| NARRER, verbe trans. Littér. Faire la relation détaillée, orale ou écrite, de quelque chose. Synon. conter (littér.), raconter, relater (littér.).Narrer une entrevue, un incident; narrer un conte. Rodolphe alla rendre visite à son oncle Monetti, qui excellait dans le récit de la retraite de Russie, et auquel Rodolphe procurait, cinq ou six fois par an, dans les circonstances graves, la satisfaction de narrer ses campagnes (Murger, Scènes vie boh., 1851, p.71).Les journaux narraient le naufrage du Lusitania (Proust, Temps retr., 1922, p.772).Les vieillards pleins de souvenirs ou les bergers doués d'un bonne mémoire narrent des récits que l'on se transmet oralement depuis des générations (Menon, Lecotte, Vill. Fr., 2, 1954, p.89).− En emploi abs. Savoir narrer. Il faut encore dans l'historien un talent à part, un don, celui de narrer, celui qu'a M. Thiers et que bien des esprits intelligents n'auraient pas (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t.12, 1855, p.171). REM. Narrable, adj.,rare. Qui peut être narré. Anton. inénarrable (au sens A, vx).En somme, le passé est pour moi aboli dans sa structure chronologique et narrable (Valéry, Lettres à qq.-uns, 1945, p.224). Prononc. et Orth.: [naʀe], (il) narre [na:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1388 «faire connaître par un récit» (Trésor des Chartes du Comté de Rethel, II, 356, 15 cité ds Morlet, p.62); 2. 1453 subst. narré (Lettre ds Champollion Figeac, Doc. hist. inédits, t.4, p.462). Empr. au lat. narrare «raconter, exposer dans un récit». Fréq. abs. littér.: 152. |