| OFFICE1, subst. masc. I. − [Ce qui est accompli par obligation morale ou sociale] A. − Vieilli ou littér. 1. [Gén. suivi d'un adj. ou d'un compl. déterminatif précisant la nature du devoir ou la circonstance dans laquelle on doit l'accomplir] Devoir (v. ce mot B 1). Tous les offices de la vie civile (Ac. 1798, 1878). C'est l'office d'un bon père, d'un bon fils, d'un bon mari, d'un bon citoyen (Ac. 1935). Le bourgeon [de la vanité] est donc, à tout prendre, un triste conseiller, un pitoyable maître; et, s'il n'est possible de l'extirper jusqu'à la racine, au moins est-ce l'office de l'homme de sens que de le refouler sans cesse, et d'en arrêter les pousses à mesure qu'il les voit poindre (Toepffer,Nouv. genev.,1839, p.203).Vous devez, ma fille, rappeler d'abord le but continu de la vie humaine, la conservation et le perfectionnement du grand-être, qu'il faut à la fois connaître, aimer, et servir. Chacun accomplit spontanément ce triple office, que la religion systématise par le dogme, culte, et le régime (Comte,Catéch. posit.,1852, p.92).Ce que nous avons à faire, faisons-le incessamment (...). Armons-nous sans hâte ni délai pour cette part qui est de notre office (Claudel,Corona Benignitatis,1915, p.370). 2. But, tâche que l'on se donne à soi-même avec le sentiment d'un devoir à remplir. Synon. mission.Je ne pouvais m'exempter de revenir ici, car mon office est d'ouvrir le flanc de Monsanvierge et de fendre la paroi à chaque fois qu'un vol nouveau de colombes y veut entrer (Claudel,Annonce,1948, prol., p.135).Ce qu'il [Barrès] veut, c'est ranimer ces régions délaissées qui subsistent au fond de notre coeur (...). Voilà sa mission, son office (Massis,Jugements,1923, p.245). B. − Dans le domaine de la vie publ., admin., etc. 1. a) Tâche que l'on doit accomplir. Synon. charge, emploi, fonction.S'acquitter de son office; vaquer à son office; être préposé à un office; remplir l'office de secrétaire; abandonner, résigner un office. Il fallait un grand nombre de gardes pour empêcher le peuple indigné de remplacer les bourreaux dans leur office (Stendhal,Abbesse Castro,1839, p.213).Il m'est impossible de conserver comme garçon de laboratoire une personne qui ne possède aucune des qualités requises pour cet office (Duhamel,Combat ombres,1939, p.98): 1. ... les gens du Monestier, piqués de n'avoir pas un maître d'école comme ceux des autres villages, offrirent la place à Barthélemy. Son office, désormais, fut d'apprendre aux enfants à lire, écrire et chiffrer, de balayer l'église, d'en chasser les chiens et de chanter au lutrin, bref, d'être à la fois le magister et le sacristain de la paroisse.
Pourrat,Gaspard,1922, p.158. ♦ Faire office de, faire l'office de. Remplir, sans en être le titulaire ou l'agent habituel, la charge de. Synon. faire fonction(s) de (v. fonction I A 3 bα).Criton, qui faisait office de maître d'hôtel, servit des gelées, des coulis et des purées (A. France, Rôtisserie,1893, p.75).Les Indiens Crow ne pouvaient admettre de luttes intestines; le chef et sa police faisaient donc office d'intermédiaires pour tâcher d'obtenir une réconciliation (Lowie,Anthropol. cult.,trad. par E. Métraux, 1936, p.314). ♦ Faire, remplir son office. S'acquitter de ses fonctions. Voir le bourreau remplir son office (Dumas père, Monte-Cristo,t.1, 1846, p.583).Montrant [au prêtre de Nemi] les victimes [d'un sacrifice religieux]. Ces gens-là sont contents de mourir. Fais ton office (Renan,Drames philos.,Prêtre Nemi, 1885, ii, 3, p.554). b) P. anal. Usage, destination (d'une chose). Synon. emploi (v. ce mot A 1), rôle.Il en est de cela comme d'un meuble qui ne remplit pas bien l'office auquel il est destiné, ou dont on n'avait pas besoin, et qui embarrasse plutôt qu'il ne sert (Say,Écon. pol.,1832, p.478).Les critiques docilement décrétaient que l'office essentiel de l'oeuvre d'art est de plaire (Rolland,J.