| * Dans l'article "NID,, subst. masc." NID, subst. masc. A. − 1. Abri, constitué de matériaux divers, de forme variable selon les espèces, que les oiseaux construisent ou aménagent pour y pondre, couver leurs oeufs et élever leurs petits. Nid cotonneux, moussu; nid de feuillage, d'herbe, de mousse, de roseau, de terre; bâtir, cacher, construire un nid; chercher, découvrir, dénicher un nid; faire son nid dans un buisson, une haie, un trou. On ne peut dire que la forme du nid d'un oiseau dépend de la substance qu'il emploie. Évidemment, non; c'est de la manière dont il l'emploie (Cl. Bernard, Notes, 1860, p.98).Les églises, pareilles à des chais, ont un clocher trapu qui porte toujours un nid de cigogne (T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p.213): . ... dans le monde des objets inertes, le nid reçoit une valorisation extraordinaire. On veut (...) qu'il porte la marque d'un instinct très sûr. De cet instinct on s'émerveille, et le nid passe aisément pour une merveille de la vie animale.
Bachelard, Poét. espace, 1957, p.93. − P. anal. ♦ Nid d'aigle, de vautour. Construction en un endroit escarpé et d'accès difficile. Dans le moyen âge, en Italie, sur le Rhin, en France, les villes étaient des nids d'aigle sur la pointe des rocs inaccessibles (Lamart., Voy. Orient, t.1, 1835, p.121). ♦ Nid de corbeau, de pie. Poste d'observation, situé en haut du mât avant de certains navires, où se poste l'homme de vigie. Quant à l'étymologie du nom nid de pie, je pense qu'il ne peut y en avoir d'autre que la suivante, dans ce langage maritime si pittoresque et si plein d'images de toutes les nations. Ce lieu est le poste de l'ice-master, qui, à chaque instant, prévient en bas de ce qu'il aperçoit, ou commande la manoeuvre. Ce babillage a lieu à chaque instant, et quelque bel esprit de gaillard d'avant, ennuyé de ces ordres perpétuels, s'en sera vengé par ce surnom (J.-R. Bellot, Journ. d'un voy. aux mers polaires, 3 juill. 1851, p.44 ds Quem. DDL t.4). − Loc. verb. ♦ Prendre l'oiseau, qqn au nid. Surprendre quelqu'un chez lui au moment où il ne s'y attend pas (notamment dans le cadre d'une opération de police). J'espère bien que vous allez prendre le joli monsieur au nid! Pour cela, je ne vous cache pas qu'il faudra que vos agents disposent d'une astuce sans égale (G. Leroux, Roul. tsar, 1912, p.76). ♦ Pondre au nid de qqn (vieilli). Avoir des relations sexuelles avec la femme d'un autre. (Dict. xixeet xxes.). ♦ Trouver le nid vide, ne plus trouver que le nid. Ne pas trouver quelqu'un là où il devrait se trouver (notamment dans le cadre d'une opération de police) (Dict. xixeet xxes.). ♦ Tenir, trouver la pie au nid. Tenir, trouver exactement ce que l'on cherchait. Je commence à croire (...) que nous tenons véritablement la pie au nid (Gautier, Rom. momie, 1858, p.163).Je croyais avoir trouvé la pie au nid: train de maison honorable (...) toutes les conditions du confort et de la sécurité (Augier, Contagion,1866, v, p.426). − Proverbe. Petit* à petit l'oiseau fait son nid. 2. P. anal. a) Abri où logent différents animaux et insectes. Nid d'abeilles, d'écureuil, de fourmis (fourmilière), de guêpes (guêpier), de serpents, de termites (termitière), de vipères. Ils avaient bouleversé (...) ces nids d'insectes à dos plats qui grouillent entre les racines moussues des tilleuls (Martin du G., Thib.,Épil., 1940, p.865). − P. anal. Nid à rats. Logement exigu et misérable. Madame d'Espard est une femme maladive, nerveuse, délicate, qui se trouverait mal dans votre nid à rats (Balzac, Interd., 1836, p.143). b) Habitation douillette et intime. Nid d'amoureux. Il n'y a pas de nid plus coquet, plus élégant. Toute la chambre est tendue de perse blanche et bleue, d'un bleu léger, d'une fraîcheur exquise (Taine, Notes Paris, 1867, p.83).Tu vas t'endormir avec mes lèvres sur ton front, dis, comme nous faisions autrefois, tu te souviens? dans notre petit nid de la rue d'Auteuil (H. Bataille, Maman Colibri, 1904, iii, 9, p.26). 