Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
NÉ, NÉE, part. passé et adj.
I. − Part. passé de naître*.
II. − Adjectif
A. − Être bien né, mal né
1. [En parlant de la condition sociale] Être de haute, de basse extraction. Ainsi parlent ces gens nés autrement que nous, c'est-à-dire bien nés, qui se rangent à part, avec quelque raison; classe privilégiée, supérieure, distinguée (Courier, Pamphlets pol., Procès, 1821, p.97).Son état de jeune fille bien née et pauvre l'avait tenue à l'écart de toute intime compagnie (Mauriac, Baiser Lépreux, 1922, p.189).
Emploi abs. Être né.Être de noble, d'illustre origine. C'est monsieur qui est noble et c'est madame qui se croit née maintenant (Augier, Lions, 1870, p.157).Elle était flattée de fréquenter une femme qui était née, mais elle s'irritait du ton grossier que Claudie adoptait volontiers quand elle sortait avec des inférieurs (Beauvoir, Mandarins, 1954, p.392).
2. P. anal. [En parlant des dispositions morales] Être bien né. Avoir de bons penchants; être pourvu, de qualités de coeur. L'effet de cette lecture sur un sujet bien né doit être un amour de la vertu porté jusqu'à l'enthousiasme (Laclos, Éduc. femmes, 1803, p.474).Il faut prendre parti tout de suite, les «âmes bien nées» n'hésitent pas sur le choix (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p.14):
1. ... ce roman [La Princesse de Clèves] fut composé par une femme, comme pour marquer la limite jusqu'à laquelle l'amour illégitime pouvait aller dans un coeur bien , sans l'avilir, et sans lui ôter ses droits à l'estime et à la pitié. Marmontel, Essais sur rom., 1799, p.310.
Rem. Mal né est vx, et il n'est attesté que ds les dictionnaires.
B. − [ employé comme 2eélém. d'un nom ou d'un adj. composé (le 1erélém. étant un subst. ou un adj.)]
1. [En parlant des conditions, du rang de naissance] Nouveau-né*, premier-né*, dernier-né*, mort-né*.
2. [En parlant d'une caractéristique physique existant à la naissance, d'une aptitude, d'une disposition morale, intellectuelle apparue très tôt ou existant depuis longtemps] Artiste-né, ennemi-né, esclave-né, menteur-né. Les peintres, ces cruels observateurs-nés des ridicules (Balzac, Début vie, 1842, p.400).C'est le propre d'un écrivain-né, de plier à soi la langue (Gide, Journal, 1943, p.253):
2. L'expérience des aveugles-nés opérés de la cataracte n'a jamais prouvé et ne saurait jamais prouver que l'espace commence pour eux avec la vision. Mais le malade ne cesse de s'émerveiller de cet espace visuel auquel il vient d'accéder... Merleau-Ponty, Phénoménol. perception, 1945, p.257.
Rem. Le trait d'union, en usage pour ce type de mots composés, est parfois omis par certains aut.: polémiste né (voir Mauriac, Journal 2, 1937, p.197).
Prononc.: [ne]. Homon. nez. Étymol. et Hist. V. naître. Fréq. abs. littér.: 6004. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 9817, b) 7660; xxes.: a) 8198, b) 8121.