-Chr.,Foire, 1908, p.723). ♦ Faire office de. Tenir lieu de. Synon. faire fonction de (v.fonction I B 3).Un champignon séché faisant office d'amadou (Lowie,Anthropol. cult.,trad. par E. Métraux, 1936p.74).Le fossé qui borde talus ou haies fait office de drain (Meynier,Paysages agraires,1958, p.165).Le foie fait également office de réservoir et de régulateur pour plusieurs vitamines, pour divers éléments minéraux et plus spécialement pour le fer (Bariéty, Coury,Hist. méd.,1963, p.691). ♦ Faire, remplir son office. Produire l'effet escompté, jouer son rôle. La vanité a fait son office; elle ressemble à ces coups de soleil qui brûlent un peu les fruits, mais qui les mûrissent (Taine, Notes Paris,1867, p.257).Les batardeaux précédents seraient démolis permettant aux vannes et aux écluses de remplir leur office (Romanovsky,Mer, source én.,1950, p.100). 2. En partic., vieilli. Service de la table. (Dict. xixeet xxes.). Ce domestique sait bien l'office, sait très bien l'office, entend bien l'office (Ac. 1798-1878). − P. méton. Ensemble des domestiques affectés au service de la table; p. méton. personnel de l'office (v. office2). Dans cette maison, l'office est très nombreux (Ac.). L'on dirait que l'office se doute de quelque chose tellement les valets renforcent leur dédain cérémonieux (A. Daudet, Rois en exil,1879, p.369). 3. Spécialement a) DROIT
α) DR. ADMIN. Fonction publique de justice, de finances, conférée à vie pour laquelle le titulaire a le droit de présenter des successeurs. Synon. charge (v. ce mot II B 1 c).Office d'agent de change; office d'avocat au Conseil d'État, à la Cour de Cassation; office d'avoué, de commissaire-priseur, d'huissier, de notaire; céder un office. Le droit de présenter un successeur appartient seulement au titulaire de l'office, à ses héritiers ou légataires, ces derniers perdant le droit si le titulaire a été destitué ou contraint de donner sa démission (Lar. comm.1930).Les registres exclusivement relatifs à l'exercice des fonctions sont, de même que les dossiers, un accessoire de l'office et, à ce titre, virtuellement compris dans la cession (Réau-Rond.1951, p.900). ♦ Office ministériel. Office auquel sont attachées des fonctions dépendantes de l'administration de la justice (d'apr. Cap. 1936). La fixation du prix des offices ministériels intéresse l'ordre public (Réau-Rond.1951, p.900). ♦ Office public. Office auquel sont attachées des fonctions indépendantes de l'administration de la justice et dont les titulaires jouissent du droit d'authentifier des actes (d'apr. Cap. 1936). Tous les titulaires d'offices publics et d'offices ministériels (Rob.1959, s.v. officier2rem.).
β) HIST. DU DR. [Sous l'Ancien Régime] Charge publique, inamovible et vénale, qui se transmettait héréditairement. Office de finance, de judicature; office royal; acheter un office; être revêtu d'un office. C'est Louis XII qui achève de fonder la vénalité des offices; c'est Henri IV qui en vend l'hérédité (Tocqueville,Anc. Rég. et Révol.,1856, p.188).Entré, après la suppression des offices, à la mairie de Paris, il était maintenant un dragon sans-culotte et le greluchon d'une ci-devant (A. France,Dieux ont soif,1912, p.64).De très nombreux offices −près de 4000 en 1789 −étaient accompagnés de privilèges importants, notamment l'anoblissement (Encyclop. Alpha, Paris, Grange Batelière, t.11, 1971, p.4338).
γ) Loc. adj. ou adv. D'office − DR. PÉNAL. (Qui agit) en vertu des obligations de sa charge. Le juge a informé d'office (Ac.).Lachaud plaide d'office pour lui; et (...) lui obtient une indemnité de 95.000 francs (Goncourt,Journal,1876, p.1130).Il avait été chargé de défendre d'office une femme accusée d'avoir volé une paire de bas (Theuriet,Mais. deux barbeaux,1879, p.7): 2. Smith veut que la justice civile soit payée par les plaideurs. Cette idée deviendrait plus praticable encore, si tous les jugemens étaient rendus, non par des tribunaux nommés d'office, mais par des arbitres choisis par les parties, entre un certain nombre d'hommes désignés à la confiance publique.
