| * Dans l'article "PAGANISME,, subst. masc." PAGANISME, subst. masc. A. − Ensemble des religions polythéistes de l'Antiquité. V. muflisme ex. de Flaubert. − En partic. Religions polythéistes de l'Antiquité gréco-latine. Il n'y a pas plus de rapports entre l'art florentin et celui des sculpteurs d'Athènes ou de l'Italie impériale qu'il n'y en avait entre la religion et le rythme social de la Florence du quinzième siècle et le paganisme gréco-latin (Faure,Hist. art, 1914, p.377). B. − Attitude religieuse, morale ou intellectuelle de celui qui s'inspire des religions polythéistes de l'Antiquité: . ... c'est le souvenir même du moyen âge et de son christianisme qui donne cette ardeur et à la fois ce raffinement artistique au paganisme de plusieurs de nos contemporains. Si tout le moyen âge n'avait pleuré et saigné sous la Croix, MmeJuliette Lamber jouirait-elle si profondément de ses dieux grecs?
Lemaitre,Contemp., 1885, p.161. C. − P. ext. Manière d'être, de penser, d'un individu ou d'un groupe d'individus, caractérisée par l'absence de croyance en un dieu. Synon. athéisme, incroyance.Il y a du missionnaire dans tous les prêtres comme celui-là, quotidiennement en lutte avec le paganisme moderne des grandes villes (Bourget,Actes suivent, 1926, p.63).Hélène ne remarquait pas que ma plus grande pudeur était justement celle de ce paganisme qu'elle étalait (Giraudoux,Simon, 1926, p.79). REM. Paganiste, subst.,synon. rare de païen.−Oui, oui, disait-elle [Médée], j'ai toujours cru qu'il y avait dans mon père quelque chose d'olympien. Ne fût-ce que cette même et parcimonieuse loufoquerie que les dieux nous ont fait voir en ordonnant le monde. −Voyons, Médée, fit Jason, qui était bon paganiste (Toulet,Comme une fantaisie, 1918, p.146). Prononc. et Orth.: [paganism̭]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1546 paganisme Romain (Palmerin d'Olive, trad. I. Maugin, a 2 a d'apr. H. Vaganay ds Rom. Forsch. t.32, p.119); 2. 1570 «ensemble de comportements qui, s'opposant au christianisme, se rapprochent des tendances de la civilisation gréco-latine» (F.Ant. Estienne, Remonstrance [...] aux dames [...] de France [...] pour les induire à laisser l'habit du paganisme et prendre celuy de la femme [...] chrestienne [titre] ds Gdf. Compl.). Empr. au lat. chrét. paganismus «gentilité, paganisme» (St Augustin ds Blaise Lat. chrét.); cf. le synon. de paganisme a. fr. paienime «terre païenne, pays des infidèles» (ca 1150, Charroi de Nîmes, éd. D. McMillan, 138), «religion des païens» (1160-74, Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 1096), forme encore relevée ds Hug., adaptation du lat. d'apr. païen*. Fréq. abs. littér.: 295. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 637, b) 293; xxes.: a) 473, b) 268. Bbg. Roblin (M.). Paganisme et rusticité. Annales. 1953, no8, pp.174-183. |