Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
OPPRIMER, verbe trans.
A. −
1. Vx ou littér. Accabler quelqu'un sous un corps pesant ou par une forte pression. Synon. comprimer, écraser.Quelquefois le zéphir les rafle, les opprime [les oiseaux] (Noailles,Éblouiss.,1907, p.167).En travers de son corps, un bras d'Olivier opprime indiscrètement sa chair (Gide,Faux-monn.,1925, p.975).
Au part. passé. L'estomac va se creusant sans cesse et se contractant comme une éponge opprimée par une main vigoureuse (Baudel.,Paradis artif.,1860, p.400).
P. métaph. Les traducteurs n'ont pas hésité à nous opprimer sous d'effroyables pavés comme la Genèse du xixesiècle de H. S. Chamberlain (Thibaudet,Réflex. litt.,1936, p.177).
2. P. anal., littér. Faire peser un grand poids sur quelque chose, quelqu'un. J'ai vu la Suisse (...) où la verdure, les eaux tranquilles, les lignes les plus riantes sont opprimées par les Alpes (Balzac,Béatrix,1839, p.214).Quand Marco dormait, oh! quels parfums d'ambre Et de chair mêlés opprimaient la chambre! (Verlaine,Poèmes saturn.,1866, p.87).Et la nuit, d'heure en heure, opprimait son beau sein (Dierx,Lèvres closes,1867, p.213).
B. −
1. Soumettre quelqu'un à une autorité excessive et généralement injuste, persécuter quelqu'un par des moyens violents. Synon. asservir, écraser, oppresser; anton. délivrer, libérer.Opprimer les faibles, les malheureux. Les chefs réunis dans les villes, instruments des passions des rois, y excitaient les factions et les guerres civiles, opprimaient le peuple par des jugements iniques (Condorcet,Esq. tabl. hist.,1794, p.32).Il est aisé de m'opprimer mais difficile de m'avilir (Guéhenno,Jean-Jacques,1952, p.229):
1. Veut-on ramener la noblesse Aux jours où, de l'état souveraine maîtresse, Une femme régnait, qui nous opprimait tous... Delavigne,Enf. d'Édouard,1833, II, 9, p.86.
Au part. passé. Dès les jours suivants, il se sentit positivement opprimé par Roberte (Aymé,Boeuf cland.,1938, p.147).
Emploi pronom. réciproque. Il a fallu (...) songer à leur conservation (...) sous peine de les voir s'exterminer ou se persécuter, s'opprimer éternellement (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène,t.2, 1823, p.120).Et perdant la funeste envie de s'opprimer les uns les autres, ils voudraient vivre et laisser vivre (Courier,Pamphlets pol.,Lettres partic., 1820, p.67).
Emploi abs. Malheur à ceux qui oppriment (Ac.).Il fut l'homme qui frappe, opprime, égorge, exile (Hugo,Légende,t.6, 1883, p.304).Économiquement, le capitalisme est oppresseur par le phénomène de l'accumulation. Il opprime par ce qu'il est (Camus,Homme rév.,1951, p.270):
2. ... pendant ce long changement, la noblesse a cessé d'être cette monstrueuse réalité féodale qui pouvait opprimer impunément... Sieyès,Tiers état,1789, p.49.
2. Accabler (quelqu'un) de tourments, faire souffrir à l'excès. Synon. écraser, étouffer.Bélisaire avait à côté de lui un de ces messieurs qui l'accablait, l'opprimait d'une sainte terreur (A. Daudet, Jack,t.2, 1876, p.253).Quoi qu'il tentât, un immense ennui l'opprimait (Huysmans,À rebours,1884, p.10).Peut-être l'affaire de la lettre, il faut bien le dire, volée, m'opprimait-elle un peu le coeur (Arnoux,Crimes innoc.,1952, p.248).
3. Empêcher quelqu'un de s'exprimer, ou quelque chose de se manifester. Synon. écraser, étouffer.Afin de compléter la purification du sacerdoce, il faut aussi l'empêcher d'opprimer aucune doctrine contraire à la sienne (Comte,Catéch. posit.,1852, p.308).On peut tout trouver dans cet art, débordant l'élément voisin, l'opprimant ou opprimé par lui (Faure,Hist. art,1912, p.169):
3. ... «quelque chose» qui était issu du passé mais qui restait un infra-souvenir et qui, sans doute, opprimait la conscience parce qu'elle ne pouvait plus former un souvenir sur cette matière mnémonique... Ricoeur,Philos. volonté,1949, p.367.
Prononc. et Orth.: [ɔpʀime], (il) opprime [ɔpʀim]. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1355 obprimer «accabler par violence, par excès d'autorité» (Bersuire, Tite-Live, ms. Ste Geneviève, fo11d ds Gdf. Compl.); 2. 1381 «empêcher de se manifester, de s'exprimer» (Poème gd schisme, 14, 1 ds T.-L.: Por ce che verité est oprimee); 3. 1560 «oppresser (d'une sensation désagréable)» (Calvin, Institution de la religion chrestienne, éd. J.-D. Benoit, t.3, p.474: nous sommes quasi opprimez de grande multitude de misères). B. 1. xves. [mss] «accabler sous un poids» (Guillaume de Digulleville, Pelerinage de la Vie humaine, éd. J. J. Stürzinger, 6309, var. des mss B et G); 2. 1541 «tuer» (G. Michel, trad. de Suetone Tranquile, Des faictz et gestes des douze Caesars, V, 184 rods Hug.). Empr. au lat. opprimere «presser, comprimer; faire pression sur, accabler». Fréq. abs. littér.: 366. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 976, b) 381; xxes.: a) 381, b) 289. Bbg. Dub. Pol. 1962, p.357. _ Vardar Soc. pol. 1973 [1970], p.277.