Say,Écon. pol.,1832, p.501. ♦ Avocat (désigné, nommé) d'office. V. avocat I A. − DR. ADMIN. (Qui se fait) par voie d'autorité, sans tenir compte de l'avis de l'intéressé. Être mis à la retraite, être promu d'office; démission, mutation d'office. N'est-ce pas en vertu du principe que nul n'a le droit de nuire à autrui qu'est ordonné l'internement d'office des aliénés dès que l'enquête a démontré qu'ils constituent un danger pour eux-mêmes ou pour autrui (Biot,Pol. santé publ.,1933, p.29).Ceux-ci [les ministres] démissionnent après leur mise en minorité, mais ne sont pas démis d'office (Vedel,Dr. constit.,1949, p.169).Être l'objet d'une mesure disciplinaire ou d'un déplacement d'office (Lubrano-Lavadera,Législ. et admin. milit.,1954, p.124). ♦ P. ext. (Qui se fait) automatiquement. Envoi d'office (v. envoi B 2). Rien dans le patron d'aujourd'hui (celui de la livraison du premier dimanche du mois, servi d'office et gratuitement aux abonnées) qui demande une explication autre que la toilette de visite (Mallarmé,Dern. mode,1874, p.779).Il ne vit plus en Anne cette espèce de supériorité qu'il lui accordait d'office (Radiguet,Bal,1923, p.191).Il se savait trop singulier pour que ses jugements sur la vie fussent valables, d'office, pour un autre que lui seul (Montherl.,Lépreuses,1939, p.1457). b) HIST. DE FRANCE. [Sous l'Ancien Régime]
α) Charge de la maison du roi. Les sept offices de la bouche du roi: 3. ... la distinction entre grands officiers de la maison du roi et grands officiers de la couronne n'était pas toujours aisée à établir, depuis que les offices de la maison du roi étant de fait permanents n'apparaissaient plus comme différents des grands offices de la couronne, doués de pérennité comme la couronne elle-même.
MarionInstit.1923, pp.407-408.
β) Grand office de la couronne. Haute dignité de la cour des rois de France, inamovible mais non héréditaire, dont les titulaires étaient attachés au service privé du souverain. Il y avait donc à la fin de l'ancien régime six grands offices de la couronne: le chancelier, le grand maître, le grand chambellan, le grand amiral, les maréchaux, le grand écuyer (MarionInstit.1923p.407).V.aussi supra ex. 3. 4. P. méton. a) Établissement où s'effectue une activité particulière; p. ext. lieu de travail. Synon. agence (v. ce mot I B), bureau (v.ce mot II B 2).Office commercial; office de publicité, de tourisme. Au fond de la salle (...) un petit retranchement en planches (...) était devenu, grâce à un grillage avec chatière, «l'office» du bateau à vapeur, c'est-à-dire le bureau de la Durande (Hugo,Travaill. mer,1866, p.111). b) DR. ADMIN. ,,Organisme chargé statutairement d'une tâche ou d'une mission déterminée d'intérêt public`` (Admin. 1972). Office des Anciens Combattants, Office Public d'H.L.M. (O.P.H.L.M.), Office de Radiodiffusion-Télévision française (O.R.T.F.), Office National des Forêts (O.N.F.), Office des Pêches, Offices des Changes. L'office national météorologique a provoqué une enquête sur les périodicités, dont les résultats se trouvent, passim, dans les années 1936 et 1937 de la Météorologie (Maurain,Météor.,1950, p.174).L'office des céréales qui a la charge de réglementer et de diriger le marché des céréales (Meynaud,Groupes pression Fr.,1958, p.216).Un office national des Forêts doit assurer la mise en valeur et la meilleure exploitation de biens forestiers domaniaux (Belorgey,Gouvern. et admin. Fr.,1967, p.93). C. − Dans le domaine relig. 1. LITURG. CATH. a) Office (canonial, divin). Ensemble des prières et des lectures que les chanoines, les religieux et les religieuses doivent chanter ou réciter quotidiennement au choeur à des heures déterminées de la journée. Synon. heures canoniales*.Dire, entendre l'office. Sortie des traités sur le plain-chant et l'office divin, rien ne l'intéresse [une religieuse] (Huysmans,Oblat,t.1, 1903, p.33).L'émir, visitant à Sébaste l'église de Saint-Jean-Baptiste, est bouleversé par la ferveur des moines latins qu'il a vus en train de réciter l'office (Grousset,Croisades,1939, p.161).V. bréviaire ex. 2. − Livre d'office. Recueil des prières