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* Dans l'article "PROBLÈME,, subst. masc."
PROBLÈME, subst. masc.
A. − ÉPISTÉMOL. Question à résoudre par des méthodes rationnelles ou scientifiques. Synon. question.Problème d'astronomie, de physique; problème insoluble; problème mal posé; la clé, la solution du problème:
1. Certes, Newton marque d'abord qu'il pourrait y avoir une cause de la gravitation à chercher, mais il ne l'a pas trouvée encore. Les disciples seront plus catégoriques; pour eux le problème n'existe pas, la gravitation est une propriété irréductible de la matière, il n'y a pas lieu de chercher au delà d'elle. Gds cour. pensée math.,1948, p.376.
MATH. Question pouvant être résolue à partir des éléments donnés dans l'énoncé. Problème d'algèbre, d'arithmétique, de mathématiques; problème de la quadrature du cercle, de la cubature de la sphère; données, énoncé, solution d'un problème; poser, résoudre un problème, faire un problème de géométrie. Le calcul de cette probabilité serait un problème compliqué, dont la solution dépendrait de la forme du calcul numérique qui a amené les deux résultats concordants, du nombre des chiffres employés, etc. (Cournot,Fond. connaiss.,1851, p.112).Il est fini, ce problème. Après avoir recommencé chaque opération deux fois (je me trompe si souvent!) j'obtiens un résultat de 22.850 francs, comme bénéfice du monsieur; un joli bénéfice! (Colette,Cl. école,1900, p.209).
B. − P. ext., cour.
1.
a) Question d'ordre théorique ou pratique qui implique des difficultés à résoudre ou dont la solution reste incertaine. Problème complexe, insoluble; soulever, traiter un problème.
α) [Sur un plan spéculatif] Problème philosophique, métaphysique, moral; problème ontologique. Le problème de Dieu, je dois le confesser, avait été réglé dès la seconde. Je ne pense pas avoir eu l'occasion de l'aborder ensuite avec un seul de mes nombreux camarades de lycée, de régiment, d'université (J.-R. Bloch, Dest. du S.,1931, p.75).La vie peut-elle exister en dehors de l'organisation cellulaire? Le problème se pose seulement pour les formes virales (Hist. gén. sc.,t.3, vol. 2, 1964, p.625).
Faux problème. V. faux1.
β) [Sur un plan pratique] Le problème de l'éducation des enfants, de la drogue; le problème du désarmement; les problèmes de la circulation, du stationnement; problèmes politiques, économiques, financiers, sociaux; les grands problèmes. Toutes les religions se sont organisées autour du problème sexuel (Faure,Espr. formes,1927, p.130):
2. Il n'est pas de jeune fille de dix-huit ans, si ingénue qu'on la suppose et si discrètement élevée qu'elle puisse être, qui n'ait agité maintes fois dans sa petite tête le problème inquiétant du mariage et de ses suites. Theuriet,Mariage Gérard,1875, p.174.
Expr. fam. C'est ton (mon, votre, son...) problème. Cela te (me, vous, le...) concerne personnellement. Voir Rey-Chantr. Expr. 1979.
b) Difficulté, ennui. Avoir des problèmes, chacun a ses problèmes; problèmes techniques; problèmes d'argent, de santé. Raconter une histoire d'aujourd'hui où les lecteurs retrouveraient leurs soucis, leurs problèmes (Beauvoir,Mandarins,1954, p.256):
3. Tentative d'abandon d'activités dispersées dans lesquelles les patrons de la Banque Rothschild se seraient lancés avec trop d'impétuosité en période d'expansion ? En tout cas, l'énumération des filiales «à problèmes» est préoccupante. Le Point,16 oct. 1978, p.153, col. 1.
Poser des problèmes. Susciter des difficultés. Faire problème. Présenter des difficultés. C'était [Vigny] une nature des plus compliquées dans sa finesse et qui, par ses qualités et ses défauts, ses supériorités et ses ridicules, fait encore problème pour moi aujourd'hui (Sainte-Beuve,Portr. contemp., t.2, 1869, p.79).
Familier
Il n'y a pas de problème. La chose est simple, facile. C'est pas un problème. C'est très simple. C'est pas tellement un problème, dit Gabriel (Queneau,Zazie,1959, p.33).
Pas de problème, sans problème. Certainement. Voir Rey-Gagnon Anglic. 1982.
Spécialement
SOCIOL. Problème social. ,,Situation considérée comme menaçante pour certaines valeurs de civilisation d'une société donnée`` (Willems 1970).