3. P. méton. Contenu d'un nid. Synon. nichée.Nids profonds qu'avril met en émoi (Hugo, Contempl., t.2, 1856, p.175). B. − 1. Endroit où se trouvent groupés plusieurs choses qui offrent un intérêt. Nid de champignons. D'après les noms des acquéreurs [des terres], je mettrais ma main au feu que je vas trouver par là le nid aux écus (Sand, F. le Champi, 1848, p.141). − GÉOL. Petite accumulation isolée, notamment de minerai. L'or se recueille plus spécialement dans les couches argileuses et dans l'interstice des roches ardoisiennes. Là, sont les nids à pépites (Verne, Enf. cap. Grant, t.2, 1868, p.151). 2. Souvent péj. Endroit où se trouvent groupés des individus ou des choses que l'on a lieu de redouter. Synon. repaire.Dénoncer les couvents comme des nids d'assassins et de traîtres (Camus, Actuelles I, 1947, p.135). − En partic. Petit groupe isolé de combattants équipés d'armes automatiques. La vague d'assaut, balayée par les trois nids de mitrailleuses, laissa son feston de tués, et reflua (Malraux, Espoir, 1937, p.455).Culbutant sur leur route les éléments ennemis qui, déjà, envahissent le terrain, (...) ils combattent aux abords et à l'intérieur de la localité, réduisant maints nids de résistance (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p.31). C. − Circonstance, lieu qui favorise le développement d'idées ou de phénomènes. Cette petite Cour est un nid d'intrigues (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t.6, 1852, p.289). − Péj. Source d'ennuis, de contestations dans une affaire. Nid à chicane, à procès. (Dict. xixeet xxes.). REM. Nidulaire, subst. fém.,bot., vx. ,,Genre de champignons gastéromycètes`` (Bouillet 1859). Prononc. et Orth.: [ni]. Homon. ni, formes du verbe nier. Att. ds Ac. dep. 1694. Nid d'abeilles. Ac. 1935: nids d'abeille; Rob.: nids d'abeilles ,,garniture, broderie`` mais plus loin ,,serviettes de toilette en nid(s) d'abeilles``; Lar. Lang. fr.: un nid-d'abeilles, plur. des nids-d'abeilles. Nid d'hirondelle. Ac. dep. 1878: nid d'hirondelle; Rob. au plur.: nids d'hirondelle (selon la règle qui veut que dans les comp. nom + prép. + nom, seul le 1erterme varie, v. Gak. 1976, p.270); Lar. Lang. fr. un nid-d'hirondelle, plur. des nids-d'hirondelle; TLF, s.v. hirondelle 2 ex. au plur. des nids d'hirondelles. Nid de poule. Rob.: nid de poules; Lar. Lang. fr.: un nid-de-poule, plur. des nids-de-poule; propr. Catach.-Golf. Orth. Lexicogr. Mots comp. 1981, p.282: un nid de poule, plur. des nids de poule. Étymol. et Hist. 1. 1155 plur. niz «abri de formes variables construit par les oiseaux» (Wace, Brut, 9431 ds T.-L.); 1704 pondre au nid d'autrui (Trév.); ca 1560 ne trouver que le nid (Mém. de du Bell., I, X, fol. 302 ds La Curne); 1935 trouver le nid vide (Ac.); 2. 1551 «abri que s'aménagent certains petits mammifères» nid de souriz (Aneau, Quintil, p.183 ds Hug.); 1680 nid à rats «petit logement misérable» (Rich.); 3. 1804 «le contenu du nid, la nichée» (Delille, En., xii ds Littré); 4. ca 1500 «habitation de l'homme dans son aspect d'intimité» (Philippe de Commynes, Mémoires, éd. J. Calmette, t.III, p.33); 5. 1174 «endroit où l'on se réfugie» (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, 3680 ds T.-L.); 6. 1552 «milieu, circonstances, favorables à l'éclosion de quelque chose» (Ronsard, Amours, éd. P. Laumonier, t.4, p.105); 7. 1868 géol. (Littré). Du lat. nidus «nid d'oiseau», «la nichée»; la forme nid, graphie étymologique, apparaît en 1480 [ms. début xvies.] ds Jean Molinet, Mistere de St Quentin, éd. H. Chatelain, 10441. Fréq. abs. littér.: 2093. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2945, b) 5374; xxes.: a) 2254, b) 2152. |