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NATURALITÉ, subst. fém.
A. − Caractère naturel d'une chose, appartenance à la nature. Où l'on voit deux choses, l'une, que nous ne connoissons ces lois qu'autant qu'on nous les propose; l'autre, que leur naturalité, pour ainsi parler, consiste dans leur correspondance avec la nature de notre raison (Bonald,Législ. primit.,t.1, 1802, p.169).La créature perce le plafond de sa finitude et de sa naturalité (Jankél.,Je-ne-sais-quoi,1957, p.133).
B. − Vx. Synon. de nationalité (v. ce mot B 2).Lettres de naturalité. Au fig. Le jeune comte, ayant pris part à l'insurrection polonaise, est venu chercher un asile en France, où la juste célébrité de son talent lui a valu des lettres de petite naturalité (Balzac,Cous. Bette,1846, p.138).
Rem. Noter, à quelques lignes de distance, la coexistence des deux mots naturalité et naturalisation. Les jours suivants, je me suis occupé d'un projet de loi sur la naturalisation (...). Le 29, la question sur la naturalité a été décidée après beaucoup de débats (Maine de Biran, Journal, 1816, p.20); Lar. 19enote dans une rem.: ,,Sens vieilli, quoique nécessaire; naturalisation ne le remplace que pour exprimer l'état des étrangers naturalisés``: cela témoigne qu'en 1874, naturalisation s'est imposé, mais non encore nationalité.
Prononc. et Orth.: [natyʀalite]. Att. ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. 1. 1290 «caractère de ce qui est naturel» (Drouart, La Vache, Li Livres d'Amours, 2391, éd. R. Bossuat); 2. 1471 lettres de naturalité «lettres confirmant le droit de nationalité» (Ordonnances des rois de France, XVII, 447 ds Bartzsch, p.127); 3. 1567 «objet naturel» (J. Martin, Arch. Serlio, p.79 vo: en ceste [scene] se doivent imiter les arbres, herbes et autres naturalités). Empr. au lat. tardif naturalitas «caractère naturel».