PSYCHOL., au plur. Difficulté d'ordre affectif ou psychologique. À partir du transfert on crée une nouvelle édition de vieux problèmes (Choisy,Psychanal.,1950, p.184).Certains tribunaux ont même fait appel, ici et là, à des «spécialistes». (...) à Paris, deux psychologues reçoivent les conjoints «à problèmes» (Le Point,10 mars 1980, p.68, col. 2).
2. Chose dont il est difficile de déterminer la nature, ou qu'on ne peut expliquer, concevoir. Synon. énigme.Cette affaire est un vrai problème. L'homme est pour lui-même un grand problème (Ac.).Beaucoup ont souffert devant le problème de la vie (Sand,Lélia,1833, p.2).L'homme a été le problème du dix-huitième siècle; la femme est le problème du dix-neuvième (Hugo,Actes et par. 3,1876, p.277):
4. ... J'irai, j'irai par-tout te rendre un même hommage, Et d'un égal amour accomplissant ma loi, Jusqu'aux bords du néant murmurer: gloire à toi! −Ni si haut, ni si bas! simple enfant de la terre, Mon sort est un problème, et ma fin un mystère; Je ressemble, seigneur, au globe de la nuit Qui, dans la route obscure où ton droit le conduit, Réfléchit d'un côté les clartés éternelles, Et de l'autre est plongé dans les ombres mortelles. Lamart.,Médit.,1820, p.41.
Fam. Problème! Le tout se terminait par cette phrase, grosse peut-être de perfidies: «D'où vient leur tendresse? Problème! et, comme dit Bazile, qui diable est-ce qu'on trompe ici?» (Flaub.,Éduc. sent., t.2, 1869, p.42).L'as-tu vu ? rapporte-t-il le portrait d'Aïssé? Problème! (Flaub.,Corresp.,1871, p.321).
REM. 1.
Problème-, premier élém. de comp.dont le second élém. désigne la nature de la question à résoudre, de la difficulté à surmonter. Le problème-tabac vient de se poser chez les fumeurs. Mais, pour l'instant, il se traduit surtout par des agacements. Le non-fumeur, superbement ignoré jusqu'à l'an passé, commence à être regardé d'un sale oeil (Le Nouvel Observateur,4 mars 1978, p.55, col. 3).
2.
Non-problème, subst. masc.[Le subst. constr. ne peut être interprété comme une nominalisation] En Grande-Bretagne, le P-C est un non-problème, le seul micro-organisme politique qui ne croît ni ne meurt (L'Express,10 oct. 1977, p.143, col. 2).Le déficit: un non-problème. Le déficit le plus souvent évoqué concerne non pas l'ensemble des organismes de Sécurité Sociale, mais celui du régime général des salariés (L'Express,20 oct. 1979, p.187, col. 3).
Prononc. et Orth.: [pʀ ɔblεm]. Ac. 1694: -blé-; 1718: -ble-; dep. 1740: -blè-. Étymol. et Hist.1. Ca 1380 «difficulté d'ordre spéculatif, à laquelle on cherche une solution satisfaisante pour l'esprit» (Evrart de Conty, Problèmes d'Aristote, ms B.N., fr. 210, fo1a ds Gdf. Compl.); 2. a) 1612 «(dans le domaine scientifique) question à résoudre par des méthodes logiques, rationnelles» (Cl.-G. Bachet, Problèmes plaisans et delectables qui se font par les nombres, Lyon [titre] cf. Cioranescu 17e, 9170); b) 1900 «exercice scolaire de mathématiques» (Colette, Cl. à l'école, Paris, Ollendorf, p.138); 3. a) 1753 «chose, personne que l'on conçoit ou que l'on explique mal» (La Beaumelle, Le Siècle de Louis XIV ds Brunot t.6, p.1383); b) 1775 «difficulté d'ordre pratique à laquelle on se trouve confronté» (Voltaire, Lett. Delisle, 25 mars ds Littré); c) 1954 avoir des problèmes «avoir des difficultés (matérielles, psychologiques, sentimentales)» (Beauvoir, op. cit., p.507); d) 1963 il n'y a pas de problème (Lar. encyclop.). Empr. au lat. problema «problème, question à résoudre», gr. π ρ ο ́ β λ η μ α «ce qu'on a devant soi, obstacle; tâche, sujet de controverse, problème», dér. de π ρ ο β α ́ λ λ ω «jeter devant; mettre en avant comme argument; proposer (une question, une tâche, etc.)». L'expr. sous 3 d est un calque de l'angl. no problem, problem est att. dep. 1934 avec un sens affaibli (v. Rey-Gagnon Anglic. et NED Suppl.2). Fréq. abs. littér.: 5985. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2536, b) 3731; xxes.: a) 6530, b) 17366. Bbg. Quem. DDL t.27.