| NERVI, subst. masc. A. − Arg. marseillais, vx. Portefaix. (Ds Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., 1896, p.191 et dict. xxes.). B. − 1. Voyou, souteneur de Marseille. Jansoulet pouvait se croire dans un des affreux bouges du port de Marseille, assistant à une querelle de fille et de nervi (A. Daudet,Nabab,1877, p.136).Des groupes de flâneurs, l'air de nervi de Marseille, font cercle autour du jeu des trois cartes du bonneteur (Lorrain,Heures Corse,1905, p.43).Elles [les villes des colonies] en imitent l'accent ignoble [de Marseille], (...) la pouillerie, les monopoles municipaux, les déserteurs, les nervi (Morand,Paris-Tombouctou,1929, p.126). 2. Fam., péj. Homme de main, tueur. Ils se levaient et ils hurlaient. Ils insultaient Dormoy, qui présidait (...). Mais le Dieu (...) faisait alors dégringoler des balcons, sur leur tête, les nervis qu'une organisation prévoyante avait postés là, et frais baptisés socialistes, pour les surveiller. Ces nervis tapaient comme des anges (Abellio,Pacifiques,1946, p.236). Prononc. et Orth.: [nε
ʀvi]. Plur. des nervis (Bruant 1901, Rob.), mais des nervi (Morand, loc. cit.). Étymol. et Hist. [1804 (Rapport du préfet de Marseille d'apr. Dauzat Ling. fr., p.281)] 1877 (A. Daudet, loc. cit.). Mot marseillais signifiant «voyou», issu p.méton. du prov. nervi «nerf, tendon» (att. dès l'a. prov., v. Rayn.), «force, vigueur» (v. Mistral), du lat. nervium, var. de nervus «nerf» (v. FEW t.7, p.100a). |