| ORIENTALISER, verbe A. − Empl. trans. Orientaliser qqc.Donner les caractères des pays ou des peuples de l'Orient à quelque chose. Orientaliser Paris. Nous sommes bien la suite des Latins et Grecs. Mais l'Hellénisme avec Plotin était déjà orientalisé (Barrès,Cahiers,t.6, 1908, p.8): . Partout l'Asie, que je connais, réclame ardemment l'enseignement de l'Occident (...). Cet appel (...) nous donne une vue sur l'orientation que peut prendre l'Asie. Qu'elle doive nuancer les apports de l'Occident, les repenser, les orientaliser, ah! certes.
Barrès,Cahiers,t.11, 1914, p.76. − Empl. pronom. Adopter les moeurs, l'art, la civilisation des Orientaux. L'art religieux de la vieille Europe s'orientalisait (J. Déchelette, Manuel archéol. préhist., celt. et gallo-romaine,t.2, 1, 1910, p.447). B. − Empl. intrans. Faire de l'orientalisme, peindre des sujets orientaux, des scènes typiques. Un brave peintre échoué là et qui vit (moyennant la poste) à orientaliser dans ce beau pays (Flaub.,Corresp.,1850, p.225). REM. Orientalisant, -ante, adj.Qui s'inspire de modèles orientaux; qui reflète des influences de l'Orient ancien. Style orientalisant. Le platonisme, le néoplatonisme et les différentes sectes orientalisantes des siècles voisins du commencement de notre ère (Renouvier,Essais crit. gén.,3eessai, 1864, p.159). Prononc.: [ɔ
ʀjɑ
̃talize], (il) orientalise [ɔ
ʀjɑ
̃tali:z]. Étymol. et Hist. 1. 1801 pronom. «prendre les moeurs orientales» (Mercier Néol.); 2. 1831 trans. «donner les caractères de l'Orient» (Chateaubr., Ét. ou Disc. hist., t. 3, p. 433); 3. a) 1850 intrans. (Flaub., loc. cit.); b) 1864 orientalisant adj. (Renouvier, loc. cit.). Dér. de oriental*; suff. -iser*. |