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NATURANT, -ANTE, adj.
PHILOS., THÉOL. Nature naturante. La nature comme principe créateur; Dieu, en tant que créateur et principe de toute action (p.oppos. à nature naturée). Cette religion de la nature naturante et de la nature naturée, pour emprunter le barbare mais expressif langage de Spinoza, avait ses fêtes à la fin de l'hiver (Michelet,Hist. romaine,t.1, 1831, p.28).
♦ P.anal. Pensée naturante. L'idée de chose en soi exprime cette opacité de la pensée naturante par rapport à la pensée naturée, mais on ne s'explique plus par quel miracle la raison se cache à son propre regard (J. Vuillemin,Essai signif. mort,1949, p.310).
− En emploi subst. masc. Principe créateur. Il ne s'agit que de conférer à un naturant universel le pouvoir de reconnaître cette même vérité absolue que le réalisme place naïvement dans une nature donnée (Merleau-Ponty,Phénoménol. perception,1945, p.49).
Prononc.: [natyʀ ɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Étymol. et Hist. 1253 nature naturante «le premier principe considéré en tant que force qui produit l'univers» (Grossetête, Château d'Amour, 866 d'apr. FEW t.7, p.47a). Empr. au lat. scolast. natura naturans créé au xiies. par les traducteurs d'Averroès (FEW t.7, p.48b, note 9), comp. du lat. natura (v. nature) et de naturans, part. prés. du lat. médiév. naturare «produire des effets naturels» (Du Cange). Fréq. abs. littér.: 12.