| ![]() ![]() ![]() ![]() NATTÉ, -ÉE, part. passé, adj. et subst. I. − Part. passé de natter* et emploi adj. A. − Vx. Qui est recouvert de natte. J'habitais un hôtel rue Saint-Antoine (...). J'avais une chambre nattée (A. France, Contes Tournebroche, 1908, p.72). B. − Qui a été tissé ou tressé à plat. Leurs voiles, de natte, ou de toile nattée (...) ne méritent pas une description particulière (Voy. La Pérouse, t.3, 1797, p.233).Vallombreuse emmena Sigognac, qui vit dans l'écurie, naguère déserte, dix beaux chevaux séparés par des stalles de chêne, et piétinant une litière nattée (Gautier, Fracasse, 1863, p.493).Dans l'obscurité de la commode, les catalognes et les ronds de tapis nattés attendaient leur tour de donner un air de fête à la maison (Guèvremont, Survenant, 1945, p.100). − P.anal. Entrelacé à la manière d'un tissu natté. Les murs et les voûtes sont en rosiers grimpants, serrés, entrelacés, nattés ensemble comme le travail d'un vannier (About, Grèce, 1854, p.134). C. − Qui a été tressé à l'aide de trois ou plusieurs brins. Elle s'habille à la mode d'Athènes: veste de velours noir, jupe de couleur claire, un foulard natté dans les cheveux (About, Roi mont., 1857, p.12).À l'index de la main, du même côté, scintillait un tout petit scarabée en émaux cloisonnés d'or, formant chaton de bague, et maintenu par un fil d'or précieusement natté (Gautier, Rom. momie, 1858, p.188). − P. anal. 1. [En parlant des cheveux, de la barbe ou des crins d'un cheval] Ses longs cheveux, d'un blond foncé et légèrement dorés, étaient nattés sur sa tête en mille tresses qui retombaient des deux côtés sur ses épaules nues (Lamart., Voy. Orient, t.1, 1835, p.355).Les coursiers ont la crinière nattée et sur la tête portent un panache de plume d'autruche; la queue est tressée avec des rubans formant une boucle (D'Allemagne, Hist. jouets, 1902, p.75).La tête parcheminée, crevassée de rides ravinant le front et les joues sous l'enduit des pâtes, la barbe annelée et nattée, les yeux creux et déserts, vivants, seuls, en cette statue d'or (Huysmans, Oblat, t.1, 1903, p.41): 1. ... un vieux Chinois tout nu, lavant dans notre eau limpide son vilain corps jaune... Il semblait chez lui et ne se dérangeait nullement... Il avait relevé sa longue queue de cheveux gris nattés, et l'avait roulée en manière de chignon de femme sur la pointe de son crâne chauve...
Loti, Mariage, 1882, p.50. 2. [En parlant de végétaux, en partic. de fleurs] La clématite, d'abord nattée en couronne sur la tête, descend par flots sous le menton, derrière le dos, le long des bras, volubile, enguirlande la taille (Renard, Poil carotte, 1894, p.205).Tout ce qui le peut est présenté en guirlandes, en régimes nattés, en bouquets, avec ce souci décoratif propre aux races du Midi européen (T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p.135). II. − Subst. et adj., INDUSTR. TEXT. (Tissu) fabriqué à partir d'une armure de type toile où les fils sont pris par deux, trois ou quatre, soit dans la chaîne, soit dans la trame, donnant au produit fini l'aspect d'un damier. Tweed natté. En augmentant la croisure du lisse en chaîne et en trame, c'est-à-dire en surface, on obtient une armure (...) qu'on désigne sous le nom de natté (Araud, Thomas, Fabric. drap, 1921, p.81).L'armure toile peut être modifiée. Dans le natté, on peut avoir: 2 pris, 2 sautés, etc... avec changement toutes les 2 duites (Blanquet, Technol. mét. habill., 1948, p.101): 2. On peut à volonté fabriquer des tissus nattés dérivés, c'est-à-dire des armures dans lesquelles les groupes de pris sont irréguliers. Les nattés les plus employés sont ceux de deux, trois ou quatre.
Thiébaut, Fabric. tissus, 1961, p.69. − Subst., BOULANG. Petit pain fait de trois bandes de pâte tressées ensemble. (Ds Rob. Suppl. 1970 et Lexis 1975). Prononc.: [nate]. Fréq. abs. littér.: 51. |