chantées ou récitées au service divin. Acheter un livre d'office (Ac.1798-1878). − En partic. Ensemble des prières et des lectures prévues pour un moment déterminé, une fête particulière de l'année liturgique. Office du jour; office de la nuit, du matin, du soir; office de saint Jean-Baptiste; calendrier des offices. L'office de cette fête est fort long (Ac.). Jusqu'à six heures, assis par bandes sous les saules, ses camarades et lui [l'abbé Mouret] récitaient en choeur l'office de la Vierge (Zola,Faute Abbé Mouret,1875, p.1301).La liturgie pouvait exhiber le plus merveilleux écrin de son douaire, l'office de saint Thomas (Huysmans,En route,t.2, 1895, p.253).La récitation des offices fut souvent assurée jusqu'à l'époque moderne sur de vieux manuscrits dont les graphies nous sont devenues peu familières (L'Hist. et ses méth.,1961, p.587). ♦ Office des morts. Ensemble des prières instituées en commémoration des morts. Aussi mon coeur s'en va quand je vois sur le soir Le convoi d'un défunt, les cierges, le drap noir, Et l'office des morts avec les chants funèbres (Delavigne,Louis XI,1832, iii, 3, p.107).L'office des morts ne veut pas être consolateur; les chants portent l'effroi par la seule résonnance (Alain,Propos,1932, p.1065). ♦ Petit office. Service abrégé de la Vierge ou d'un saint. Quant aux petits offices, deux bougies suffisent (Huysmans,Oblat,t.2, 1903, p.181). ♦ [Précédé d'un adj. poss.] Ensemble des prières du jour qui sont contenues dans le bréviaire pour la récitation privée. Synon. bréviaire (v. ce mot A 2).Dire, réciter son office; à quoi en êtes-vous de votre office? Quand j'aurai achevé mon office (Ac. 1798-1878). Toute sa journée était remplie par la récitation de son office (Sainte-Beuve,Port-Royal,t.3, 1848, p.604). b) Cérémonie du culte; en partic. sacrifice de la messe. Aller à l'office; assister aux offices; manquer l'office; célébrer un office. Dès le neuvième siècle, Amalarius, abbé de Hornbach, au diocèse de Metz, parlait d'instrument en bois destiné à annoncer les offices religieux (D'Allemagne,Hist. jouets,1902, p.28).Le trio des saintes femmes assiste quotidiennement à l'office. Et, comme M.le Curé n'a pas d'enfant de choeur pendant la semaine, elles ont la joie de répondre la messe, à tour de rôle, chacune leur jour (Martin du G.,Vieille Fr.,1933, p.1026): 4. L'Empereur racontait, qu'aumônier des princes d'Orléans et leur disant un jour la messe, quelque chose d'imprévu les fit sortir successivement durant l'office. L'abbé [Sieyès] se retournant et n'apercevant plus que les valets, ferma le livre et sortit aussi, disant qu'il n'était pas payé pour dire la messe à la canaille.
Las Cases,Mémor. Ste-Hélène,t.2, 1823, p.191. 2. P. anal. Cérémonie liturgique (dans une religion autre que la religion catholique). Les offices [dans le judaïsme] sont normalement présidés par le rabbin, maître chargé de l'enseignement et de la prédication, et dirigés par un officiant (hazan), mais ni l'un ni l'autre n'ont de caractère sacerdotal (La Gde encyclop., Paris, Larousse, t.35, 1974, p.7212). II. − [Ce qui relève de l'obligeance] A. − Vieilli, au sing. 1. (Bon) office. Service que l'on rend à quelqu'un. Le monde que je vois est plein de braves gens, Affables, généreux, probes, intelligents, Dévoués, toujours prêts à rendre un bon office (Ponsard,Honn. arg.,1853, i, 3, p.12).Il fit à la jeune fille des compliments sur sa broderie, et comme elle avait du fil à dévider, il lui présenta ses mains pour ce petit office (Duranty,Malh. H.Gérard,1860, p.214). ♦ Faire, rendre office. Rendre service, se montrer obligeant. (Dict. xixeet xxes. sauf Ac.). 