| NUMÉRATEUR, -TRICE, subst. masc. et adj. I. − Subst. masc., ARITHM. Terme d'une fraction, généralement placé au-dessus de la barre horizontale, qui indique combien cette fraction contient de parties de l'unité. Figurer au numérateur. Une fraction dont le numérateur est Y, et dont le dénominateur est la somme de toutes les valeurs de Y (Laplace, Théorie analyt. probabil., 1812, p.363).La mathématique grecque à ses débuts est inséparablement liée à des spéculations, partie scientifiques, partie philosophiques et mystiques, sur les proportions, les similitudes et les rapports, en particulier les «rapports simples» (exprimables par des fractions à petits numérateur et dénominateur) (Bourbaki, Hist. math., 1960, p.156): . L'écolier, qui sait qu'on va lui dicter une fraction, tire une barre, avant de savoir ce que seront le numérateur et le dénominateur; il a donc présente à l'esprit la relation générale entre les deux termes, quoiqu'il ne connaisse aucun d'eux; il connaît la forme sans la matière.
Bergson, Évol. créatr., 1907, p.149. II. − Adj. Synon. de numératif.Il parlait avec la plus extrême simplicité et, sauf l'élévation numératrice des doigts sans la moindre intention de geste, rien qui passât le timbre d'une sourde exhortation de confessionnal (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p.473).L'air fut le domaine des impressionnistes. L'esprit, qui lui est étranger, étant d'ailleurs, l'esprit numérateur et abstracteur, part, en cette toile du cubiste La Fresnaye, à sa conquête (Cassou, Arts plast. contemp., 1960, p.184). Prononc. et Orth.: [nymeʀatoe:ʀ], fém. [-tʀis]. Att. ds Ac. 1762-1878. Étymol. et Hist. 1484 (N. Chuquet, Triparty, p.47 ds Gdf. Compl.). Empr. au b. lat. numerator «celui qui compte». |