| OUTRAGEUSEMENT, adv. A. − Vieilli, littér. D'une façon qui outrage, offense. Synon. injurieusement.Ayant éprouvé quelque résistance à une forteresse que le roi de France tenait en garde, comme objet de litige, ils tuèrent outrageusement son officier. Les princes s'offensèrent de cette violation des traités et de cette insulte (Barante,Hist. ducs Bourg., t.2, 1821-24, p.403).Chacun sait en France aujourd'hui que la loi a été outrageusement violée au détriment d'un accusé dans un simulacre de procès (Clemenceau,Iniquité, 1899, p.219). B. − De façon excessive. Synon. immodérément, excessivement.Femme outrageusement fardée, maquillée, parfumée; personne outrageusement bête; mentir, boire outrageusement. Libéral moi-même, je trouvais les libéraux outrageusement niais (Stendhal,Souv. égotisme, 1832, p.60).Les couloirs de la maison retentissent généreusement, entre les disques de jazz-hot, des cadences les plus outrageusement contemporaines (Gracq,Beau tén., 1945, p.19): . Une bien vilaine et repoussante créature que cette princesse Troubetzkoï (...). Dans sa toilette parisienne, elle apparaît comme une idole de pays sauvage, à laquelle une modiste de la capitale se serait amusée à accrocher ironiquement les fanfioles de son magasin. Outrageusement décolletée, ses seins aux boutons dépassant le corset ont la flaccidité et le reploiement mou de crêpes posées sur des coupes.
Goncourt,Journal, 1877, p.1175. Prononc. et Orth.: [utʀaʒøzmɑ
̃]. Att.ds Ac. dep.1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1245 «avec outrecuidance» (Philippe Mousket, Chron., 28271 ds T.-L.); b) 1538 [éd.] «d'une manière outrageante» (Est., s.v. contumeliose); 2. 1283 «excessivement» (Philippe de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, t.2, p.168, § 1295). Dér. de outrageux*, -euse; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér.p. 88. Bbg. Quem. DDL t.4. |