2. Mauvais office. Acte ou parole susceptible de porter préjudice à quelqu'un. Je veux bien (...) oublier mes injures particulières et tous les mauvais offices que vous m'avez rendus (Barante,Hist. ducs Bourg.,t.3, 1821-24, p.126). B. − Au plur. Bons offices 1. Aide que l'on apporte à quelqu'un; en partic. intervention destinée à rapprocher ou à réconcilier des personnes entre elles ou à faciliter la conclusion des affaires qui les intéressent. Synon. aide, assistance, appui, concours, entremise, services.Offrir, proposer ses bons offices; avoir recours aux bons offices de qqn. L'auteur, qui ne vivait pas de son oeuvre, devait compter pour la rémunérer et pour la répandre sur le dévouement de ses amis ou les bons offices de protecteurs prenant en mains les intérêts de sa gloire (Civilis. écr.,1939, p.14-5).Henri VI, manquant à son tour d'argent, résolut d'alimenter son trésor défaillant grâce aux bons offices d'un alchimiste (Caron, Hutin,Alchimistes,1959, p.54).Une coopération étroite sera nécessaire entre les maîtres dans chaque classe (elle sera assurée grâce aux bons offices du professeur principal) (Capelle,Éc. demain,1966, p.74). 2. DR. INTERNAT. Démarche d'un État, d'un organisme international (ou de ses représentants) qui propose sa médiation dans le règlement d'un conflit opposant deux autres États. Monsieur bons offices. Il s'agissait d'un différend d'une certaine gravité (...), l'État intéressé (...) exposait sa revendication devant l'opinion publique internationale et requérait les bons offices du Conseil [de la Société des Nations] en vue d'arriver à un règlement satisfaisant (Conseil S.D.N.,1938, p.33).En aucune occasion, le Gouvernement yougoslave −faute d'en avoir sans doute la latitude −ne se tourna vers nous pour demander nos bons offices (De Gaulle,Mém. guerre,1956, p.203).Le 3juillet, la diète décida d'accepter les bons offices de la Prusse pour conclure la paix avec la France sur la base de l'intégrité de l'Allemagne (Lefebvre,Révol. fr.,1963, p.450). Prononc. et Orth.: [ɔfis]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1160-74 liturg. cath. «ensemble des prières et des lectures prévues pour une fête déterminée» ici, office des morts (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, Appendice, 688: li maistre clerc chantent l'office); spéc. ca 1223 l'office devin «la messe» (Gautier de Coinci, Mir. Vierge, éd. V. F. Koenig, I Mir 22, 349). B. 1. 1174-76 ofice «fonction, tâche, rôle dont on doit s'acquitter» (Guernes de Pont-Ste-Maxence, StThomas, éd. E. Walberg, 2955); 1384-89 faire son office «remplir son rôle» (Philippe de Mézières, trad. de l'Hist. de Griseldis, éd. E. Golenistcheff-Koutouzoff, p.161); fin xves. faire office de «remplir la fonction de» (Roques t.2, B.N. 13032, 1396); 1612 faire l'office de «remplacer, tenir lieu de» (H. d'Urfé, L'Astrée, 1repart., éd. H. Vaganay, Lyon, 1925-28, t.1, p.404); 2. fin xiies. «charge» (Sermons de St Bernard, éd. W. Foerster, p.13, 30); spéc. ca 1375 nom donné à certaines charges publiques (Modus et Ratio, éd. G. Tilander, 79, 35). C. Loc. adv. d'office 1. 1283 de son office «en vertu des obligations de sa charge» (Philippe de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, 1157); 1338 d'ofisse (Etat des dettes de Robiert de Maude, Arch. Tournai ds Gdf. Compl.); 1508 d'office (Coutumes d'Anjou ds Nouv. Coutumier gén., t.4, p.536, LXXIII et LXXIV); 2. 1690 «sans en être requis, de son propre chef» (Fur.). D. 1467 «service que l'on rend; aide» (Arch. Nord, B 1693, fo12 vods IGLF); ca 1590 bons offices (Montaigne, Essais, L. II, chap. 8, éd. P. Villey, t.1, p.397); av. 1679 rendre de bons offices «intervenir en faveur de» (Cardinal de Retz, Mém., éd. A. Feillet, t.1, p.200). E. 1. 1863 «bureau, agence» (Commission internat. des postes, p.140 ds Littré: office expéditeur); 2. 1891 «service public de caractère industriel, commercial, administratif, etc., doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière» (loi du 20-21 juillet tendant à la création d'un office du travail ds Rec. Dalloz 1891, 4epart., p.70). Empr. au lat. officium «fonction, devoirs d'une fonction; assistance, service; devoir, obligation morale» qui désigna aussi dès le viies. les offices liturgiques (au plur., Isidore ds Blaise Lat. chrét.). Le sens E est empr. à l'angl. office «lieu où se traitent les affaires publiques ou privées» (dep. 1386, Chaucer ds NED), d'abord «service, fonction, etc.», empr. au fr. (cf. supra B); v. Rey-Gagnon Anglic. Bbg. Tracc. 1907, pp.158-159. _ Vidos (B. E.). Archivum Romanicum. 1930, t.14, p.143. _ Wind 1928, p.174. |