| PANAGIA, subst. fém. RELIG. ORTHODOXE. Nom de la Vierge. Vous êtes Attila, nous sommes Borgia. Nous avons la madone et la panagia, L'idole, comme vous, vous avez la bataille (Hugo,Légende,Paris, Hachette, t.10, 1877, p.142).− P.méton. ♦ Fête célébrée en l'honneur de la Vierge. Aujourd'hui la Panagia grecque a succédé sur ces mêmes rivages aux honneurs de l'antique Aphrodite (Nerval,Voy. Orient,t.1, 1851, p.102). ♦ Représentation de la Vierge. Peu à peu, vous arrivez aux mosaïques et aux peintures de l'art byzantin, aux Christs et aux Panagias émaciés, étriqués, raidis (Taine,Philos. art,t.2, 1865, p.302). ♦ Reliquaire ou médaillon renfermant l'image de la Vierge. Il détacha lui-même sa panagia, c'est-à-dire l'image de la Vierge que le patriarche portait sur sa poitrine comme un signe de sa dignité et la déposa devant la Vierge de Saint-Vladimir, en priant le ciel de protéger la Russie et l'Église orthodoxe (Mérimée,Faux Démétrius,1853, p.158). Prononc. et Orth.: [panagja]. Plur. des panagias. Étymol. et Hist.1. 1752 Panagie «cérémonie spéciale aux moines orthodoxes» (Trév. Suppl.); 2. 1828 Panagie «nom que les Grecs donnent à la Vierge» (P.Lebrun, Voyage en Grèce, VI, 5 ds Littré); 1842 Panagia (Ac. Compl.); 3. 1853 panagia «médaillon renfermant l'image de la Vierge» (Mérimée, loc. cit.). Empr. au gr. byz.
π
α
ν
α
γ
ι
́
α «la toute sainte, épithète donnée à la Vierge par les Grecs orthodoxes; cérémonie en l'honneur de la Vierge, en usage chez les moines orthodoxes; pain bénit utilisé lors de cette cérémonie» (v. Du Cange Graec.), fém. subst. du gr. π
α
ν
α
́
γ
ι
ο
ς «tout à fait saint», comp.de π
α
ν- «tout à fait» (cf. élém. pan-) et α
́
γ
ι
ο
ς «saint». Du gr., le mot est également passé en russe: panagija «image de la Vierge que les évêques portent sur la poitrine (d'où l'attest. de 1853 supra); pain bénit en l'honneur de la Vierge» (Vasmer t.2, p.308; M. Roty, Dict. russe-fr. des termes en usage dans l'Église russe, Paris, 1980, p.78). |