| NUTATION, subst. fém. A. − ASTRON. Mouvement d'oscillation du pôle sur la sphère céleste, ou de l'axe de rotation de la terre dans l'espace, sous l'influence de l'attraction lunaire. Nutation de l'axe de la terre (Ac. 1798-1878). Au XVIIIesiècle, Bradley, à qui l'on devait déjà l'aberration, découvrit un mouvement périodique des pôles célestes, auquel on a donné le nom de nutation (Géophys., 1971, p. 55 [Encyclop. de la Pléiade]). − P. anal., PHYS. Mouvement oscillatoire que subit l'axe d'un projectile parcourant sa trajectoire. On conçoit que le projectile, comme la toupie, prenne un mouvement de nutation autour de la tangente à la trajectoire (Alvin, Artill., Matér., 1908, p.206). B. − BOTANIQUE 1. Synon. de héliotropisme.Nutation des plantes (Littré, Ac. 1835-1935). 2. Mouvement hélicoïdal de l'extrémité d'un végétal (tige, racine, feuille) observé lors de sa croissance. La croissance s'accompagne d'un mouvement complexe qu'on nomme nutation (Plantefol, Bot. et biol. végét., t.1, 1931, p.429). C. − PATHOL. Oscillation continuelle et involontaire de la tête, d'avant en arrière et de gauche à droite. À ce jeu sa raison finissait par courir la prétentaine et sa tête, après s'être balancée sur sa gorge avec des nutations de magot, tombait pesamment sur ses genoux relevés (Huysmans, Marthe, 1876, p.68). − P. anal. Les nutations de ses longues oreilles [de la mule] témoignaient d'une curiosité inquiète (Gautier, Fracasse, 1863, p.134). − Au fig., littér. Il y eut des incertitudes (...) un mieux, des crises, enfin les horribles nutations de la Mort qui hésite (Balzac, Ferragus, 1833, p.122). Prononc. et Orth.: [nytasjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. 1749 astron. (D'Alembert, Recherches sur la précession des équinoxes et sur la nutation de l'axe de la terre dans le système newtonien); 2. 1751 (Diderot, Lettre sur les sourds et muets, éd. P.H. Meyer, Diderot studies, VII, p.79: nutation de tête d'un cheval); 3. 1758 «mouvement par lequel les végétaux se tournent vers le soleil» (Duhamel du Monceau, De la physique des arbres, t.2, p.137). Empr. au lat. nutatio «balancement, oscillation» (de nutare «faire signe par un mouvement de tête» et «vaciller, chanceler»); cf. angl. nutation att. en astron. en 1715, au sens de «balancement de la tête» en 1612 et en bot. en 1789, v. NED. Bbg. Gohin 1903, p.261. |