α ν η γ υ ρ ι κ ο ́ ς «éloge public prononcé dans une fête nationale». Fréq. abs. littér.: 86.