| NEUTRALISTE, adj. et subst. A. − [En parlant d'une pers. ou d'un État] Qui est partisan du neutralisme ou de la neutralité garantie à l'égard de puissances belligérantes ou de puissances à régimes antagonistes. Synon. non-aligné, non-engagé.État, pays, chef d'État neutraliste. Le cadre scientifique ou technique est en effet plutôt neutraliste et, à la limite, indifférent à la nature du régime politique de son pays (Univers écon. et soc., 1960, p.52-7): . ... le passage de l'une de ces nations du camp neutraliste à l'un des deux autres camps peut entraîner dans son sillage d'autres nations du même groupe et par suite provoquer, dans l'équilibre instable du monde, une rupture inacceptable, selon le cas, pour l'URSS ou pour les Occidentaux.
Billotte,Consid. strat.,1957, p.4007. − Emploi subst. Pays ou homme partisan du neutralisme. Les neutralistes. (Dict. xxes.). B. − Qui ressortit au neutralisme. Attitude, mentalité, théorie neutraliste. Norpois écrit: «Ces dévastations systématiques ne sauraient persuader aux neutres», «la région des Lacs ne saurait manquer de tomber à bref délai aux mains des alliés», «les résultats de ces élections neutralistes ne sauraient refléter l'opinion de la grande majorité du pays» (Proust,Temps retr.,1922, p.784).La «reconquête» est impensable et le desserrement de l'emprise soviétique n'est imaginable que dans une ambiance de détente enlevant à cet événement tout caractère de défaite pour l'URSS. Cette préoccupation est à la base des espoirs placés par certains en Europe des deux côtés du rideau de fer dans une politique neutraliste (Beaufre,Dissuasion et strat.,1964, p.177). Prononc.: [nøtʀalist]. Étymol. et Hist. 1. 1915, 1ersept. «favorable à la neutralité» (L. Dumur, in Mercure de France no417, 184 ds Quem. DDL t.12); 2. 1955, 20 oct. «partisan du neutralisme» (Cocteau d'apr. Gilb. 1971). Dér. sav. du lat. neutralis «neutre»; suff. -iste*. Bbg. Dub. Dér. 1962, p.46. |