| PÂTURAGE, subst. masc. A. − AGRIC. Terrain couvert d'herbe, réservé à l'alimentation du bétail sur place de manière saisonnière ou permanente. Synon. gagnage (région.), herbage, pacage, pâtis, pâture.Pâturage d'été, d'hiver; pâturage communal; pâturage tournant, extensif, rotatif; pâturage de plaine, d'altitude; riche, gras, maigre pâturage. La campagne s'étend là, moitié en landes couvertes de pins rabougris, moitié en pâturages à moutons où tous les vents se battent (Pourrat, Gaspard, 1925, p.220).On ne conçoit plus dans les élevages évolués la possibilité de poursuivre l'utilisation du pâturage de montagne sous sa forme traditionnelle (Wolkowitsch, Élev., 1966, p.102): 1. La campagne autour de Pontoise est riante et fertile; à chaque pas on y rencontre des châteaux, des maisons de campagne, des fermes bien entretenues, des pâturages où paissent en grand nombre ces veaux dont le nom seul est un éloge.
Jouy, Hermite, t.4, 1813, p.25. − P. métaph. J'ai l'air stupide. C'est l'heure où mon esprit est au pâturage (Renard, Journal, 1899, p.522).Esprit positif, un instinct profond le pousse aux pâturages dont il sait que l'herbe lui est salutaire (Mauriac, Vie Racine, 1928, p.124). − P. méton. Laps de temps pendant lequel on garde un troupeau dans un pâturage saisonnier. Il lui fait présent d'une coupe taillée dans le buis, ciselée de ses mains pendant les longs loisirs solitaires du pâturage (Lamart., Cours litt., 1859, p.283). − P. anal. La mer a ainsi ses pâturages, où les débris de coquilles et d'algues s'accumulent en assez grande quantité (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p.336). B. − 1. Droit de pâturage, p.ell., pâturage. Droit de faire paître le bétail dans un lieu. Si le vilain devait les redevances et les services, en échange (...) il participait largement à la jouissance des bois, des eaux et des pâturages du seigneur. Dans les bois, c'étaient les droits d'usage, (...) dans les terres vagues (...), c'était le pâturage (Guyot, Agric. Lorr., 1789-1889, p.20): 2. ... il ne reste plus que des droits de pâturage dont l'importance est bien faible, puisqu'en 1876, l'évaluation en argent du revenu usager dans les forêts domaniales de Meurthe-et-Moselle ne s'élève qu'à 3745 Fr.
Guyot, Agric. Lorr., 1789-1889, p.20. − Vx. Droit perçu par le seigneur en échange de la permission de faire paître le bétail sur ses terres. (Dict.xixeet xxes.). 2. Action de faire paître le bétail. «Le système de pâturage de Hohenheim» (...) consiste (...) à diviser la surface enherbée en petits enclos, de façon que le pâturage soit rapidement effectué par le bétail (Qq. aspects équip. agric., 1951, p.14).Le pâturage des animaux domestiques en forêt qui était général autrefois tend à disparaître sauf dans certaines régions et notamment dans la région méditerranéenne (Cochet, Bois, 1963, p.135).V. labourage ex. de Bainville. ♦ Labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France. V. labourage B ex. de Bainville. Prononc. et Orth.: [pɑtyʀa:ʒ] et [pa-]. Ac. 1694 et 1718: pasturage; dep.1740: pâturage. Étymol. et Hist.1. Ca 1200 «action de faire paître», spéc. «droit de faire paître le bétail en un lieu» (Charte transcrite et datée par L. Delisle ds Romania t.1, 1872, p.422); 2. 1remoitié xiiies. «lieu où paissent les animaux» (Guillaume de Palerne, 5231 ds T.-L.); 1267 [ms.] (Wace, Ste Marguerite, éd. E. A. Francis, 84 ms. A). Dér. de pâturer*; suff. -age*. Fréq. abs. littér.: 453. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 702, b) 611; xxes.: a) 332, b) 799. |