| PALUD, PALUS, subst. masc. Gén. au plur. A. − Vx ou littér. Marais. Le(s) palus Méotide(s). Ces fruits (...) que Tantalus, dans les sombres palus, crache, et dévore (Toulet,Contrerimes, 1920, p.69).Un marécage luxuriant tout semblable aux palus des époques préhistoriques (Duhamel,Suzanne, 1941, p.229). B. − Région. (surtout Sud-Ouest). Terre d'alluvions au fond d'une vallée ou ancien marais littoral desséché, cultivé, généralement planté de vignobles. Les palus de la Gironde; vin de palus. J'aperçois (...) sur la rive gauche de la Loire, le château marécageux où réside M. de Peyronnet. Il fait là deux cents tonneaux de bon vin de palud (Stendhal,Mém. touriste, t.3, 1838, p.28). Rem. On relève a) la forme paludes (au sens A supra) donnée comme région. (Quercy) par P. Vernois (Le Style rustique dans les romans champêtres après George Sand, Paris, P.U.F., 1963): Des grenouilles dans les paludes (L. Cladel, Celui de la croix aux boeufs, p.219) ou dans le titre d'un roman de Gide (1895); b) palus, subst. fém. (au sens B supra). Rien à attendre du côté de son père que des vignes dans la palus, près de Langon, −inondées une année sur deux (Mauriac, Th. Desqueyroux, 1927, p.206). REM. Palun, subst. masc.,région. (Sud-Est de la France). Marais. Dans tout le Midi, on défriche les garrigues, les «paluns», les terres abandonnées (L. Febvre, Conq. du Midi par la lang. fr., [1924] ds Combats, 1953, p.180). Prononc. et Orth.: [paly], [-yd], [-ys]. Ac. dep. 1740: palus; Littré: -us; Rob., Lar. Lang. fr.: -ud, -ude, -us. Étymol. et Hist. 1. Début du xiies. «marais» palud (Benoit, Voyage de St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 793); 2. 1802 «dans le Bordelais, plaine inondable dont le sol est composé en partie de vase marine et qui est envahi pour le vignoble» vin des palus (Cours complet d'agric. théor., 10, 113 ds FEW t.7, p.530b). Du lat. palus, -udis «marais, étang» (cf. a. prov. G. Rainols ds Rayn.). Fréq. abs. littér.: 76. Bbg. Pauli 1921, p.11 (s.v. palun). _ Quem. DDL t.6 (s.v. palun). |