| ORDINATION, subst. fém. A. − LITURG. Acte liturgique par lequel est conféré le sacrement de l'ordre. Cérémonie, rite de l'ordination; ordination d'un diacre, d'un prêtre; conférer, recevoir l'ordination. Le rite de l'ordination est toujours l'imposition des mains avec les prières appropriées à chaque ordre. L'universalité du rite est un fait incontestable et incontesté; et ce rite constitue essentiellement le rite du sacrement (Théol. cath.t.14, 11939, p.519): . ... le souvenir de l'ordination suivante lui revenait, plus solennel, plus redoutable, au milieu du chant même des orgues, dont le roulement semblait être la foudre même de Dieu; ce jour-là, il avait la dalmatique de sous-diacre aux épaules, il s'engageait à jamais par le voeu de chasteté, il tremblait de toute sa chair, malgré sa foi, au terrible: Accedite, de l'évêque...
Zola, Faute Abbé Mouret, 1875, p.1304. Rem. Ordination est employé, dans le lang. cour., essentiellement en parlant des ordres majeurs, notamment de la prêtrise. Depuis le concile Vatican II, ordination épiscopale tend à remplacer sacre des évêques. B. − Littér. Mise en ordre, organisation. La foule des suggestions émanant du besoin de diversifier et de peupler une surface, la ressemblance des premières tentatives de cet ordre avec certaines ordinations naturelles (...) seront ici délaissées (Valéry, Variété [I], 1924, p.264). − Dans le domaine de l'informat.Du calcul à l'ordination des données. En fait, comme nous le remarquions au début, le terme de calcul devient beaucoup trop restreint pour l'ensemble des opérations effectuées: il s'agit finalement de manipuler des données quelles qu'elles soient (Commun.1971, s.v. ordinateur). REM. Ordinatif, -ive, adj.,hapax. Tous les hommes (...) sont soumis au pape en tant qu'ils voudroient abuser de leurs juridictions, de leur temporel et de leur souverain domaine contre la loi divine et naturelle; et cette puissance supérieure du pape peut être appelée directive et ordinative, plutôt que civile ou juridique (Lamennais, Religion, 1826, p.112). Prononc. et Orth.: [ɔ
ʀdinasjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 «acte par lequel est administré le sacrement de l'ordre» (Dialogue Grégoire, 156, 20 ds T.-L.); 2. a) 1281 «règlement, ordonnance» la ordinacion de cet mien testament (Test. de G. de Lusignen, Arch. J 270, pièce 19 ds Gdf.), en m. fr. seulement; b) 1671 «action de mettre en ordre» (Pomey); absent ds les dict. jusqu'à Littré 1868, qui cite un ex. de Diderot, Opin. des anc. philos. [Malabares]; 3. 1962 informat. (Rob.). Empr. au lat. d'époque impériale ordinatio «action de disposer, de mettre en ordre», et à basse époque «ordination d'un évêque», formé sur le supin ordinatum de ordinare, v. ordonner. Fréq. abs. littér.: 124. Bbg. Quem. DDL t.7 (s.v. ordinatif). |